SCIENCES- PERSONNALITES- AHMED
AROUA
Ahmed Aroua,
l’homme de science, de foi et d’engagement patriotique, fait partie de ceux qui
ont marqué l’histoire du pays. Médecin, il était aussi poète engagé, auteur du «Chant des travailleurs», devenu l’hymne de l’UGTA, à la
demande du regretté Aïssat Idir. Ahmed Aroua est né dans une petite ville de la wilaya de Batna, à
Mdoukal, le 11 mai 1926. Il a appris le Coran alors
qu’il était enfant, avant d’entamer sa scolarité à Koléa(Tipasa) où son père,
diplômé de l’Université de Zitouna, enseignait la
langue arabe. Médecin, écrivain, poète, il était aussi un islamologue
distingué. C’est à Belouizdad où sa famille s’était
installée en 1943 qu’il a fait ses premiers pas dans le militantisme en
s’engageant dans le comité de la jeunesse du Parti du peuple algérien (PPA) et
dans les Scouts musulmans où il sera mourchid, à la
section Emir Khaled. Il se rend à Montpellier (France) où il obtient son
baccalauréat au lycée d’Orléans. En France, il intègre l’Association des
étudiants musulmans qu’il présidera de 1952 à 1953. Pour clore son cursus
universitaire, il revient à Batna soutenir sa thèse et commencer ensuite un
stage d’internat à l’hôpital de Blida. C’est dans ce contexte qu’il décida d écrire son premier roman, «Quand
le soleil se lèvera», qui n’a été publié qu’en 1969. A son retour à Alger, il
ouvrira un cabinet médical et ne tardera pas à rejoindre le collectif des
médecins relevant du FLN. Ses activités militantes ont été découvertes par les
services de sécurité français. Il a été arrêté et emprisonné de 1957 à 1959 dans
plusieurs camps à Beni Messous, Douéra
et Berrouaghia. A l’indépendance, il occupera
plusieurs postes de responsabilité au ministère de la Santé. Aroua a laissé une expression résumant sa personnalité: «L’homme ne peut comprendre le monde que par
la science. Il ne peut le dominer que par la foi.» Son
esprit éclairé lui a permis de comprendre l’évolution de la société islamique,
traduisant ses connaissances dans plusieurs œuvres, à l’exemple de «L’islam à la croisée des chemins, «L’islam et la
démocratie», «L’islam et la morale des sexes», «L’islam et la science, l’homme
et son milieu» et tant d’autres recueils de poésie inspirés de la révolution
nationale. Il est décède le 27 février 1992 à Alger
des suites d’une longue maladie.