COMMUNICATION- OPINIONS ET POINTS DE VUE- « COM’ ET PRESSE :
PROBLÈMES ET PROBLÉMATIQUE »/CHRONIQUE BELKACEM
AHCENE DJABALLAH (15 JANVIER 2023)
Décidemment, en matière de presse et de communication, nous n’avons pas
fini de manger notre « pain blanc ».
Voilà donc un pays qui se retrouve avec plus de 150 quotidiens (déclarés),
plus de 50 programmes et/ou chaînes de télévision (pour la plupart non
« déclarés ») et, peut-être, quelques centaines de sites web
d’information et de communication (dont à peine cent à deux cents en .dz), sans
compter les centaines ou milliers de youtubeurs sur les réseaux sociaux.
Et ce , Oh ! miracle organisationnel,
sans avoir, et ce depuis plusieurs décennies, (en dehors de la
courte parenthèse « printanière » du début des années 90) une
législation claire et, surtout, applicable, en tout cas difficilement ou
rarement appliquée. Ce qui fait que le « système » politique réagit
au coup par coup, mélangeant , selon les situations ,
le chaud et le froid, la mansuétude et la sanction.....avec, parfois des
retombées négatives -bine exploitées par les malfaisants d’ici et d’ailleurs -
sur l’ « image de marque » du pays et de sa gouvernance.
Jusqu’ici, et depuis 1990, plusieurs textes ont vu le jour (audiovisuel,
presse écrite et électronique) , et d’autres ont été
mis sous le boisseau (publicité , sondage..) ; démarche démontrant
seulement l’indécision d’un système politique qui n’arrive pas encore à se
décider quant au choix entre le nouveau et l’ancien .....préférant
s’asseoir entre deux chaises....l’étatiste et la néo-libérale, le passé et le
futur....Des mélanges , à un moment ou à un autre, toujours détonants.
Tout ceci a aggravé la non-communication avec une bonne partie des corps
professionnels et , surtout, a produit un
système de presse et de communication ni libre ni asservi, soumis aux humeurs
des politiciens, aux manœuvres et calculs des affairistes , aux jeux
« journalistiques »....et aux expertises des « toutologues ».
Les leçons du passé n’ont pas servi puis que
l‘on se retrouve -avec tout le respect dû à bien des chercheurs et
universitaires en com’- face à des analyses totalement obsolètes.
Pour moi, les problèmes recensés - comme la
formation , l’accès aux sources d’information, l’accès aux professions, le
respect des règles de base de l’exercice des professions, les lacunes de la
communication institutionnelle, la non-réglementation du paysage audiovisuel
privé, l’irrespect des règles de l’éthique et de la déontologie .....- existent
bel et bien ....mais ils ont cette qualité (sic !) qu’à force de se
répéter et de la répéter, ils sont devenus bien banals. Un peu comme
cette poussière qui, oubliée sous les tapis, se
transforme en « crasse » difficile à éliminer. Un peu comme la
corruption. Un peu comme la spéculation sur les produits de première
nécessité....
Pour moi , les
problèmes relèvent d’une problématique de fond encore irrésolue (car
beaucoup n’arrivent pas (à) ou n’osent pas la poser avec
netteté et franchise) : La définition du concept de
« service public d’information » totalement dégagé de la tutelle (ou
de l’autorité) des Appareils d’Etat. Un service public applicable à tous les
médias, ceux du secteur public comme ceux du secteur privé,
dans le cadre ,bien sûr, de cahiers de charges généraux et
particuliers, avec leurs droits et devoirs , leurs obligations et,
évidemment, leurs compensations .Un service public au service du citoyen
et de l’intérêt général.....Seulement ! Facile à dire, pas facile à
faire d’autant que trop de mauvaises habitudes ont été prises....Et,
surtout, pas facile à mettre en œuvre car si pour le journaliste entre
autres, la liberté va croître, sa responsabilité (avec ses
sanctions -professionnelles- cela va de soi !) sera bien plus lourde .
Quant à l’Etat et à ses appareils, des formes organisationnelles plus dynamiques , crédibles , en tout cas indépendantes des
outils classiques habituels ( presque toujours bureaucratiques et lourdes
et même castratrices) ....en matière de com’, sont à trouver....Et elles
existent !