ENVIRONNEMENT
– FAUNE- LEOPARD DE L’ATLAS ALGERIEN
Un léopard de l’Atlas est réapparu dans le désert algérien après des décennies
d’absence. C’est Redouane Tahri, militant de la protection
de la faune sauvage et passionné de la biodiversité du Sahara qui l’a affirmé
dimanche 27 novembre 2022. Il dit avoir aperçu et filmé cet animal dans la
région désertique de Béchar. Alerté, l’Office national du parc culturel de l’Ahaggar s’est déplacé sur les lieux où Redouane Tahri a aperçu le léopard de l’Atlas pour poser des
capteurs afin de vérifier la présence de cet animal. La présence de ce félin,
qui est une espèce rare et menacée d’extinction, n’a pas été signalée dans le
Sahara algérien depuis plusieurs décennies.
Dans une séquence vidéo qu’il a publiée, dimanche 27 novembre, sur
Facebook, Redouane Tahri, producteur de documentaires
sur la faune sauvage affirme avoir « filmé dans la région de la Saoura un
léopard de l’Atlas (également appelé Léopard de Barbarie ou Panthera pardus panthera)».La séquence
vidéo montre brièvement une silhouette d’un animal lointain qui a battu en
retrait à la vue d’une présence humaine. «La vidéo complète
est beaucoup plus longue que la séquence que j’ai postée sur Facebook. Cette
vidéo a été filmée, il y a deux ans dans la région désertique de Béchar», explique Redouane Tahri.
Ce militant a d’autres preuves de la présence du léopard de l’Atlas dans
cette partie du désert algérien. «Nous avons
photographié beaucoup de grandes empreintes plantaires sur le sol qui sont
spécifiques au guépard. Nous avons filmé une proie suspendue sur un arbre.
C’est une preuve irréfutable qu’il s’agit bel et bien du guépard saharien, car
ce dernier est le seul animal qui transporte sa proie pour la dévorer
tranquillement sur un arbre. Le projet d’authentification de la présence du
léopard dans cette vaste région de la Saoura, est en cours. Il y aura des
analyses ADN qui seront faites et les résultats ainsi que toutes les preuves scientifiques
vont être bientôt publiés dans un article que je vais co-rédiger
en collaboration avec une équipe de chercheurs et spécialistes de la faune sauvage», détaille-t-il. La réapparition de ce félin
survient alors que « tout le monde a cru que le léopard de l’Atlas avait
disparu depuis un demi-siècle », remarque Redouane Tahri.
« Plusieurs études ont tenté de confirmer sa présence à la frontière
(algéro-marocaine, NDLR). Ma vidéo inédite démontre la présence de ce félin
dans le désert de Béchar», tranche Redouane Tahri. Certains scientifiques affirment que le léopard de
l’Atlas n’est pas une sous-espèce distincte du léopard, mais le léopard
d’Afrique. Faute de spécimens, les chercheurs se retrouvent dans
l’impossibilité de faire des analyses de l’ADN afin de vérifier si le léopard
d’Afrique et le léopard de l’Atlas sont un seul et même félin, ou deux animaux
distincts. Redouane Tahri ne partage pas cette
hypothèse. «Il y a une différence d’abord dans la
morphologie. Le léopard d’Afrique est relativement petit de taille par rapport
au léopard de l’Atlas. La musculature de ce dernier est plus volumineuse»,
explique-t-il.
Selon l’encyclopédie Wikipédia, «il reste une petite population du léopard
de l’Atlas dans les montagnes de l’Atlas et des observations récentes auraient
également été signalées en 2007 près de la frontière algéro-marocaine.» Pour Redouane Tahri, «ces affirmations ne sont que des hypothèses non vérifiées
scientifiquement faute de preuves.»
Le Sahara voit sa faune décliner
dramatiquement. C’est en gros le message que souhaite faire passer Redouane Tahri. «Je tiens à tirer la
sonnette d’alarme sur les menaces d’extinction qui pèsent sur la Genette, le
Mouflon à manchettes saharien, trois espèces de gazelles et bien sûr le léopard
de l’Atlas», alerte ce militant de la protection des animaux. «Ces animaux sont théoriquement protégés par la loi, mais
dans la réalité, ces espèces sont menacées d’extinction notamment dans les
régions de Beni Abbès et à Tabelbala.
C’est très difficile, voire impossible de contrôler cette vaste région désertique», reconnaît-il. Depuis 2017, les autorités
algériennes mènent une stratégie et des efforts de préservation de la biodiversité.En avril 2020, un guépard
saharien a été filmé par les équipes du Projet des parcs culturels algériens
(PPCA) dans le parc culturel de l’Ahaggar, dans la
wilaya de Tamanrasset. Il s’agissait de la première apparition de ce félin dans
cette région, après plus de dix ans d’absence, avait indiqué le
PPCA. L’animal, une espèce en voie d’extinction, a été filmé à deux
reprises, le 23 mars et le 3 avril 2020