FINANCES- ETUDES ET ANALYSES-
TRANSFERTS DE FONDS INTERNATIONAUX 2022/ETUDE BM
Dans sa dernière note d'information sur la migration et le développement,
la Banque mondiale a indiqué que les envois de fonds vers les pays à revenu
faible et intermédiaire ont résisté aux turbulences mondiales en 2022 : leur
montant total est estimé à 626 milliards de dollars, soit une hausse de 5% par
rapport à l'année dernière. Toutefois, l'on est loin des +10,2 % enregistrés en
2021. En ce qui concerne l’Algérie, les estimations de l'organisme
international ont ainsi mis à jour le fait que les transferts des Algériens
s'élèvent à environ 1,829 milliard de dollars en 2022, contre 1,759 milliard en
2021. Les transferts des Algériens vers leur pays d’origine a ainsi
augmenté d'environ 70 millions de dollars, avec un taux de croissance estimé à
3,82%, entre 2021 et 2022. S’agissant de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique
du Nord, l’institution financière estime que les envois de fonds vers les pays
en développement ont augmenté cette année de 2,5% pour atteindre 63 milliards
de dollars contre une augmentation de 10,5% l'année dernière. La faible
croissance des envois de fonds est en partie liée à l'érosion des revenus
salariaux réels dans la zone euro, alors même que la demande d'envois de fonds
a augmenté dans les pays d'origine dans un contexte de détérioration des
conditions, notamment des sécheresses au Maghreb et la flambée des prix des
importations de blé. En pourcentage du PIB, les envois de fonds sont importants
au Liban (38%) et en Cisjordanie et dans la bande de Gaza (19%). Selon la
Banque mondiale, les flux de transferts de fonds devraient augmenter de 2% en
2023. L'Égypte reste le plus grand montant total des envois de fonds,
puisqu'elle a enregistré environ 32,33 milliards de dollars en 2022, contre
31,48 milliards de dollars en 2021. La région du Moyen-Orient et l’Afrique du
Nord ont enregistré des transferts de 62 milliards de dollars en 2021 et de 56
milliards de dollars en 2020, contre 54 milliards de dollars en 2019. «Un euro plus faible a réduit la valeur en dollars des
envois d’argent» Pour leur part, les envois de fonds vers l'Afrique subsaharienne,
la région la plus vulnérable aux effets de la crise mondiale, ont augmenté de
5,2% pour atteindre 53 milliards de dollars en 2022, contre 16,4% l'année
dernière (principalement en raison de fortes entrées vers le Nigeria et le
Kenya). Il est prévu, selon la Banque mondiale, que les envois de fonds
baissent en 2023, pour atteindre 3,9%, avec la poursuite des évolutions
défavorables au niveau mondial et également au niveau des pays de la Région qui
représentent une source de fonds. En pourcentage du PIB, les envois de fonds
représentent une part importante en Gambie (28%), au Lesotho (21%) et aux
Comores (20%). Le coût d'envoi de 200 dollars vers les pays de la Région était
en moyenne de 7,8% au deuxième trimestre 2022, contre 8,7 % un an plus tôt. Le
transfert d'argent moyen depuis les pays situés dans les couloirs de transfert
de fonds les moins chers est de 3,4% contre 25,2 % pour les couloirs les plus
chers. Le Nigeria a enregistré les envois de fonds les plus importants
d'Afrique subsaharienne, avec 20,945 milliards de dollars en 2022, contre 19.
Dans son analyse, la note de la Banque mondiale affirme que le montant des flux
vers les régions en développement en 2022 est le résultat de plusieurs
facteurs. «La réouverture des pays d'accueil
consécutive au recul de la pandémie de Covid19 a favorisé l'emploi des migrants
et leur capacité à aider leurs familles restées au pays. En revanche, la hausse
des prix a eu un impact négatif sur les revenus réels des migrants»,
at-on indiqué, en signalant que «la valeur des remises migratoires a également
bénéficié de l'appréciation du rouble, qui s'est traduite par une augmentation
du montant en dollars des fonds envoyés depuis la Russie vers l'Asie centrale».
Dans le cas de l'Europe, «un euro plus faible a eu
l'effet inverse en réduisant la valeur en dollars des envois d’argent vers
l'Afrique du Nord et ailleurs dans le monde», estime l’étude qui précise par
ailleurs que «dans les pays qui ont connu une pénurie de devises et qui
pratiquent des taux de change multiples, les transferts de fonds officiellement
enregistrés ont diminué, les flux se déplaçant vers des canaux parallèles
offrant de meilleurs taux». Il convient de signaler que la note sur la
migration et le développement analyse les tendances des indicateurs des
objectifs de développement durable liés à la migration, à savoir augmenter le
volume des envois de fonds en pourcentage du PIB et réduire les coûts des
envois de fonds, en plus de réduire les coûts de employant des migrants.