CULTURE- PERSONNALITES- FODIL EL OURTILANI (RELIGION) (II/II)
Durant son séjour, il rencontre tous les
responsables de l’État, tous les grands ouléma, toutes
les têtes de l’opposition et tous ceux qui souhaitent un changement de régime,
y compris des commerçants et des chefs de tribus. Il rédige le pacte national
sacré qui vise à instaurer un régime parlementaire et républicain à la
mort de l'imam. Cette charte est
approuvée par tous les opposants au régime. Hassan el-Banna et el Ouartilani la soumettent au patron de la Ligue arabe Abdul Rahman Hassan Azzam ainsi qu'à certains hommes
politiques d’Égypte,
de Palestine, de Syrie et d’Irak. Tous donnent leur aval, manifestent
leur accord et promettent leur aide pour le futur gouvernement qui succédera à
l’imam Yahya. Une rumeur propagée par le prince héritier Ahmad bin Yahya, annonce la mort de
l'imam. Les conspirateurs se montrent au grand jour et sont obligés de presser
le coup d'État. Le 17 février 1948, l’imam Yahya est assassiné et le
nouveau régime constitutionnel proclamé. Conformément au Pacte sacré,
prématurément annoncé, le nouvel imam, le nouveau gouvernement et les nouveaux
hauts fonctionnaires entrent en fonction. Fodil el Ouartilani est nommé « Conseiller général de l’État
yéménite ».Le prince héritier parvient à soulever
les tribus contre la jeune république et reprend bientôt la capitale devant des
pays arabes hiératiques. Fodil doit assurément
quitter le Yémen après l’échec du mouvement dont il a été l’instigateur. Il
embarque sur le al-Zamâlek, mais à sa grande surprise
il apprend qu’il est « persona non grata » partout où il va . Pendant plusieurs mois, il sillonne les mers avec
l’équipage du al-Zamâlek en adressant des dizaines de
messages à tous ses amis, parmi lesquels se trouvent de hauts responsables en
Égypte et au Liban, ainsi que les nationalistes nord-africains du Caire (Allal El Fassi, Habib Bourguiba, Abdelkrim al-Khattabi entre autres). Enfin, avec
la complaisance de Riad el Solh, chef du gouvernement libanais, et l’intervention de
hautes personnalités arabes, al-Wartilani arrive
finalement à se réfugier à Beyrouth en juin
1948.La lutte armée pour l'indépendance éclate en Algérie le 1er novembre 1954 et
Fodil annonce son adhésion à la déclaration du FLN et se voue corps et âme à
cette lutte, à partir de son exil libanais. Il multiplie conférences, articles
et interviews, au Liban comme en Syrie en faveur de la cause algérienne.Il meurt le 12
mars 1959 dans la solitude d'un hôtel à Istanbul . Sa dépouille
repose, depuis le 12 mars 1987, au cimetière des martyrs de Beni Ouartilane.