HABITAT- VILLE- ALGER (RÉAMÉNAGEMENT)/
PROGRAMME MINISTÈRE INTÉRIEUR 2023
Le ministre de l’Intérieur, des
Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Brahim Merad, a réitéré, mardi 18 avril 2023, depuis Alger, la
disponibilité et l’engagement de l’Etat à ne ménager aucun effort pour donner
un nouveau souffle à la capitale et assurer à ses habitants un meilleur cadre
de vie à la faveur de la nouvelle vision stratégique de réaménagement et de
réhabilitation de la capitale. A u siège de la wilaya
d’Alger, un exposé détaillé lui a été présenté par le wali Mohammed Abdenour
Rabhi qui a dévoilé les quatre plans destinés à élever la capitale au rang de
métropole internationale. «Alger est l’une des plus
belles villes, telle qu’elle est actuellement, et elle le sera encore plus avec
la réalisation de tous ces projets qui restent à notre portée», a déclaré le
ministre dans son allocution, saluant les efforts consentis par les autorités
locales pour préparer ce plan stratégique de développement. Il estime que «même si certains pensent qu’il y a de l’exagération dans
l’enveloppe financière dégagée pour ces projets, Alger demeure une grande
capitale d’un grand pays qui mérite un tel budget». Et d’ajouter que «beaucoup de projets ont été réalisés jusque-là qui ont
permis à Alger de retrouver toute sa splendeur. Mais notre objectif est de la
développer davantage pour qu’elle atteigne le niveau requis».
Pour Merad, «les
quatre plans stratégiques présentés par la wilaya ont pour objectif de
réconcilier le citoyen avec le front de mer de sa capitale qui bénéficie de
nombreux projets d’est en ouest». Il y a aussi, dit-il, «la nécessité de
réhabiliter certains espaces parfois délaissés, à l’image du parc zoologique de
Ben Aknoun ou Dounia Parc».
Et d’enchaîner : «Le projet de réhabilitation de
l’oued El Harrach était peut-être pour beaucoup un rêve, mais il commence à
prendre forme et à se réaliser en dépit d’une réelle difficulté en termes
d’aménagement et d’évacuation de tous les déchets qui se déversent dans
l’oued». Merad revient, par ailleurs, sur le projet
de restauration de La Casbah. «Beaucoup des habitants
de La Casbah ont été relogés et sont revenus à leurs anciennes maisons»,
déplore-t-il. Fort heureusement, estime-t-il, «aujourd’hui,
il y a ce qu’on appelle le périmètre préservé qui notifie la manière
d’intervenir pour la mettre au niveau requis, notamment pour ceux qui ne
connaissent pas La Casbah, ceux qui ne l’aiment pas et ceux qui ne veulent pas
qu’elle soit au niveau de ces projets présentés dans cette vision
dimensionnelle et prospective». Il ne faut pas oublier, dit-il, «ce qu’a fait la wilaya d’Alger en matière de
réhabilitation des bâtisses fragilisées du fait des différentes gestions
successives». Il s’agit, ajoute Merad, de «sauver ces bâtisses pour qu’elles soient en phase avec ce
que nous voulons pour notre capitale». Il ne faut pas perdre de vue, néanmoins,
dans cette démarche, «l’élément principal qu’est le
citoyen. C’est pourquoi, il faut agir de manière à la lui faire aimer. Si on
n’arrive pas à faire en sorte que le citoyen se soucie de sa capitale et de
tout le pays, nous ne pourrions pas atteindre notre objectif»,
explique-t-il. «Le citoyen a besoin d’être informé de
tous ces projets qui sont en cours de réalisation pour qu’il s’intéresse à sa
capitale. Il est de notre devoir, dit-il, «en tant que
pouvoirs publics d’œuvrer dans ce sens en impliquant les médias, notamment la
Télévision algérienne qui peut éventuellement réfléchir à une émission sous le
titre ‘‘Notre capitale’’ où seront invités des responsables pour s’exprimer sur
ces belles réalisations, que l’on trouve rarement de l’autre côté de la
Méditerranée». Et d’affirmer que «d’ici à cinq ans, la
capitale sera différente de celle dans laquelle nous vivons actuellement».
Selon le ministre, «les opérateurs économiques
semblent suivre cette dynamique». Il en veut pour preuve,
«les nombreux hôtels qui ont été ouverts à Alger qui a besoin de ces
projets pour être la capitale de ce pays continent»
Plusieurs grands projets ont été lancés,
ces dernières années. Le premier est le plan blanc qui prévoit un programme de
réhabilitation du vieux bâti de l’hyper-centre urbain
ainsi que le parc immobilier des communes de la wilaya. «Ce
programme a été arrêté dans sa première phase en faveur des grands boulevards
emblématiques et des transversales dont Hassiba-Benbouali,
colonel Amirouche, Zighoud-Youcef et Didouche-Mourad», a indiqué le wali. Ce programme a
nécessité la mobilisation de 50 milliards de dinars puisé dans plusieurs
sources de financement. Ainsi, le bilan d’exécution du programme de
réhabilitation entamé depuis 2015 fait état de l’achèvement de 7.135 immeubles,
alors que 206 autres contenant 2.884 logements sont en cours de réhabilitation.
Le nouveau programme consiste, selon le wali, «à
poursuivre les travaux au niveau des axes structurants et de ses périmètres,
notamment au niveau des quartiers populaires pour assurer une cohésion sociale
et un paysage urbain homogène». Celui-ci concerne un parc immobilier de 838
immeubles, soit 10.604 logements, répartis sur 7 communes dont La Casbah, Bab
El Oued, Alger-Centre et Sidi M’hamed. Le coût de cette
opération est évalué à 15, 9 milliards de dinars, alors que le délai de
réalisation ne devrait pas dépasser les 36 mois. Ce projet devrait, estime
Rabhi, «offrir à la capitale plus d’atouts, sachant
qu’elle s’appuie déjà sur un patrimoine historique et touristique qui la
qualifie à être, dans le futur, une destination touristique par excellence».
Une étude a été également présentée sur l’aménagement et la sauvegarde de La
Casbah d’Alger. Ce plan se présente comme un outil de gestion et de protection
du patrimoine culturel et urbain. Et pour préserver les valeurs historiques,
culturelles et architecturales de ce lieu symbolique, ce projet s’inscrit dans
une démarche d’urbanisme croisant les préoccupations patrimoniales et le
traitement des besoins, notamment en termes d’habitat, d’emploi, de services et
de transport. Des propositions ont été faites pour la création d’espaces de
détente, l’aménagement des places publiques et des terrasses. Au total, dix
pôles seront créés pour être reliés par un axe transversal de déambulation
faisant la liaison entre la ville côté sud (quartier Larbi-BenM’hidi ) et côté nord
(Bab El Oued). Ce qui devrait désenclaver définitivement La Casbah d’Alger.
Alger se caractérise aujourd’hui par des difficultés de circulation en raison
d’une organisation urbaine centralisée, un parc automobile sans cesse croissant
et l’existence d’un port commercial au cœur du centre-ville. Pour y remédier,
les autorités locales proposent une action qui porte simultanément sur trois
leviers, à savoir le réseau routier à travers le parachèvement de son maillage,
l’augmentation de la capacité de certains axes routiers et la suppression des
points noirs. Il s’agit également de réguler la circulation par la mise en
place d’un système intelligent de gestion des carrefours par des feux
tricolores.
«Ces feux seront munis de caméras reliées
directement aux caméras de surveillance. C’est très important pour renforcer la
sécurité publique et garantir la tranquillité aux Algérois»,
a souligné le wali. Le troisième levier consiste, cependant, au développement
du transport de masse des voyageurs. Il est ainsi question de l’extension de la
ligne de trammay depuis les Fusillés vers la Concorde
sur 4,4 km et création d’une nouvelle ligne reliant Chéraga
à Aïn Benian sur 13,8 km. Idem pour la ligne de métro
qui connaîtra une extension vers l’aéroport et vers Baraki en cours de
réalisation, ainsi que l’extension de la ligne de place des Martyrs jusqu’à Draria et Ouled Fayet sur une
longueur de 25,5 km. Et ce, en plus du projet de nouvelle gare centrale
ferroviaire et d’un tracé de monorail qui vient compléter le maillage existant.
Le tracé du monorail devrait relier le Palais des expositions à Zéralda en passant par la Concorde de Dely
Ibrahim. Une deuxième ligne reliera Oued Smar à Birtouta. Le plan vert consiste, quant à lui, à «rétablir les équilibres écologiques de la capitale à
travers la réhabilitation de l’oued El Harrach et la création de nouveaux
espaces de loisirs le long de l’oued et offrir de nouveaux espaces de détente
aux citoyens», précise Rabhi. Le taux d’avancement des travaux est de 96 % avec
la mise en place d’une station de pompage d’un débit de 90.000 m3 par jour pour
soutenir le niveau de la vallée en été et de 12 passerelles piétonnes, 4
stations d’analyse de la qualité de l’eau et de 3 tours d’alerte contre les
inondations. En plus de 36,4 km de piste cyclable, de 7 terrains de football, 5
de handball et 3 de basket. Dans le sillage de ces projets ambitieux, Dounia
Parc est considéré comme étant le plus grand espace vert de la capitale et même
du pays. Pour mieux exploiter cette superficie qui est de 1.059 ha, répartis
sur 5 communes, la wilaya d’Alger a prévu un ensemble de projets structurants,
parmi lesquels la réalisation d’une clôture de 3.000 m, l’établissement de
pistes cyclables le long du périmètre des lacs, en plus de la réalisation d’un
troisième lac artificiel, la réhabilitation et la construction de passages
piétons, et la création de parkings d’une capacité totale de 5.000 véhicules.
La wilaya qui compte également procéder à la réhabilitation du lac de Réghaïa a pris plusieurs mesures dont la plus importante
est l’élaboration d’un programme d’inspection stricte au niveau des unités
industrielles pour inciter leurs responsables à mettre en place un système de
traitement des liquides industriels. Il est question aussi de réaliser des
travaux hydrauliques pour relier tous les exutoires urbains à la station
d’épuration, de recenser toutes les habitations fragiles afin de programmer une
opération de relogement de leurs occupants et la mise en place d’une clôture
sur une longueur de 5.100 m afin de préserver le caractère agricole de la
région. En ce qui concerne le plan bleu, il consiste «à
reconquérir le front de mer pour renouveler la relation étroite qui liait le
citoyen à son littoral, qui s’étend sur 80 km», selon le wali, relevant que «de
nombreux projets dont des parcs marins seront réalisés en bordure du littoral
pour offrir au citoyen plus d’espaces de loisirs».