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Marocgate/Enquête "Marianne", France

Date de création: 20-02-2023 17:27
Dernière mise à jour: 20-02-2023 17:27
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RELATIONS INTERNATIONALES- MAROC- MAROCGATE/ENQUÊTE « MARIANNE », FRANCE

© Synthèse/ Courrier d’Algérie/ Slimane B.dimanche 19 février 2023

 

UNE ENQUÊTE DU MAGAZINE FRANÇAIS ‘’MARIANNE’’ DÉCONSTRUIT LES MENSONGES DU MAROC : Rabat a bel et bien recouru aux pratiques mafieuses

 

La nébuleuse du mal qui a pris dans ses griffes le Parlement européen pour le priver de sa liberté de décision et le soumettre au bon vouloir de sa majesté le commandeur des croyants et son makhzen est en train de perdre pied.

Bâtie grâce à la corruption et les largesses du Makhzen, elle n’a pas résisté aux coups de boutoir de la vérité. Les Eurodéputés corrompus sont passés aux aveux et la justice belge  est en train de marquer des points qui permettront à brève échéance de démasquer la machine mafieuse du Maroc et à moyen terme de rendre au parlement européen et ses institutions leur crédibilité. Dans ce cadre, nous avons appris que, Marie Arena et Alessandra Moretti, deux  eurodéputées impliquées dans le scandale de corruption ayant éclaboussé le Parlement européen, viennent de faire l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice belge. Ces dernières sont liées à l’enquête menée par les procureurs belges et leurs noms ont été mentionnés dans le mandat d’arrêt international ayant visé l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino, arrêté la semaine dernière pour corruption, blanchiment d’argent et participation à une organisation criminelle, a indiqué le  média américain « Politico ». Le journal a indiqué que Marie Arena et Alessandra Moretti étaient membres d’un quatuor, avec Cozzolino et l’eurodéputé belge Marc Tarabella, qui a également été arrêté la semaine dernière. Ce groupe était sous les ordres de l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri. Inculpé et placé en détention provisoire comme trois autres suspects, ce dernier avait conclu en janvier un accord avec la justice, prévoyant une mesure de clémence (une année de prison) contre son engagement à livrer des informations sur le système de corruption auquel il admet avoir participé. Le plan et l’identité de ce groupe ont été révélés dans des SMS envoyés à Panzeri par son ancien assistant, Giuseppe Meroni, qui travaillait encore au sein du groupe des Socialistes et démocrates (S&D) à l’époque, selon le mandat délivré par la justice belge le 10 février dernier. Il faut préciser dans ce cadre que le juge en charge du dossier, Michel Clause, fait ces derniers temps, l’objet d’une offensive du Makhzen et ses relais pour le détourner de l’enquête et le pousser à limiter son travail aux seconds couteaux pour protèger ceux qui tiraient les ficelles du réseau.

Logiciel espion Pegasus, le plan marocain éventé
Le mandat met en évidence le rôle du Maroc dans le scandale de corruption et d’achat d’influence et cite Francesco Giorgi, assistant parlementaire d’Andrea Cozzolino et sa compagne Eva Kaili (ex-vice-présidente du Parlement européen). Il révèle que, dans une conversation interceptée, Panzeri et Giorgi ont discuté de la promotion des intérêts marocains en plaçant Cozzolino ou Kaili dans une commission parlementaire spéciale enquêtant sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus pour pirater les téléphones des journalistes, militants et politiciens. Giorgi a également réussi à empêcher le Parlement de publier un texte défavorable au Maroc, et en a informé Panzeri en mai 2022, selon le mandat. Deux Marocains considérés comme essentiels au réseau de corruption sont également nommés dans ce document. Il s’agit de l’espion Mohamed Belahrache (un officier de la gendarmerie royale et agent de la DGED, les services secrets de Rabat), connus des services d’espionnage européens depuis un certain temps et Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc à Varsovie. Selon le mandat, Atmoun « qui a joué un rôle important » en distribuant de l’argent, aurait travaillé « en étroite collaboration » avec les services de renseignement marocains et assuré la liaison avec Belahrache. Pour rappel, Giorgi avait reconnu avoir fait partie d’une organisation criminelle utilisée par le Maroc. Il a notamment expliqué aux juges que l’eurodéputé Andrea Cozzolino était impliqué dans cette affaire et a eu des contacts avec Abderrahim Atmoun, grâce à Panzeri, qui était le président de la commission Maghreb et qui avait ensuite passé le relais à Cozzolino. L’ex-eurodéputé Antonio Panzeri a déjà reconnu sa participation à des actes corruptifs en lien avec le Maroc. Il a bénéficié avec sa famille de cadeaux en provenance du Royaume par l’entremise d’Abderrahim Atmoun qui était à l’époque président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, entre 2011 et 2019. Il faut préciser dans ce cadre que les responsables marocains cités dans le cadre de l’enquête et dont les noms figurent sur le mandat d’arrêt, étaient adoubés par le proche conseiller du roi André Azoulay qui était le principal ordonnateur des missions qu’ils remplissaient. Et c’est ce qui explique la crainte du palais marocain de voir le scandale prendre des proportions incommensurables notamment sur le plan des relations du Maroc avec certains pays européens membres de l’Union.

Drogue et argent sale, les armes du Makhzen
Impliqué dans une série de scandales de grande ampleur à l’international, le régime du Makhzen « peine aujourd’hui à trouver de nouveaux relais d’influence », écrit le magazine d’actualité hebdomadaire français « Marianne »,  qui a consacré son dernier numéro au Maroc et à ses mauvaises pratiques. Dans un dossier paru dans sa nouvelle édition, intitulé: « Espionnage, lobbying, infiltration, people, cannabis et immigration: Comment le Maroc nous tient? », le magazine explique pourquoi ce pays a bénéficié d’ »un traitement de faveur » pendant de longues années, alors que Rabat n’arrête pas d’enchaîner les mauvaises pratiques et les graves dérapages, à l’instar du scandale ayant secoué récemment le Parlement européen, le « Marocgate », une affaire qui fait encore couler beaucoup d’encre. Les raisons avancées par Marianne se résument ainsi: espionnage, lobbying, infiltration, people, immigration et cannabis. Ce sont les six « piliers » de l’influence marocaine en France. À propos de l’espionnage, Marianne  rappelle l’affaire Pegasus qui avait défrayé la chronique et dans laquelle le Maroc est impliqué en utilisant ce logiciel espion développé par la firme sioniste NSO pour mettre sur écoute plusieurs personnalités politiques, journalistes et autres militants. « L’indignation suscitée l’été 2021 par les révélations de ces pratiques s’est comme dissipée. Qui s’en inquiète depuis? », s’interroge le magazine dans son enquête. Paris, pourtant concerné au premier chef n’a rien fait dans cette affaire alors que Bruxelles a diligenté une commission d’enquête sur ce sujet. L’hebdomadaire français évoque aussi dans ce même contexte, le scandale retentissant qui a éclaté récemment au sein du Parlement européen où le Makhzen a corrompu des élus pour faire voter à Bruxelles des lois en sa faveur. Pour Marianne, le Maroc est aussi « intouchable » car c’est l »‘une des portes d’entrée de l’immigration vers l’Europe ». Le magazine détaille: C’est tout l’enjeu des relations entre le royaume et l’Union européenne « d’inciter Rabat à ne pas laisser libre cours aux passages vers l’Europe ». L’immigration est un phénomène qui inquiète et que le Maroc utilise pour faire chanter l’UE, comme ce fut le cas contre l’Espagne (drame de Ceuta et Melilla), dans le but, rappelle-t-on, de faire fléchir la position de Madrid sur la question sahraouie. Et le Maroc tient aussi la France malgré les coups bas qu’il lui inflige régulièrement, « parce que c’est l’une des portes d’entrée de la drogue vers l’Europe », explique le média qui estime que le royaume, premier producteur mondial de résine de cannabis selon l’ONU, « devrait figurer au sommet de la « wanted list » du ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin qui proclame régulièrement que « la lutte contre la drogue, partout sur le territoire, est une priorité ». Marianne évoque, par ailleurs, les anciens canaux mis en place par Rabat qui « fonctionnement moins bien qu’auparavant », ajoutant que « le Maroc peine à trouver de nouveaux relais d’influence ». En dépit de tous les scandales où le Maroc est fortement impliqué, causant son isolement sur la scène internationale, Rabat continue de « déployer toutes les méthodes possibles pour pousser ses pions », note le magazine français qui cite la dernière illustration en date : l’affaire Rachid M’Barki, journaliste à BFM TV (désormais écarté de l’antenne). Le journaliste franco-marocain a fait diffuser dans son journal de la nuit des sujets (non validés par sa hiérarchie) ayant subi une influence extérieure au profit notamment du Makhzen.

La propagande médiatique à la rescousse
La presse marocaine a publié récemment des images illustrant les mensonges du Makhzen concernant une déclaration du président de la Commission parlementaire mixte Maroc/Union européenne (UE), Lahcen Haddad, dans laquelle il avait nié jeudi dernier toute rencontre avec le président de la commission Maghreb au Parlement européen, Andrea Cozzolino, accusé d’avoir reçu des pots-de-vin, dans le cadre du scandale ayant éclaboussé l’institution continentale. L’article intitulé « Affaire de corruption au Parlement européen … des photos de Lahcen Haddad avec Panzeri et Cozzolino apportent un démenti à ses déclarations » a été accompagné de plusieurs clichés de ces rencontres. Ces photos ont trait à une série de réunions de la Commission parlementaire mixte Maroc-UE au Parlement européen à Strasbourg du 8 au 10 mars 2022 et à Bruxelles du 15 au 17 mars 2022, comme rapporté par le site officiel de la Chambre marocaine des représentants le 19 du même mois. Ladite publication comprend des détails sur les deux réunions et est accompagnée d’une photo de groupe dans laquelle figurent Lahcen Haddad et Andrea Cozzolino, apportant un démenti cinglant au responsable marocain qui a nié avoir rencontré cet eurodéputé impliqué dans le « Marocgate », ce retentissant scandale de corruption au Parlement européen. Selon la presse marocaine, cette photo n’est pas la seule du président de la Commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne, relevant qu’une autre photo le montre en compagnie de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé socialiste devenu dirigeant d’une ONG et qui fait figure de personnage central dans cette affaire de corruption. La photo a fait l’objet d’un article publié le 22 novembre 2018, dans lequel la Commission parlementaire mixte Maroc/UE s’est félicitée du vote favorable de l’accord agricole au sein de la Commission des affaires étrangères du Parlement européen. C’est dire que le Maroc et son Makhzen même en voulant se défendre s’enfoncent encore plus.