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Hadj L'Mokhtar Ath Said

Date de création: 06-04-2023 18:12
Dernière mise à jour: 06-04-2023 18:12
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HISTOIRE- RESISTANCE- HADJ L’MOKHTAR ATH SAID

Hadj l’Mokhtar Ath Saïd est un héros de la résistance populaire né à la fin du XVIIIe siècle, au village de Tiroual, dans l’actuelle commune d’Ouacifs, au nord du chef-lieu de wilaya de Tizi-Ouzou. Il était l’un des premiers résistants contre l’occupant français, a rappelé Mohamed Oussaid Aomar, président de l’association Hadj l’Mokhtar Ath Said qui avait, en 2020, immortalisé l’épopée de cet illustre résistant, chef du Arch Ait Bouakach et poète, par l’érection d’une stèle à son effigie dans son village natal. Dans son célèbre livre poèmes kabyles anciens, l’écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri a gratifié l’Hadj Mokhtar Ath Said du titre Amusnaw (savant) traditionnel, réputé pour sa sagesse ayant fait qu’il était sollicité par toute la région pour ramener la concorde et la réconciliation. En plus de son statut de chef de tribu, l’Hadj Mokhtar était également poète et chef de guerre qui avait conduit, avec d’autres notables, les troupes kabyles en 1830 à la bataille de Staoueli contre l’invasion française. Selon toujours Mouloud Mammeri, le sage et réconciliateur de familles en conflit est resté toujours fidèle à ses convictions anti-colonialistes, puisqu’il continua à mener la résistance contre les troupes coloniales et leurs supplétifs, jusqu’à la fatidique et célèbre bataille d’Icheriden de 1857. En 1851, il était l’un des chefs des fantassins Igawawen qui a l’instigation de Boubaghla, mène une action contre les cavaliers makhzen des Abid Chamlal. Une année après, le résistant devint l’ennemi personnel de Si El Djoudi, nommé par la puissance coloniale, Bachaga symbolique des Igawawen. Hadj Mokhtar était, avec Hocine Aït Hadj Arab de Tikichourt et Hadj Aït Yaâkoub des Ouadhias, un des chefs de la résistance et il le restera jusqu’à la défaite du 24 juin 1857 à la bataille d’Icheriden et l’occupation de la Kabylie. La date de naissance et celle de décès de cet illustre résistant sont inconnues. Idem pour le lieu de son enterrement, indique l’association portant son nom et qui estime qu’il devait avoir 35 à 40 ans en 1832. Sa résistant à la colonisation française, sa disponibilité permanente ainsi que sa sagesse de réconciliation lors des conflits sont là les qualités intrinsèques ayant fait que le personnage était fortement respecté par les populations et sollicité dans toute la région pour mener des missions de réconciliation. Selon l’association qui porte son nom, deux arbres centenaires portent le nom de l’Hadj l’Moukhtar Ath Said, jusqu’à ce jour dans la mémoire collective. Le premier se trouve à l’entrée de Ouacif (en venant de Tiroual) où, selon cette mémoire collective, il aimait se reposer, et le second est situé à Ath Yenni. Ce dernier lui aurait été offert par les Ath Yenni, en signe de reconnaissance à son rôle dans la réconciliation de deux habitants en conflit à cause justement de cet olivier. Le président de l’association éponyme a souhaité, lors de la cérémonie d’inauguration de la stèle à son effigie, que cette initiative, visant à rappeler ce grand résistant, poète et qui était aussi un sage et un réconciliateur qu’on consultait pour régler les conflits, soit renforcée par un travail de recherche sur le parcours de Hadj l’Mokhtar, cité par l’écrivain et anthropologue Mouloud Mammeri dans «Poèmes Kabyles anciens» et de «Collecte de ses poèmes». Il est à rappeler que sous le haut patronage du Haut-Commissariat à l’amazighité, l’APC d’Ath Ouacif et le Comité des fêtes de la ville d’Ath Ouacif ont organisé en 2015 les premières poésiades d’Ath Ouacif en hommage à Lhadj l’Mokhtar Ath Saïd. La dernière édition du salon du livre d’Ath Ouacifs organisée l’année dernière a été aussi dédiée à la mémoire de ce pionnier de la résistance contre l’occupation.