HISTOIRE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- ROMAN ABDELOUAHAB
HAMMOUDI- « COLBERT »
Colbert. Roman de Abdelouahab Hammoudi. Editions El Qobia, Alger 2023, 134 pages, 1 000 dinars
Colbert........pour l’Administration
coloniale française ( Note : Jean-Baptiste Colbert, né le 29 août
1619 à Reims et mort le 6 septembre
1683 à Paris, est un homme d'État
français. À partir de 1665,
il est l'un des principaux ministres de Louis
XIV, en tant que contrôleur
général des finances, secrétaire
d'État de la Maison du roi
et secrétaire d'État de la Marine)..........................mais Ain Oulmane pour les autochtones. Un village de l’Est algérien situé à 30 km au sud-ouest de Sétif. Signification de
Ain Oulmane.....en berbère.....”Fontaine où on lave la laine”.
Un village au demeurant tranquille avec même une petite population d’origine européenne de condition modeste.
Une c&&oexistence très
pacifique........n’eût été la présence de deux policiers racistes chargés de surveiller la population « indigène ». Colbert est un village où se réfugient Brahim (un jeune chauffeur de taxi) et Joëlle
(une belle jeune fille
....de confession juive).....deux amoureux partis précipitamment de Sétif , après
les massacres de mai 45 . 1940 : Joëlle se convertit à l’Islam, Joëlle-Latifa et
Brahim se marient, Latifa
et Brahim font beaucoup d’enfants
et vivent très heureux , d’autant que la famille juive a , surtout après
la naissance des enfants , accepté l’union. Tout va pour le mieux dans le meilleur ( ??) des mondes, d’autant que l’aîné des enfants ,
Youssef, est un lycéen
studieux qui va bientôt passer son bac.Mais Novembre (54) est là. Youssef , âgé
de 19 ans, rejoint le maquis et toute
la famille se retrouve alors persécutée par les sinistres policiers (doublement) racistes....qui n’ont jamais « avalé »
le fait de voir un Arabe épouser une « gaouria », d’origine juive qui plus est. Youssef mourra chahid les armes à la main ......l’Algérie
sera indépendante....et Latifa, devenue
directrice d’école, enseignera aux enfants du
village la joie de vivre ....libres.
Le roman ne nous dit pas ce
que sont devenus les policiers racistes et assassins.
L’Auteur : Natif de Ain Oulmane
(ex-Colbert).. Ancien professeur
de lettres anglaises, auteur, scénariste et cinéaste
. En 1994, il avait décroché la Médaille de la ville
de Bruxelles (Belgique) pour l’ensemble
de sa filmographie. Plusieurs scénarii. Aujourd’hui, il vit à El
Eulma, travaillant
, dit-il, depuis
2008, sur un scénario sur la vie de l’Emir Abdelkader.
Extraits : « Les Algériens
sont un peuple qui n’accepte pas qu’on lui impose quoi que ce soit (......). A ce peuple, tu lui
proposes et tu lui laisses
le choix d’en disposer librement. Il sait discerner le
bon grain de l’ivraie. Il tâte
les nouveautés et si ça lui plaît,
il les adopte » (p 32) ,« Le
colonialisme est un système qui dépasse l’individu. Il a sa propre logique qui va à l’encontre de la volonté des individus (....). C’est comme une banque (......).Elle fonctionne telle une machine inexorable (p 86)
Avis : Le récit
de vies simples mais engagées, dans un village simple
mais accueillant et avec ses drames durant
la guerre de libération nationale
, en un style simple mais prenant.....comme dans un film...d’amour et d’action.
« Ce que le jour doit à la nuit » n’est pas très loin !.
Citations : « L’amour et la haine sont deux passions invincibles. On ne peut rien contre elles
quand elles s’installent. Tout ce que l’on peut faire, c’est les prévenir. Si elles s’emparent des cœurs, c’est trop tard » (p
32), « Certaines personnes
entrent dans votre vie comme des magiciens. Ils font de votre existence un enfer ou au contraire la changent vers ce
qu’il y a de meilleur »
(p 63), « La vraie religion était
un message de beauté, de compréhension,
de tolérance, d’orientation
et, ce qui est plus
important, une voie d’espérance » (p 68), « La peur
n’est jamais une bonne conseillère. Elle est toujours derrière les mauvais choix et les mauvaises réactions. Souvent, elle est derrière les vies ratées. Exceptionnellement, elle peut être
une voie de salut » (p108), « Les photos sont
des choses vivantes. Elles ont une sensibilité,
une histoire, des secrets,
et revivent quand on les regarde » (p126) , « La
vie , ce sont les choix que l’on fait et les actes qui s’ensuivent » (p134)