CULTURE- PERSONNALITES- FODIL EL
OURTILANI (RELIGION) (I/II)
Né le 18 février 1906 à Béni Ourtilane,
en Algérie, Fodil el Ouartilani est issu
d’une famille aisée, de tradition lettrée. Il fait ses études au "kuttâb", puis à l’école franco-musulmane et dans les
institutions religieuses fondées par les ouléma de sa
ville natale. Il s’inscrit à l'université Zitouna de
Tunis et fait partie de l’entourage de cheikh Abdelhamid Ben Badis fondateur de l’Association des oulémas musulmans algériens,
qu’il prend pour maître.Vers 1934, l'association le
désigne pour encadrer les expatriés algériens en France . Il fonde ainsi une
dizaine d’associations et de clubs où l’on apprend la langue arabe,
l’histoire musulmane, les règles élémentaires de la religion et
de la morale,
et les rudiments du nationalisme,
inséparable de l’arabisme et de l’islam. Son activité apostolique et
militante le rend très vite suspect aux yeux des autorités françaises qui
cherchent désormais à le neutraliser. Se sentant menacé, il se réfugie clandestinement
en Suisse,
passe en Allemagne, se rend en Italie , s’enfuit en Grèce pour
enfin arriver à Port-Saïd en Égypte, à
la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Il s’inscrit aussitôt à al-Azhar pour justifier son séjour
au Caire .
Il obtient la ‘Alimiyya et poursuit des études
spécialisées d’abord à la Faculté de théologie puis
à celle de la Sharia. .En 1941, il est présenté comme le « président de la
Mission des étudiants algériens au Caire » et fonde le « Comité de
défense de l’Algérie » et participe avec le Tunisien Muhammed
al-Khidhr ibn Husayn à la création du « Front de
défense de l’Afrique du Nord ». Pendant ce temps il fréquente assidûment
le siège central des Frères musulmans, celui des « Jeunes Musulmans »
et le cercle politico-intellectuel de Chekib Arslan et
du journaliste Muhammad Ali Tahir, c’est-à-dire le point de ralliement de
l’ensemble des mouvements de libération arabe, au Maghreb comme
au Machrek.
C'est durant cette période qu'il noue des liens solide
avec les Yéménites Muhammad Nouman et Mahmmud al Zubayri.
À la suite
du rapprochement entre les Frères musulmans et le régime de l'imam Yahya (Yahya Muhammad Hamid ed-Din), Fodil part
visiter le Yémen avec
pour motif officiel la création d'une entreprise commerciale. Accompagné de
l’archéologue Ahmed
Fakhry, lui-même Frère musulman, il pénètre dans l’entourage du prince
héritier à Taez et subjugue tout le monde. Il anime
dans le pays une série de conférences et causeries littéraires et a l'occasion
de rencontrer les jeunes contestataires.