CULTURE- PATRIMOINE -
MOSQUEE KETCHAOUA (ALGER)/COMPLEMENT
Bâtie par la tribu Rebai
en 1436 au «plateau des chèvres», puis agrandie vers
1613 sous l’ère ottomane, en 1794, la mosquée Ketchaoua
est reconstruite à l’initiative d’Hassan Pacha. L a France conquit l’Algérie, elle est réquisitionnée
et détruite sur décision du général Savary. Elle est réédifiée dans un mélange
de styles romano-byzantin et turco-arabe, et se mue en la cathédrale
Saint-Philippe. Le 2 novembre 1962, la mosquée Ketchaoua
accueille sa première prière du vendredi depuis 130 ans. Sa conversion en
église, dédiée au culte catholique, en 1832, s'opéra après que l'armée
coloniale eut donné un assaut meurtrier, faisant des victimes parmi plusieurs
centaines de fidèles qui s'y étaient retranchés pour s'opposer au projet. En
1838, elle est consacrée cathédrale d'Alger et va être profondément transformée
par la destruction de la majeure partie de l'ancienne mosquée. Deux clochers
d'inspiration orientale sont notamment érigés, encadrant une nouvelle façade en
haut d'un escalier monumental. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO avec
l’ensemble de la Casbah, Ketchaoua est une des
incarnations les plus emblématiques de siècles d’Histoire vécus par Alger. Les
femmes peuvent prier dans cette mosquée, qui était seulement réservée aux
hommes. Un espace leur est désormais réservé. Outre le ravalement et les
réparations, les travaux de restauration achevés ont permis de réorganiser un
espace conforme au rite musulman. Le maximum est accompli pour maintenir
l’édifice tel qu'il a été classé et protégé, que ce soit du point de vue formel
(architectural) ou esthétique. Un faste retrouvé Les minarets ont été "démontés" pierre par pierre, chacune
numérotée. Celles trop détériorées ont été remplacées par des pierres de Sidi
Bel-Abbès présentant les mêmes caractéristiques
chimiques et physiques. Ketchaoua a retrouvé son
faste d'antan. Le minbar de 1794 a été restauré. Le mihrab a été orné de
calligraphies à la feuille d'or réalisées par Hüseyin
Kutlu, maître turc de la discipline. Des grillages à
motifs géométriques en sapelli, un bois tropical précieux, séparent la salle
principale de celle des femmes. Des "maksourah"
- espaces privatifs - permettront d'accueillir des touristes en dehors des
heures de prière. La nuit, la mosquée se pare de lumières qui la mettent en
valeur.