COMMUNICATION-
FORMATION CONTINUE- ANALYSE TITRES « LE MONDE » (France) /PR
CHENIKI AHMED
© Pr Ahmed Cheniki/Fb....janvier 2023
DE L’ANALYSE RAPIDE DE QUELQUES TITRES DU QUOTIDIEN FRANCAIS LE MONDE (D’aujourd’hui,
daté du 13/05/2020) ET DE SA SUBJECTIVITE.
C’est connu dans la presse, le titre et l’attaque (le début ou l’exergue)
constituent des éléments essentiels dans la détermination de la suite du texte.
Le titre est un élément essentiel du texte, il nous permet de cerner les
contours morphologiques, syntaxiques et discursifs d’un article. Il pourrait
constituer une synthèse des jeux thématiques, comme il pourrait fonctionner comme
une entité idéologique ou une figure rhétorique. Le titre qui a une fonction
désignative établit la communication avec le lecteur, oriente partiellement sa
lecture, constitue une sorte d’ « opérateur de marque
». L’attaque et/ou l’exergue éclaire la suite du texte, oriente sciemment le
lecteur, met en scène les différents éléments de l’article en proposant un
certain nombre d’informations choisies permettant de trouver des réponses à des
questions posées. La première phrase est la phrase la plus difficile à trouver
pour un journaliste et un romancier parce qu’elle devrait susciter la curiosité
du lecteur, l’attirer, le séduire. J’ai choisi trois titres et exergues
d’articles du Monde d’aujourd’hui qui pourraient nous aider à saisir
l’hyper-subjectivité du discours travaillé par un parti pris idéologique
manifeste. Qu’on s’entende, c’est une lecture très rapide.
1) « Charles¬-de¬ Gaulle » : Parly reconnaît des « erreurs » (Page 7)
Exergue : La ministre des armées a admis des dysfonctionnements du
commandement, mais refuse le terme de « faute »
Exergue ou attaque : « Des erreurs », mais « pas de fautes concernant le
commandement »
Dans le premier article, il est question de la contamination du
porte-¬avions Charles-de-Gaulle par le coronavirus. Le style est neutre,
l’auteur utilise un titre comprenant une phrase simple avec sujet (le nom de la
ministre) +verbe + un complément souligné par les guillemets (« erreurs »).
Ainsi, l’usage des guillemets donne l’illusion du vrai, comme si on rapportait
neutrement un propos de la ministre. Le travail est correct, prudent. Même dans
le titre, la prudence et la distance sont de mise. Les guillemets sont de
rigueur. Cette « neutralité » correspond au travail du journaliste.
2) « Une partie de la majorité se tourne vers les « premiers de corvée »
Exergue : « Plusieurs députés LRM et MoDem proposent de mieux rémunérer les
Français modestes et de davantage taxer le capital »
Au départ, nous sommes toujours en présence d’un titre constitué d’une
phrase complète avec complément d’objet qui vise des maires ou des responsables
peu connus qui font le dur boulot. Ici, c’est valorisant : « mieux rémunérer »
et « taxer le capital », des actions positives. C’est le parti au pouvoir, LRM
et son allié le MODEM. Ainsi, le journaliste insiste sur une « opposition
volontaire allant dans le sens d’une modalisation positive du discours, «
Français modestes » et « Capital ». Cette opposition est essentiellement puisée
dans le discours de la gauche qu’on sort surtout dans des moments de crise ou
d’élections.
3) QUAND IL S’AGIT DE L’OPPOSITION, C’EST AUTRE CHOSE. On use de termes
initialement valorisants, mais qu’on a sciemment péjoré comme « Radicaux », «
Extrêmes ». Un exemple ci-dessous
Titre : « LFI et le RN » veulent profiter du mécontentement »
Exergue : Les deux partis se disputent le titre de représentant le plus
légitime de la colère, avec des stratégies différentes. La France insoumise et
le rassemblement national ont surfé sur une caution scientifique toute trouvée
à leurs propres faiblesses : DIDIER RAOULT.
Dès qu’il s’agit de l’opposition, le ton change, il devient dévalorisant,
péjorant. Dès l’attaque, l’intention du journaliste est claire : « profitent du
mécontentement ». Le titre annonce la couleur. Le journaliste prend parti et
rompt avec toute possible neutralité. Les mots sont convoqués dans le champ de
la négativité : « profiter », « mécontentement ». Les deux partis sont décrits
comme de simples profiteurs dénués d’humanité. Il met en opposition deux «
partis » considérés comme « extrémistes » dans une optique d’exclusion.
L’exergue nous donne à voir deux animaux en guerre pour une proie : « se
disputer » le plus légitime des… », « faiblesses » : le mot « surfé » qui veut
dire naviguer, donc jouer, manquant de patriotisme ( ?).
Le journaliste ne trouve rien d’autre à exposer que Didier Raoult, cela fait
longtemps que le quotidien propose des papiers négatifs sur son compte sans
qu’il puisse se défendre. Le journal exclut ici toute possible neutralité, il
prend position, il expose ses faiblesses et son parti-pris, évacuant tout ce
que le journaliste apprend à l’école de journalisme et excluant toute
considération éthique et déontologique. Il trouve ainsi le moyen d’attaquer les
deux partis et le scientifique en même temps.
DANS LE COMPTE-RENDU CONSACRE A LRM ET AU MODEM, LE TEXTE EST VALORISANT, QUAND
IL S’AGIT DE L’OPPOSITION, LE TON EST MEPRISANT, NEGATIF.