SPORTS – PERSONNALITES-
MAÂRIF RACHID
©HICHEM ABOUD (article publié mardi 7 mai 2013, in Mon Journal)
" Son nom n’a jamais autant circulé comme ces
dernières années. Malheureusement, pour lui, on disait beaucoup plus de mal de
lui que de bien. Et pour cause, c’est la période la plus triste de l’histoire
du Mouloudia qui a vu son nom défrayer la chronique. Pourtant,
il n’assumait aucune responsabilité officielle. Mais il était le maître à bord
et rien ne se faisait chez le doyen des clubs algériens sans sa volonté.
Ce maître à bord a pour nom Maarif Rachid. Un
nom inconnu chez les vieux Mouloudéens qui ont connu les Drif,
Balamane, Zoheir
Abdellatif, Laggoune, sans parler des Djazouli, Derriche, Kasbadji et Hassena pour ne citer
que ceux-là. Le nom de Maarif est apparu à l’ombre de Drif
quand s’était posée la question du retrait du Mouloudia
d’Alger du giron de SONATRACH.
Directeur du protocole à la Présidence, Maarif profite
de ce poste pour jouer au décideur tout en étant derrière le rideau. Jouer le
rôle de pouvoir occulte si cher à certains politiciens qui ont mené l’Algérie à
partir d’un cabinet noir où les décideurs tenaient le pouvoir sans assumer la
moindre responsabilité. Ce rôle, Maarif le joue
au Mouloudia. Mais il
le joue mal. Très mal, en causant beaucoup de tort au Mouloudia.
Il fait mal au Mouloudia au point où il place un
repris de justice aux commandes du club alors qu’il n’était qu’un simple
chauffeur qui trouvait un malin plaisir à conduire les dirigeants du vieux club
algérois.
Pour Maarif, il n’y a aucun mal à ce qu’un chauffeur
préside aux destinées du club puisque lui-même a fait son entrée au Mouloudia, dans les années soixante-dix, comme porteur du
seau d’eau qu’on trimballait autrefois avec cette fameuse éponge magique qu’on
passait sur la jambe, le cou, le tibia ou le crâne du joueur quand il reçoit un
coup sévère qui le met à terre. C’est Youcef Hassena
qui l’avait ramené au Mouloudia en allant le chercher
au café « Le Bristol » qui se trouvait en face de l’ancien siège de la FAF à la
rue Emir Abdelkrim El-Khettabi. Un café fréquenté par
les supporters de l’USMA dont il faisait partie.
Son entrée au Mouloudia
l’avait aidé à trouver un emploi à la wilaya d’Alger grâce à feu Boualem Keddache dit « Tapyouka », l’un
des dirigeants influents du Mouloudia d’Alger à cette
époque. Il quittera la wilaya d’Alger pour occuper le poste de directeur de
l’unité de la Société nationale de semoule (SEMPAC). Ainsi, il entame un
parcours qui lui fera gravir les échelons en passant par le ministère du Turisme, la direction de l’EGT Sahel avant de se retrouver
secrétaire d’Etat au Tourisme. Une fois limogé de ce poste, il connaîtra une
pénible traversée du désert.
Comme le Mouloudia lui a mis
le pied à l’étrier de la fonction publique dans les années soixante-dix, le
doyen des clubs viendra de nouveau à son secours par le biais de l’association
El-Mouloudia créée sur une idée du président
historique des années soixante-dix, Abdelkader Drif,
et le capitaine des champions d’Afrique des clubs, le Dr Zoubir Bachi. Deux
éminentes personnalités du grand Mouloudia d’ Alger qui avait écrit les plus belles pages de l’histoire
du football algérien.
Il profitera de sa présence au sein de l’association
El-Mouloudia pour établir sa feuille de route qui lui
permettra de renouer avec les hautes sphères du pouvoir. Il n’y a pas meilleur
tremplin que le Mouloudia pour se propulser haut,
très haut. Et ça n’avait pas raté. Rachid Maarif est directeur du protocole à
la Présidence de la République et ensuite ambassadeur d’Algérie à Rome. Ces
fonctions lui servent, alors, pour écarter Drif et
Bachi et s’introniser « président d’honneur » du Mouloudia.
Sous la conduite du président d’honneur, les déboires
se multiplient pour le doyen des clubs algériens jusqu’à se retrouver le seul
club SDF en Algérie, endetté jusqu’au cou et ses dirigeants se chamailler comme
des chiffonniers à chaque assemblée générale pour terminer sa trajectoire dans
les bras d’un dealer repris de justice qui s’est taillé un poste sur mesure. A
défaut d’être président, il est coordinateur de section. Mais il fait la pluie
et le beau temps sous le parapluie du parrain, Rachid Maarif.
Ce parrainage, Omar Ghrib, le fameux coordinateur de
section, le met à profit pour fouler au pied toutes les lois, se montrer d’une
insolence inouïe envers tous les représentants de l’Etat pour finir par faire
poireauter durant une heure tout le gouvernement et à sa tête le Premier
ministre Abdelmalek Sellal ainsi que tous les corps
constitués dont celui de l’armée. C’était, retenons bien la date, un 1er mai
2013 à l’occasion du déroulement de la finale de la Coupe d’Algérie qui opposait
le Mouloudia d’Alger à son voisin l’USMA ".