La talentueuse écrivaine Kaouther
Adimi vient de décrocher le prix Montluc Résistance
et Liberté 2023 pour son roman « Au vent mauvais », paru aux éditions
du Seuil (et chez Barzakh Editions , en Algérie. Voir fiche de lecture in
www.almanach-dz.com/
Bibliothèque d’almanach)
La cérémonie de remise du prix a eu lieu, vendredi 7
avril 2023, , à Lyon, en France. Le prix Montluc est
un prix littéraire de la création artistique récompensant des ouvrages, des
productions visuelles et audiovisuelles ou des initiatives particulières qui
favorisent l’analyse, la réflexion, la revalorisation des valeurs de résistance
et de liberté et en promeuvent l’actualité.
Le
roman de Kaouther Adimia
été sélectionné avec quatre autres finalistes, à savoir Un Homme sans titre, de
Xavier Le Clerc, Le Colonel ne dort pas, de Émilienne Malfatto,
Mairesse pour Consolée, de BéataUmubyeyi et La
princesse de Zanzibar de Abdelaziz Baraka Sakin.
Dans
sa parole de finaliste, la jeune romancière algérienne a retracé ce qui serait
la genèse de son roman. «Il y a quelques années, une
jeune fille m’a interpellé lors du Salon du livre d’Alger pour me demander
comment faire pour résister ?
Elle
a ajouté : ‘Oui, comment faire pour être libre dans un pays qui ne le
permet pas toujours ?’ J’ai eu un temps d’arrêt, un temps de réflexion.
Il
me semblait que ce questionnement devrait être l’une des grandes questions de
notre vie», confie-t-elle. Elle ajoute : «Mon cinquième roman Au vent mauvais, raconte la destinée
de deux personnages pris dans les tourments de l’histoire, la grande, et
racontent aussi comment les guerres ont façonné leurs destinées…et la mienne
aussi.
Comment
résister, comment rester libre, ou comment devenir libre, sont des questions
cruciales pour Tarek et Leïla, personnages de ce roman. Je ne sais pas s’il y a
une seule réponse. J’espère bien que non ! De mon côté, je crois que
j’ai réussi à arracher ma liberté, à me construire, à devenir qui je voulais
être, en résistant tous les jours.
C’est-à-dire
que toutes les fois où quelqu’un, souvent un homme d’ailleurs, a tenté de
restreindre ma liberté, j’ai opposé une forme de résistance. Il me semble que
c’est là une chose nécessaire. Tenter de résister partout sans jamais penser ou
laisser penser que ce n’est pas bien grave de céder un peu de sa liberté. C’est
épuisant, c’est nécessaire.»
Kaouther Adimi est auteure de plusieurs autres œuvres et lauréate
d’une longue liste de prix littéraires et distinctions, entre autres :
Alger, quand la ville dort, Des ballerines de Papicha
(L’envers des autres) qui a décroché le prix Vocation en 2011, Des pierres dans
ma poche, Les petits de Décembre (prix du Roman Métis des lycéens), Nos
richesses (prix Renaudot des lycéens), (prix du Style 2017), (Mention spéciale
prix littéraire Giuseppe Primoli 2018), (Choix
Goncourt de l’Italie 2018), (prix Beur FM Méditerranée 2018), Au vent mauvais
(prix France Culture-Télérama), etc. Kaouther Adimi est aussi nouvelliste avec Le Chuchotement des anges
et Le Sixième œuf. A son actif aussi deux pièces théâtrales intitulées :
Le dernier quart d’heure (2009) et Le quai des fleurs (2022).