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Roman Omar Kazi Tani- " La lyre de Thamugadi"

Date de création: 12-02-2023 19:34
Dernière mise à jour: 12-02-2023 19:34
Lu: 395 fois


CULTURE- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH – ROMAN OMAR KAZI TANI- « LA LYRE DE THAMUGADI »

La lyre de Thamugadi. Roman de Omar Kazi Tani. Editions El Qobia, Alger 2013, 175 pages, 1 000 dinars

Nesma et Nidhal, Nesma et Amer, des presque histoires d’amitié (et d’amour ?)sur fonds de vie multiples.

D’abord , en tant qu’étudiants architectes, côte à côte, les deux premiers vont découvrir et étudier, sous toutes leurs coutures,  de cursus,  le patrimoine architectural national  hérité de la période romaine, en l’occurrence Timgad (Thamugadi) , Djemila, Cuicul.....Et ce, sous la direction d’un jury de  spécialistes nationaux et étrangers (ont-ils donné leur accord pour être cités ? très certainement !).

Bien plus âgés , mais toujours bien « verts » les deux autres  sus-nommés, vont se rencontrer bien plus tard, par hasard, autour de lits d’hôpital, des proches parents ayant été atteints par la Covid 19..

Deux âmes en peine, célibataires de surcroît......une autre histoire , celle-ci d’amour, va se nouer.

Le roman ne repose pas , certes, seulement sur des histoires d’archéologie, d’amitié et d’amour mais aussi sur d’autres événements heureux ou douloureux narrés avec la précision de chirurgien des mots, propre à l’auteur .

La pandémie , l’exode des migrahts clandestins (la « harga »), les relations amoureuses qui dérapent dangereusement, la drogue, la vie militaire, le terrorisme, les affectations (bonnes ou décevantes) à la fin des études......sont d’autres sujets abordés soir superficiellement soit en profondeur.

Cependant , l’œuvre reste solidement ancrée dans son aspect historique , les monuments encore debout témoignant de la beauté et de la profondeur d’une période (celle romaine) de l‘Histoire nationale

 

L’Auteur :Ancien cadre de l’Education nationale (plus de quarante années), aujourd’hui retraité , ayant connu l’ensemble des profils de l’enseignant (Chef d’établissement, professeur, conseiller pédagogique, inspecteur de l’enseignement du français, formateur) , c’est un   amoureux de l’histoire et du patrimoine archéologique du pays. Déjà auteur de plusieurs romans (chez L’Harmattan, Dar el Gharb et les Editions du Net)

Extraits : « Les colonnes vertébrales sont des charpentes résistantes mais ne supportent pas trop le poids des ans.Elles perdent leur compacité osseuse et ondulent comme pour mieux se rapprocher du sol » (p10), « Les soldats ne sont pas toujours présents lors des naissances, ils arrivent souvent en retard et s’émeuvent discrètement.Ils pensent au combat et confondent sirène nocturne et stridence d’un cri de bébé » (p 111), « Les militaires , on sait quand ils partent, ils ont des dates précises.Mais, on ne sait pas quand ils reviennent  » (p 148)

Avis : De la prose et de la poésie. Une écriture fluide et changeante. Histoire (archéologie et patrimoine culturel national )  et histoires.Une autre façon de produire un roman .Qui joint le très utile et le très culturel aux très romantiques rencontres....décrites avec pudeur.Un ouvrage qui se laisse lire. Et, surtout ne pas se décourager face aux détails archéologiques multiples.

Citations : « C’est la façon de rapporter l’Histoire qui, souvent, la déforme, la détourne de la vérité, la discrédite et même lui est nuisible. L’Histoire, elle , ne ment pas, ce sont les historiettes qui, souvent, en altèrent les faits » ( p 30), « Quand la vérité ne balbutie plus et qu’elle résonne, portée par la peur, par la douleur puis par le courage et la fierté, elle devient un élément majeur de l’histoire » (p53), « Il n’est pas facile de jongler quand on s’assoit sur deux chaises en même temps » (p 89), « Quand la peau se fane et se dessèche, les vieux ressemblent à un parchemin de souvenirs heureux et de douleurs dissimulées. C’est aussi cela qui attire les décodeurs de rides »  (p113),  « Les égoïstes n’ont de problèmes avec personne, même pas avec leur conscience.(....). Parce qu’ils ont dressé leur cerveau à la résistance, à l’impudeur, au défi, aux mots roturiers et même aux gestes pervers.C’est  la clef de leur réussite » (p135)