COMMUNICATION-
DOCUMENTS ET TEXTES REGLEMENTAIRES- DÉCLARATION PRÉSIDENT A. TEBBOUNE, V 24
FEVRIER 2023
© www.24h.dz, Merouane Mokdad, samedi 25 février 2023
Le
président Abdelmadjid Tebboune a évoqué, lors de la rencontre périodique avec
la presse nationale, diffusée vendredi 24 février 2023, la situation de la
presse en Algérie.
Il a précisé que les deux projets de loi relatifs à la presse écrite et
électronique, et à l’activité audiovisuelle sont examinés actuellement au
niveau de l’APN, chambre basse du Parlement.
« Ceux qui possèdent cinq journaux gouvernementaux sont présentés comme
démocrates (pays). En Algérie, nous avons 180 journaux quotidiens imprimés dans
les rotatives d’Etat. Certains versent dans l’insulte mais sont tirés dans ces
rotatives. Ils ne payent pas les frais d’impression. Ils ont tous des dettes.
Si nous avions l’intention de fermer le secteur de la presse, nous aurions pu
le faire pour des raisons commerciales. On n’imprime pas à ceux qui ne payent
pas », a-t-il dit.
Il a évoqué le cas du journaliste El Kadi Ihsane sans
citer son nom. « Nous avons fermé quelque chose qui était hors la loi d’un
khabardji. Et aujourd’hui, des avocats se réunissent
je ne sais où (pour le défendre). Quelque part, et il n’y a pas plus de presse
dans le pays. C’est une insulte à l’égard des 8500 journalistes algériens. Aux
journalistes de s’imposer, refuser la tutelle sur eux ni d’une ambassade ni
d’un autre pays. Il est interdit de se faire financer de l’étranger et
d’accepter de servir de cheval de Troie ou d’être un khabardji,
sinon vous êtes libres », a déclaré le chef de l’Etat.
« Ils veulent faire entrer l’idée que les vrais journalistes démocrates
se trouvent en France »
Patron d’Interface Média, propriétaire
de Radio M et de Maghreb Emergent, le journaliste El Kadi Ihsane
est en détention provisoire depuis la fin décembre 2022. Il est Poursuivi,
selon ses avocats, en vertu des articles 95 et 95 bis du code pénal qui
prévoient des peines de prison de cinq à sept ans et des amendes pour
« quiconque reçoit des fonds, un don ou un avantage, par tout moyen, d’un
État, d’une institution ou de tout autre organisme public ou privé ou de toute
personne morale ou physique, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays, pour
accomplir ou inciter à accomplir des actes susceptibles de porter atteinte à la
sécurité de l’Etat, à la stabilité et au fonctionnement normal de ses
institutions, à l’unité nationale, à l’intégrité territoriale, aux intérêts
fondamentaux de l’Algérie ou à la sécurité et à l’ordre publics ».
Le juge d’instruction du tribunal de
Sidi M’hamed a décidé le 23 février en cours d’un non lieu partiel et a a renvoyé
l’affaire devant le tribunal correctionnel, au moment où la défense du
journaliste récusait la composante de la chambre d’accusation qui devait
statuer sur sa remise en liberté provisoire.
« L’Algérie est ciblée. Ils veulent faire entrer l’idée que les vrais
journalistes démocrates se trouvent en dehors de l’Algérie, en France.
Aujourd’hui, il y a une multiplicité de points de vue dans nos journaux. Il y a
des journaux qui défendent le pays et qui critiquent le responsable quand il se
trompe, attirent l’attention. C’est cela la démocratie. La démocratie ne se
construit pas par l’insulte et l’injure. Qui vous a permis d’insulter une
région ou de proclamer que telle personne est patriote et l’autre non. De quoi
vous vous mêlez ? Vous pouvez écrire, mais n’insultez pas. Des gens sont
poursuivis en raison de la diffamation et de l’injure », a-t-il indiqué.
Tebboune a précisé que l’Algérie possède actuellement 20 chaînes de télévision
privées. « Nous avons fermé certaines chaînes de télévision
parce qu’elles faisaient du chantage. Des gens ont créé des chaînes
avec de l’argent sale et versent dans le chantage fait au gouvernement. Et si
on lui donne (de l’argent), il se tait », a-t-il annoncé.
Après l’arrêt des chaînes Dzair TV, Dzair news et Numidia TV,
propriétés des hommes d’affaires Ali Haddad et Mahieddine
Tahkout, actuellement en prison, d’autres chaînes ont
été arrêtées comme Lina TV, El Djazairia One et El Adjwaa TV, ces derniers mois.
« L’Etat est prêt à mettre les moyens pour former les journalistes, à
contribuer à l’élévation du niveau de notre presse. Les journalistes peuvent
créer des syndicats, deux ou trois, selon les tendances, mais ce qui lie tous
les journalistes, c’est la charte d’éthique professionnelle. Les journalistes
peuvent rendre compte devant un conseil de régulation constitué de leurs pairs
et des syndicats », a-t-il souligné.