CULTURE- PERSONNALITES-
AHMED SAHNOUN (CHEIKH)
Cheikh Ahmed Sahnoun, défenseur de l’identité algérienne, de l’Islam,
éducateur et meneur d’hommes, a consacré sa vie à la lutte contre le
colonialisme. Né en 1907 à Lichana, dans la wilaya de
Biskra, il a grandi et évolué dans un environnement imprégné de militantisme,
fortement influencé par les enseignements et le combat de cheikh Ben Badis et
plus tard, de Cheikh El Ibrahimi. Membre de
l’Association des ouléma musulmans algériens, il s’était employé à atteindre
les objectifs de cette dernière pour une Algérie libre et indépendante, pour la
mise en valeur et la réappropriation de l’identité algérienne et afin que les
mosquées reviennent à leur mission originelle en matière d’éducation, de
culturation et de conscientisation, loin de l’administration coloniale. Feu
cheikh Abderrahmane Chibane, qui avait assumé la
présidence de l’Association des ouléma musulmans algériens, avait évoqué le
refus de cheikh Sahnoun de collaborer avec
l’administration française en dépit des menaces de mort qu’il avait reçues. Il
avait souligné également ses efforts pour éteindre la fitna et la violence dans
les années 1990 et son rejet des actions armées. «C’était
un véritable rempart contre l’acculturation», affirmait-il.
Il était aussi connu pour ses qualités de réconciliateur. Cheikh Bachir el Ibrahimi, qui avait confiance en ses qualités de
réconciliateur, lui confiait des missions très difficiles qu’il assurait avec
brio. Il était non seulement un orateur hors pair, mais maîtrisait la langue
arabe, qu’il enseigna d’ailleurs ainsi que le Saint Coran de 1936 à 1951 avant
d’officier comme imam à la mosquée El Oumma de Bologhine,
de 1951 à 1963. L’enseignant de philosophie à l’Université d’Alger, le Dr Abderezzak Guessoum, considérait
Cheikh Sahnoun comme une véritable encyclopédie. «Il était poète, journaliste, éducateur, prêcheur de la
bonne parole, en sus de l’amour sans limite qu’il portait à sa patrie»,
avait-il soutenu