RELATIONS INTERNATIONALES- MAROC-DETTE
EXTERIEURE 2021
La dette extérieure du Maroc a
atteint un niveau inquiétant avec plus de 65,41 milliards de dollars à fin
2021, faisant de lui le 5e pays africain le plus endetté, selon un rapport de
la Banque mondiale (BM) sur la dette extérieure.
La dette extérieure du Maroc n’a pas
cessé d’augmenter depuis 2010, où elle était déjà estimée à 27,29 milliards de
dollars. En 2017 elle a complètement doublé en atteignant 54,99 milliards de
dollars, pour passer à 65,72 milliards de dollars en 2020 et à 65,41 en 2021,
lit-on dans le même rapport.
Le Maroc arrive, selon ce
classement, derrière l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigéria et l’Angola.
Début mars courant, le Fond
monétaire internationale (FMI) avait annoncé que le royaume avait sollicité
auprès de lui une ligne de crédit modulable de 5 milliards de dollars pour
financer son déficit budgétaire.
Cette nouvelle ligne de crédit
s’ajoute à une autre, dite « ligne de précaution et de liquidité », obtenue il
y a quelques année auprès du FMI.
Cette situation a déjà fait naître
chez beaucoup d’experts d’interrogations sur la gestion de la dette extérieure.
Dans ce sens, l’économiste Nadjib Akesbi a fait remarquer,
dans un entretien récent à la presse locale, que «l’essentiel
de ce nouvel endettement, soit à hauteur de 85%, ne va servir que la dette
accumulée jusqu’à présent».
Selon lui, le service de la dette va
atteindre 10,65 milliards de dollars, précisant qu’avec un tel montant, il va
absorber à lui seul 41% des recettes générées par l’ensemble du système fiscal
du pays.
Le Maroc est
«condamné à rester empêtré dans le piège de la dette », a-t-il dit,
relevant que pour sortir de cet engrenage « il faut atteindre un niveau
d’autosuffisance fiscale compatible avec les besoins de financement du pays ».
Dans son dernier rapport de suivi de
la situation économique du Maroc, la BM a relevé que la croissance réelle du
PIB du Maroc a chuté à 1,2 % en 2022, tandis que le déficit de la balance
courante a augmenté de 2,3% à 4,1% du PIB, et l’inflation annuelle a atteint un
pic de 8,3% à la fin 2022.