EDUCATION- PERSONNALITES- CHEIKH
BOUAMARANE (PHILOSOPHE)
La personnalité
de Cheikh Bouamrane a de tout temps fasciné. Que cela soit pour son érudition
ou son penchant pour la philosophie, cet homme d’Etat a marqué les esprits tant
de son vivant qu’après son décès en 2016 à l’âge de 92 ans .
Une vie qu’il a consacrée à enseigner, chercher et partager son savoir avec
toute personne désireuse d’apprendre et de comprendre. Ses sujets de
prédilection n’étaient autres que la religion, la philosophie, mais aussi
l’histoire de l’Algérie à travers les grands hommes qui l’ont faite, dont
l’Emir Abdelkader. Il réservera une partie de sa vie à la personnalité de
l’Emir, mêlant politique et soufisme. Né à El Bayadh
en 1924, Cheikh
Bouamrane rejoint l’école coranique dès son jeune âge avant de poursuivre ses
études et d’obtenir un certificat d’études primaires en 1938. Il s’est alors
rendu en France où il obtint un doctorat de philosophie à la Sorbonne en 1956.
Après l’indépendance, il exercera comme enseignant à l’Institut de philosophie
à l’Université d’Alger dont il prendra la direction. Il a également occupé
plusieurs postes de responsabilité, dont celui de conseiller au ministère de la
Culture en 1990, puis de ministre de la Communication et de la Culture en 1991-1992.
Tout comme il a présidé l’Union des écrivains algériens de 1995 à 1996 avant
d’être désigné à la tête du Haut Commissariat islamique
(HCI) en 2001. Poste qu’il occupera jusqu’à son décès en 2016 des suites d’une
longue maladie. Auteur d’un riche parcours culturel et intellectuel, Bouamrane
a laissé de nombreux ouvrages consacrés à la liberté humaine, à la pensée
islamique, à l’histoire de l’Algérie et à l’Emir Abdelkader. Décrit comme étant
une sommité intellectuelle et culturelle, il a voué sa vie à l'éducation et à
l'orientation de générations successives d’étudiants et chercheurs. «Pilier de la pensée éclairée et de la culture nationale»,
selon Abdelkader Bensalah, ce moudjahid au riche
parcours, qui aura fait preuve d'abnégation et de dévouement tout au long de sa
vie, est «un modèle de la pensée modérée à travers les hautes responsabilités
qu'il assuma et dans ses apports culturels et intellectuels», écrivait-il à son
sujet. Il a notamment rédigé et traduit de nombreux ouvrages en rapport avec la
pensée islamique et la liberté humaine dont l’un autobiographique intitulé «Mémoires d’un universitaire écrivain: vers une culture ouverte».
Cheikh Bouamrane s'est également distingué par ses positions fermes concernant
le fonds de la zakat pour lequel il a plaidé afin qu'il serve à aider les
pauvres et les nécessiteux et non pour le financement des projets ayant trait
au secteur économique. De même qu’il sera remémoré pour sa position ferme
contre l'abolition de la peine de mort.IL est décédé le 12 mai 2016