ENVIRONNEMENT- REGION- GHARDAÏA/ZONE
HUMIDES/OISEAUX MIGRATEURS 2023
Pas moins de 5.454
oiseaux migrateurs ont été observés par les ornithologues dans les différentes
zones humides artificielles de la wilaya de Ghardaïa, devenues des sites
privilégiés pour la population volatile migratrice, a appris jeudi l’APS auprès
de la Conservation des forêts de la wilaya.
Le recensement des sujets avifaunes,
utilisant les onze (11) zones humides artificielles de la wilaya de Ghardaïa
comme une halte migratoire ou une zone de nidification sur l’axe migratoire
entre l’Europe et l’Afrique, a été ainsi établi à la faveur du traditionnel
recensement international des oiseaux migrateurs effectué à partir du 15
janvier de chaque année, par les ornithologues dans le cadre des activités du
Réseau national des observateurs ornithologues algériens (RNOOA), a souligné le
chef du groupe sud/est du Réseau Abdelwahab Chedad.
L’objectif de ce dénombrement est
"d’établir une base de suivi des différentes zones humides et de connaître
l’effectif de la population avifaune migratrice dans la région, sa phénologie,
sa densité", a fait savoir A.Chedad.
Le recensement des sujets avifaunes a
permis de répertorier 27 d’espèces avifaunes migratrices avérées dont des
espèces dominantes Tadorne casarca, Sarcelle d'hiver,
Canard souchet, Canard pilet, Gallinule poule d'eau, Foulque macroule, a-t-il
détaillé.
Pas moins de 3.976 oiseaux migrateurs
ont été observés dans la zone humide de "Kef El Doukhan"
située à 16 Km au sud de Ghardaïa, en aval de l’oued M’Zab résultante de
l’effluent du projet de la Station de lagunage des eaux usées (STEP) de la
vallée du M’Zab (Ghardaïa), devenue la première réserve de la biosphère
artificielle dans le Sud algérien, a précisé le chef du réseau ornithologue du
Sud.
Cette zone aquatique lagunaire d’une
superficie de plus de 60 hectares, composée de 16 bassins de décantation qui
recycle les eaux usées afin d’être réutilisées dans l’agriculture, est devenue
un refuge et un réservoir d’une diversité biologique et écologique importante,
particulièrement une population avifaune de différentes espèces et rarissime,
des reptiles, d’amphibiens et d’invertébrés ainsi qu’une flore atypique variée,
a détaillé A.Chedad.
Ce site aquatique abrite une faune et
une flore aussi importante l’une que l’autre et manifestement en perpétuels
changements saisonniers. Il s'agit d' une zone
d’importance écologique croissante par ses qualités écologiques et par la
diversité de ses différents habitats, offrant aussi un havre de paix et un
milieu idéal pour un nombre important d’espèces d’oiseaux sédentaires, de
migrateurs, a-t-il fait savoir.
La présence d’une aussi importante
population avifaune migratrice (3976) constitue un indicateur biologique de
l’état de santé de l’écosystème de cette zone aquatique artificielle et de la
qualité des eaux épurées selon un processus biologique naturel, sans
mécanisation, ni apport chimique au moyen de lagunage, a expliqué de son côté
le directeur des Ressources en eau de Ghardaïa, Ramdane
Bouchair.
L’effluent épuré des eaux usées de la
Station de lagunage est devenu une zone humide artificielle à forte valeur de
la biodiversité, de la préservation et de la stabilité écologique de la région,
a-t-il précisé.
Les observateurs ornithologues de la
Conservation des forêts de la wilaya de Ghardaïa ont également dénombré plus de
1.478 oiseaux migrateurs de plus d’une vingtaine d’espèce dans trois zones
humides "artificielles" créés à la faveur d’un programme de
traitement des eaux usées, de préservation de l'environnement et des ressources
hydriques dans la wilaya STEP (Beriane, Guerrara), ainsi que les différents rejets de Metlili, Zelfana, oued N’Chou, la
zone des sciences, Mansoura, Mahfoura à SebSeb, selon A. Chedad, qui est
aussi responsable du bureau de la protection de la faune et la flore à la
Conservation des forêts de Ghardaïa.
Les sites aquatiques artificiels
existants dans la wilaya de Ghardaïa sont devenus des gîtes et un milieu de
reproduction de la population avifaune, favorisé par le gardiennage et
l’éloignement des zones urbaines.
Ils recèlent des potentialités
susceptibles de promouvoir le tourisme écologique en mettant en valeur les
potentialités patrimoniales de la région Ghardaïa qui abrite déjà des sites
classés patrimoine mondial et de devenir aussi un véritable laboratoire à ciel
ouvert pour les scientifiques et autres biologistes.
De l'avis de A. Chedad,
la présence d’oiseaux en hausse est un bon indicateur de l’état de la
biodiversité locale et ces zones humides artificielles constituent une solution
naturelle à la menace planétaire que représentent les changements climatiques.