VIE POLITIQUE-
DOCUMENTS POLITIQUES- PRESIDENT TEBBOUNE/ENTREVUE PRESSE J 22/12/2022
© Synthèse Aps
Le président de la République
a accordé une entrevue périodique aux représentants des médias nationaux,
diffusée dans la soirée de jeudi sur les chaînes de la Télévision et de la
Radio nationales, et fait un tour d’horizon de l’actualité nationale et
internationale, en abordant de nombreux sujets. Abdelmadjid Tebboune
a affirmé, à cette occasion, que sa plus grande préoccupation actuellement
était de parachever, durant les deux années restant de son mandat présidentiel,
la concrétisation des 54 engagements pris devant le peuple algérien, soulignant
que le dernier mot revenait au peuple. Il a répondu à son éventuelle
candidature à un deuxième mandat présidentiel qu’il était encore trop tôt
d’évoquer ce sujet et que sa préoccupation consiste en l’achèvement de la
concrétisation de ses engagements. «Je n’ai aucune
réponse et je n’y pense même pas. Nous sommes à deux ou trois mois audelà de mi-mandat et c’est plus que trop tôt d’en parler», a affirmé le Président Tebboune.
Il a assuré, dans ce cadre, que «l’essentiel, c’est
qu’il reste encore deux années pour terminer et concrétiser mes engagements et
c’est au peuple de juger par la suite», ajoutant que «chaque chose viendra en
son temps». Le Chef de l’Etat a rappelé son souci d’opérer les réformes
promises au peuple algérien à la vitesse qu’il juge nécessaire pour «changer la situation», reconnaissant que le rythme avec
lequel il avance peut parfois dépasser certains départements ministériels qui
prennent du temps pour s’adapter. «L’évaluation de
staff gouvernemental répond aux impératifs de résultat», a-t-il dit, affirmant
«ne sacrifier aucun cadre sur la base des critiques qu’il essuie». Il a assuré,
dans le même cadre, que l’année 2023 serait celle de la consolidation et de la
consécration des réalisations accomplies ces dernières années pour parvenir à
une véritable Algérie nouvelle, admettant toutefois ne pas être «satisfait à 100% de tout ce qui a été réalisé jusque-là».
Passant en revue les réalisations de ces trois dernières années, le Chef de
l’Etat a cité la Constitution qui a «changé beaucoup
de choses», à l’instar de la moralisation de la vie publique et la valorisation
du rôle du mouvement associatif et de la jeunesse, soutenant que cette démarche
avait permis au «train qui pendant 30 ans était à la dérive de revenir sur la
bonne voie». Le Président Tebboune a réaffirmé, à cet
égard, la détermination de l’Etat à poursuivre la lutte contre la corruption,
notamment en ce qui a trait au recouvrement des fonds pillés et détournés,
annonçant que 20 milliards de dollars avaient déjà été recouvrés à l’intérieur
du pays. Concernant certaines propositions relatives à des mesures de grâce au
profit des auteurs de dilapidation et de détournement des deniers publics, M. Tebboune a dit rejeter cette idée qui s’oppose aux
principes «de la morale et de la loi». Il a également
affirmé rejeter toutes les disparités entre les composantes du peuple, estimant
que l’Algérie était au bord du gouffre et qu’il fallait régler la situation,
raison pour laquelle il a décidé de commencer avec l’amélioration du pouvoir
d’achat des citoyens. Plusieurs mesures en 2023 pour assurer une vie digne aux
citoyens Dans ce contexte, le Président Tebboune a
réaffirmé son engagement à poursuivre l’augmentation des salaires des
travailleurs et à prendre les mesures nécessaires, l’année prochaine, pour
assurer une vie décente aux citoyens, tout en veillant à la régulation des
prix, du taux d’inflation, et au renforcement de la production nationale. Il a
insisté, en outre, sur la nécessaire «généralisation
de la numérisation» qui «deviendra un jour une réalité et tout sera révélé».
Abordant le secteur de l’Education nationale, M. Tebboune
a rappelé l’intérêt particulier qu’il accordait à ce secteur, s’engageant à
améliorer les conditions socioprofessionnelles de l’Enseignant et à assurer le
recrutement des diplômés des Ecoles normales supérieures (ENS). Au volet
économique, il a assuré que l’année 2023 sera couronnée par l’adhésion de
l’Algérie aux BRICS, rappelant que la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud ont
accueilli favorablement cette démarche. Concernant les fonds circulant sur le
marché parallèle, il a relevé qu’aucun chiffre n’existe sur le véritable
montant de ces fonds, estimant que le plus important était d’éradiquer ce
phénomène et de faire bénéficier l’économie nationale de ces fonds à travers la
création de la richesse et des emplois. Par ailleurs, il a affirmé que
l’Algérie était prête à exporter son excédent de production d’électricité vers
l’Europe dans le contexte de la crise énergétique que connaît ce continent.
S’agissant du gaz, le Président Tebboune a relevé la
nécessité de multiplier les découvertes dans ce domaine afin de porter le
volume des exportations d’environ 53 mds m3 actuellement à près de 100 mds m3 . Il a indiqué, à ce sujet, que l’Algérie fournissait
toutes les garanties pour capter les investissements directs étrangers (IDE)
dans divers secteurs, ajoutant que la prochaine période verra la concrétisation
de nombreux projets d’investissement. Evoquant le dossier de la construction
automobile, il dira que l’objectif consistait à asseoir une véritable industrie
automobile en intégrant les sociétés algériennes dans le cadre de la
sous-traitance avec le partenaire italien, en visant la construction d’autres
types de véhicules, tels les tracteurs, les camions et les motocycles.
Concernant le projet de révision de la loi sur la monnaie et le crédit, le
Président Tebboune a fait savoir qu’une partie de ce
texte sera examinée lors du prochain Conseil des ministres. S’agissant de la
politique extérieure du pays, il a affirmé que la diplomatie algérienne
reposait sur les principes de paix et de refus de l’asservissement des peuples.
Il a abordé, dans ce cadre, les relations algéro-françaises
au sujet desquelles il dira qu’elle sont marquées par un traitement d’égal à
égal, sans renoncer au dossier de la Mémoire, ni oublier ce qu’avait commis la
France coloniale à l’encontre du peuple algérien, se félicitant de la
coopération sécuritaire entre les deux Etats, au plus haut niveau, qui a
franchi «un grand pas». Le Chef de l’Etat a annoncé
une visite en Russie et en Chine, ainsi qu’une visite en Algérie du prince
héritier saoudien, Mohamed Bin Salmane, dont le pays entretient avec l’Algérie d’ «excellentes relations». Concernant la récente visite du
Roi Abdallah II de Jordanie, le Président Tebboune a
nié l’existence d’une médiation avec un quelconque Etat. S’agissant du dossier
libyen, le Président de la République a soutenu que l’Algérie était convaincue
que les élections sont la seule solution pour ce dossier. Quant à la
question tunisienne, le Président Tebboune a insisté
sur la non-ingérence dans les affaires internes de la Tunisie, qui «sortira inéluctablement de ses problèmes». Pour ce qui est
de la cause palestinienne, M. Tebboune a exprimé son
souhait de voir tous les pays arabes épris de paix œuvrer en 2023 avec
l’Algérie, dans le cadre de l’Assemblée générale de l’ONU, pour permettre à la
Palestine de «devenir un Etat à part entière au sein
des Nations unies». Par ailleurs, le Président de la République a insisté sur
l’engagement sincère de l’Algérie en faveur de la réunification des rangs
arabes, estimant que le Sommet arabe représente un véritable début de la
réforme de la Ligue arabe. Au volet sportif, le Président Tebboune
a qualifié l’absence de l’équipe nationale de football au Mondial qatari de «déception».