CULTURE- PERSONNALITES- MERZAC BAGTACHE
Son œuvre littéraire est sans conteste une bouffée
d'air marin et un pan de l'histoire contemporaine de l'Algérie, son parcours
cristallise la formation, le professionnalisme, la passion et la créativité de
l'intellectuel algérien solidement ancré dans la culture de son pays, Merzac Bagtache aura laissé une
œuvre qui a marqué la littérature algérienne.
Après plusieurs nouvelles publiées dans les journaux
algériens comme Echaâb et El Moudjahid et dans des
revues littéraires au Moyen-Orient, Merzac Bagtache signe son premier roman, une œuvre littéraire
puisé dans des souvenirs d'enfance et l'authenticité de l'identité algérienne,
"Touyouroun fi al dhahira"
(des oiseaux de l'après-midi) en 1976, suivi, deux ans plus tard, par le
recueil de nouvelles "Djaradou el bahr"
(Les langoustes ).
Pendant plus de trente ans, il publie des recueils de
nouvelles et des romans en arabe et en français comme "El Bouzat" (les vautours), "Bakaya
korsane" (les restes d'un corsaire), "Dar Zeleidj" (la maison du zeleidj) , "Al rotb wa el yabis" (le mou et le
dur), "Oughniyatou al baath
oua el mawt" (la
chanson de la résurrection et de la mort), ou encore "El matar yaktoubou siratah" (la pluie écrit ses mémoires).
Son inspiration, Bagtache la
puisait dans ses lectures et son entourage proche. Le journaliste Hamid Tahri a évoqué dans un témoignage publié récemment, la
grande passion de l'auteur pour la lecture, "depuis que son père Salah lui
avait ramené de Tunis un exemplaire des Mille et une nuits". Hamid Tahri nous apprend également que son "amour pour la
grande bleue", Bagtache l'a hérité "de son
père et de ses trois oncles, tous navigateurs".
Merzac Bagtache se fait également le témoin de son époque avec des
roman comme "Azzouz El Cabrane"
(Azzouz le Caporal), sur les événements d'octobre
1988 et les changements en résultant, "Khouya Dahman"
et "Dam el ghazal" (le sang de la gazelle).
Sur ce 13 juillet 1993, Hamid Tahri
ami proche du romancier, relève que Merzac Bagtache "attendait avec ses amis d'accomplir la
prière du maghreb dans son quartier de Fontaine
fraiche quand des individus lui ont tiré dessus, (...) une balle lui a traversé
le visage et aurait pu lui être fatale, (...) il s'en sortit miraculeusement,
après 45 jours d'hospitalisation". Il était alors membre (élu des
journalistes de la presse éctrite) du Conseil
supérieur de l’information (Csi).
Tahri qui
avait connu Bagtache dans les salles de rédaction de
l'APS (Agence de presse publique) , souligne que Merzac était "journaliste et membre du Conseil
consultatif national que le défunt Président Boudiaf avait mis en place pour
palier le vide de l'Assemblée nationale (...) deux fonctions qui suffisaient pour
le mettre dans l'œil du cyclone". Juste auparavant ,
il avait été
Même quelques jours après sa disparition le 2 janvier
2021 dans sa ville d'Alger qu'il affectionnait tant, Merzac
Bagtache continue de faire parler de lui dans champ
littéraire avec la parution à titre posthume de son roman "Quarto",
une énième immersion dans l'histoire de l'Algérie et de la période coloniale,
vécue par une famille algérienne entre les villages de Kabylie et la Casbah
d'Alger.
Né le 13 juin 1945 à Alger (et décédé à Alger le 2 janvier 2021) Merzac
Bagtache a entamé sa carrière journalistique en 1962
à l'APS puis dans de nombreux journaux algériens, il était "romancier
journaliste, artiste peintre, traducteur et musicien à ses heures perdues"
et a laissé à la littérature une œuvre ancrée dans la culture algérienne, dans
sa ville natale d'Alger et qui exhalait l'air marin.
En mars 2017, Merzac Bagtache s'était vu décerné la médaille de l'ordre du
mérite national au rang de "Djadir".Il était avant son décès membre l’Académie
(algérienne) de la langue arabe