RELATIONS INTERNATIONALES- MOUVEMENT DES NON ALIGNÉS- MOUVEMENT
DES NON ALIGNES/ CONFÉRENCE BANDUNG 1955/ ALGERIE
© Commentaire Aps, lmardi 18 avril 2023
Les célébrations du soixantenaire de l'indépendance de
l'Algérie (Avril 2023) coïncident avec le 68e anniversaire de la tenue de la
conférence de Bandung qui a permis de poser les jalons d'une
internationalisation de la cause nationale au milieu des années 1950.
La conférence de Bandung (18-24 avril
1955) en Indonésie a réuni 29 pays asiatiques et africains et quelque 600
délégués. Elle a contribué à l'accélération du processus de décolonisation, à
l'émergence d'un nouveau groupe de pays qui forment le "tiers monde"
et à dénoncer le système colonial inhumain qui sévissait encore dans certaines
régions du monde.
Ce rendez-vous, dont la portée historique revêt une grande
importance pour l'Algérie, a marqué le début de la participation des
représentants du Front de libération nationale (FLN) dans les fora
internationaux pour faire entendre la voix du peuple algérien et lui permettre
de recouvrer sa souveraineté.
En effet, une année après le
déclenchement de la glorieuse Guerre de libération nationale le 1er novembre
1954, les responsables de la Révolution ont décidé de mener, en plus de la lutte
armée, une action diplomatique, avec comme toile de fond, l'idée de revendiquer
ouvertement et encore une fois, l'indépendance, "dans le but de faire de
la question algérienne une réalité pour le monde entier avec l'appui de tous
nos alliés naturels", écrivaient alors les membres fondateurs du FLN.
Ainsi, la diplomatie algérienne a amorcé
une étape décisive de son histoire à travers la conférence de Bandung, étant le
premier rassemblement afro-asiatique où les militants de la cause nationale
avaient prouvé leur capacité à défendre la cause algérienne et leur
perspicacité diplomatique et politique dans la mobilisation de différents
médias.
L'Algérie, qui était alors en guerre,
avait participé en tant qu'observateur avec une délégation emmenée par Hocine
Aït Ahmed, M'hamed Yazid, Saad Dahleb,
Tayeb Boulahrouf et autres qui sont parvenus à
inscrire la question algérienne au débat, lors duquel des hommes d'Etat, à
l'image de l'ancien président indonésien Soekarno ou de l'ex-Premier ministre
indien Jawaharlal Nehru, avaient été convertis à la thèse nationale.
Les leaders afro-asiatiques ayant pris
part à la rencontre de Bandung avaient plaidé, au bout de sept jours de débats,
pour un nombre de principes, entre autres, le respect des droits humains, la
souveraineté et l'intégrité territoriale de toutes les Nations, l'égalité de
toutes les races et l'égalité de toutes les Nations, la non-intervention et la
non-ingérence dans les affaires internes des pays, l'abstention d'actes ou de
menaces d'agression ou de l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale
ou l'indépendance politique d'un pays et le règlement des conflits
internationaux par des moyens pacifiques.
Par ailleurs, la conférence de Bandung a
constitué un prélude à l'inscription de la question algérienne à l'ordre du
jour de la session ordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU, le 30 septembre
1955.
Les militants de la cause
nationale avaient alors surfé sur l'élan de solidarité et de sympathie des pays
du "tiers monde", qui a permis à la question algérienne de prendre
définitivement une dimension internationale, avec l'ouverture d'un bureau du
FLN à New York ainsi que l'adoption, en 1960, d'une résolution reconnaissant
"le droit du peuple algérien à la libre détermination et à
l'indépendance".
La
conférence de Bandung a, en outre, été un jalon important dans la constitution
du Mouvement des non-alignés (MNA) en 1961 à Belgrade, où des pays
afro-asiatiques ont affirmé leur volonté de rester à l'écart de la rivalité
entre les blocs Est et Ouest.
Depuis son élection en 2019, le
président de la République,
Abdelmadjid Tebboune, s'est inspiré de l'esprit de Bandung en
définissant clairement les grandes lignes de sa politique étrangère dont les
fondements sont la non-ingérence, le respect du droit international, la
construction d'un nouvel ordre politique et économique mondial, le droit des
peuples à l'autodétermination et le soutien aux peuples colonisés.
Grâce à une diplomatie très active,
l'Algérie affiche notamment un soutien indéfectible en faveur des causes justes
des peuples palestinien et sahraoui qui luttent pour recouvrer leurs droits
fondamentaux.
En effet, durant les dix années qui ont
suivi la tenue de la conférence de Bandung, 31 pays africains, dont l'Algérie,
ont arraché leur indépendance, marquant par là la fin
de l'ère coloniale, à l'exception de la Palestine qui vit encore sous le joug
de l'occupation sioniste et le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique,
dont le peuple mène aujourd'hui un rude combat pour son autodétermination.
Dans son allocution à l'occasion de la
réunion au sommet du groupe de contact du MNA dont les travaux se sont tenus le
2 mars à Bakou (Azerbaïdjan), prononcée en son nom par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, le président de la République avait
réaffirmé l'attachement constant de l'Algérie aux principes et objectifs du MNA
qui ont prouvé, au fil des évènements ayant structuré les relations
internationales, leurs justesse et validité dans le contexte actuel.
A cet égard, le Président Tebboune avait
appelé l'ensemble des pays membres à l'impératif de "renouveler leur
engagement vis-à-vis du mouvement et de redoubler d'efforts pour redynamiser
son rôle dans le rééquilibrage des relations internationales, marquées par de
nouveaux défis et enjeux".