SANTE- PERSONNALITES-
ABDELAZIZ KHALDI (MEDECIN)
L e penseur et médecin Abdelaziz Khaldi n’a
eu de cesse d’impressionner, de par sa pensée impérissable, les écrivains et
les chercheurs qui s’intéressent à son si riche parcours intellectuel. Né en
1917 à Tébessa, Khaldi a fait ses études primaires dans sa ville natale, avant
de partir à Annaba pour les poursuivre. En parallèle à ses études secondaires,
il s’intéressait à la politique, où il a pu se frotter aux militants du parti
communiste créé en 1935, alors qu’il s’apprêtait à partir en France pour
effectuer des études en médecine (Toulouse). Au terme desquelles, le jeune
médecin rentre dans son pays afin d’exercer son métier un peu partout à l’est
du pays. Il sillonne ainsi Tébessa, Skikda et Oum El-Bouaghi.
Au fil des années, l’esprit critique commence à se cristalliser chez
l’intellectuel passionné par le débat des idées. Ainsi, il entame sa carrière
d’écrivain en 1946 en donnant naissance à son premier essai intitulé «Le Problème algérien devant la conscience démocratique». A
travers cet essai, Khaldi tentait de mobiliser l’opinion publique
internationale autour de la cause nationale. De par son engagement politique,
le jeune militant commençait à inquiéter les forces coloniales, notamment les
services secrets, et devint même leur cible. C’est ainsi qu’il a fait l’objet
d’une tentative d’assassinat en 1951. Son aventure intellectuelle l’a conduit à
la rencontre de Malek Bennabi. Ces deux grands penseurs
ont pu tisser une relation amicale de presque trente ans et des plus
fructueuses. Il incarnait l’exemple de l’intellectuel jouissant d’une immense
culture. Ce qui l’a amené à se lancer dans le monde de la presse s’agissant de
son espace préféré pour s’exprimer et faire part de sa pensée sur le projet de
société et le processus civilisationnel dans le monde arabe et musulman de
manière générale. Il osait dans ses lectures et critiques faites sur les
évènements et leurs contextes, étant ainsi au cœur d’un combat d’idées si rude
et acharné. Ce qui a fait, d’ailleurs, de ses pensées une piste de réflexion
toujours d’actualité. Certains écrivains voient que le penseur menait «le combat de la polémique en usant du pamphlet comme
arme», pour ainsi reprendre la formule de l’écrivain et journaliste français
Pierre Dominique. Khaldi était le «polémiste» redouté
et le «pamphlétaire» au style franc et à la plume incisive et satirique. Une
vocation qui a atteint l’apogée de sa maturité entre 1965 et 1972, année de sa
disparition à l’âge de 54 ans.