COMMUNICATION- ETRANGER-
PRESSE ETRANGERE/ROSE EL YOUSSEF (EGYPTE)
Rose el Youssef (1898- 1958)
est une femme singulière et pugnace. Elle s’est fortement imposée dans le
théâtre et le journalisme. Néé en 1898 à Beyrouth qu’elle
quitte avec son père pour s’installer au Caire, à l’instar de nombreux artistes
et intellectuels libanais qui ne pouvaient supporter le régime des Ottomans.
Elle a la chance de vivre dans la maison d’un grand acteur et auteur
dramatique, lui aussi d’origine libanaise, Iskandar
Farah, qui lui fait aimer le théâtre. Ainsi, la passion de la scène la marque
durablement.
Fréquentant assidûment les
salles de spectacles, faisant la connaissance de nombreux artistes de la scène
comme Aziz Id qui lui donne la possibilité d’interpréter son premier rôle, elle
se lance corps et âme dans ce métier, jouant constamment dans les troupes de
Aziz Id et Okacha. L’environnement culturel de l’Egypte dominé essentiellement
par des Syro-libanais, venus en nombre s’installer au Caire et à Alexandrie,
l’aidait dans son entreprise d’asseoir sa notoriété dans un pays qui l’a
favorablement accueillie.
En 1912, elle rejoint la
troupe de Georges Abiad qui a fréquenté le cours
Sylvain avant de rentrer au Caire, puis la formation de Youssef Wahbi, Ramsès, qu’elle quittera, par la suite, après des démêlés
sentimentaux et professionnels.
Elle abandonne l’art de la
scène et décide de fonder un journal en 1925 qui existe jusqu’à aujourd’hui,
baptisé de son nom de Rose el Youssef où elle développait ses idées sur
le théâtre sans omettre de s’attaquer avec virulence à Youssef Wahbi. Celle qu’on surnommait la « Sarah Bernhardt de
l’Orient » a joué de manière extraordinaire Marguerite Gauthier dans « La
dame aux camélias » d’Alexandre Dumas. Fondatrice également d’un autre
journal, Sabah el kheir, de son vrai nom, Fatima el
Youssef, décédée le 10 avril 1958, a été l’objet en 2002 d’un très beau film de
Mohamed Kamel El Kalioubi, « La légende de Rose
el Youssef ».