RELATIONS INTERNATIONALES – JORDANIE-
ALGERIE JORDANIE /ECHANGES 12022
© Ahmed Mesbah/
El Moudjahid dimanche 4/12/2022
Le Roi de Jordanie, Abdallah II
bin Hussein, est arrivé samedi 3 décembre 2022, à Alger pour une visite d'Etat de deux
jours en Algérie, à l'invitation du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune.
Sur l'échiquier économique, les
pays de la région, dont l’Algérie et la Jordanie, tentent chacun d’occuper la
place qui lui sied, en axant leurs efforts sur la coopération, et cela requiert
une action commune afin d’exploiter toutes les potentialités et de pouvoir
faire face à la crise internationale
Les défis économiques que doivent
relever ces deux pays sont similaires et ils peuvent saisir ensemble les
opportunités communes pour tirer profit des potentialités dans les domaines du
commerce, de l'investissement, de l'industrie, de la santé, du tourisme et de
l'agriculture. L'Algérie, dotée d'avantages comparatifs sur plusieurs plans,
constitue un pôle attractif pour les investisseurs, avec des projets importants
réalisés dans plusieurs secteurs et des intentions d'investissement
croissantes. L'investissement jordanien est réel. Trois usines jordaniennes de
fabrication de médicaments, dont Al Hikma, activent en Algérie et commencent à
exporter leurs produits vers les pays africains. Les opportunités
d’investissement des laboratoires jordaniens sont exploitées et un partenariat
stratégique qui consacre la place de l’Algérie comme plate-forme de production
est élaboré. Il est question d’une convention de partenariat entre l’Agence
nationale des produits pharmaceutiques et son homologue jordanienne pour un
échange d’information et d’expertise concernant l’enregistrement,
l’homologation, le contrôle de qualité et la certification des bonnes pratiques
de fabrication. D’autres domaines sont investis, et la Jordanie est également
présente en Algérie à travers deux banques : Arab Bank et Housing
Bank. Les échanges commerciaux ne dépassant pas 219 millions de dollars en
2021, dont 117 sont constitués d’importations, et il s’agit d’étudier les
moyens de donner un nouveau souffle à ces échanges. Pour cela, les rencontres
s’intensifient entre des responsables du champ économique. En juin dernier, le
ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a affirmé que les perspectives d’investissement algéro-jordaniennes s’annoncent prometteuses. Lors du Forum
d’affaires qui a regroupé les investisseurs des deux pays, organisé par la
Chambre algérienne de commerce et d’industrie, il a été fait part de la nécessité
de définir les opportunités et les nouveaux objectifs pour un meilleur
développement d’un partenariat gagnant-gagnant. Plusieurs domaines porteurs La
densification des relations passe par l’application des conventions et
mémorandums d’entente dans différents domaines, dont le contrôle commercial, la
lutte contre la fraude commerciale et la protection de l’investissement. La
Jordanie a appelé les investisseurs algériens à exporter sans taxes douanières,
sans aucune entrave, ni condition. En plus des finances et de la santé, la
coopération bilatérale dans le domaine du tourisme et de l'artisanat peut aussi
être citée. Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Yacine Hamadi, avait
reçu l'ambassadeur du Royaume, Chaker Attallah El Amouch, et les deux parties se sont félicitées des
relations de coopération liant les deux pays. Un accord dans le domaine est
effectif avec la volonté de bénéficier de l'expérience de la Jordanie dans ce
domaine en entraînant les formateurs dans la gestion hôtelière et la restauration.
En ce qui concerne les relations d’affaires, la Confédération algérienne du
patronat (CAP) a signé un mémorandum de coopération avec l'Association des
hommes d'affaires jordaniens, dans le but de renforcer la coopération et les
échanges entre les deux organisations. Le mémorandum a été signé avec la Jordanian Businessmen Association, en marge du Salon
international de l'agroalimentaire (International Food and Technology
Expo) tenu à Amman. Les membres de la délégation de la CAP ont été reçus par le
ministre jordanien de l'Industrie et ont eu des réunions et des discussions
avec des représentants des chambres de commerce du Royaume. Un mémorandum de
coopération a été signé en août 2022, dans le but d’intensifier la coopération
et les échanges dans les domaines de l'industrie et de la santé, et partant
renforcer et promouvoir les investissements. L’Algérie et la Jordanie
considèrent qu’il y a lieu d’approfondir leur coopération dans une conjoncture
marquée par les multiples difficultés rencontrées dans la région arabe, et que
le débat sur les modalités de tirer avantage de leurs expériences économiques
s’impose. Les signes attestant de l’excellence des relations avec la Jordanie
sont perceptibles à travers les échanges qui ont eu lieu avec les plus hautes
autorités de ce pays. Les thèmes sur lesquels sont focalisées les relations
économiques concernent aussi le développement du marché arabe. L'intégration
commerciale au sein de la Grande zone arabe de libre échange
(GZALE) est une étape pour la concrétisation de l'intégration économique. La
Jordanie est invitée à prendre part à des manifestations économiques, notamment
lors des foires et expositions, constituant ainsi des atouts importants à même
de consolider les échanges commerciaux.
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La Jordanie est le sixième partenaire de
l'Algérie au plan arabe, avec un volume global des échanges commerciaux de
219,24 millions de dollars 2021, dont 101,31 millions de dollars d'exportations
algériennes et 117,93 millions de dollars d'importations. Les deux pays
examinent les voies et moyens d'asseoir un véritable partenariat durable dans
divers domaines, en vue de faire face aux futurs défis économiques. n L'investissement jordanien en Algérie n'est pas en reste.
Trois usines jordaniennes de fabrication de médicaments activent en Algérie et
commencent à exporter leurs produits vers les pays africains. n La Jordanie est également présente en Algérie à travers
deux banques: Arab Bank et Housing Bank.
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La Révolution algérienne s’est érigée en
exemple pour tous les peuples opprimés. Ce fut une terre d’accueil pour l’ensemble
des mouvements anticoloniaux, et la particularité de son combat avait
impressionné le monde entier. C’est que l’Algérie n’a jamais nié l’apport de
ses nombreux amis ayant veillé à ce qu’elle ne soit pas seule dans son épreuve.
En remontant dans l’histoire, il y a lieu de relater un fait méconnu par la
plupart des gens, et surtout la jeune génération, celui concernant la première
cargaison d'armes livrée à l'Armée de libération nationale. C'est donc
l'histoire du premier chargement d'armes parvenu par la mer aux maquis grâce à
un petit yacht qui appartenait à la reine Dina de Jordanie. Cette cargaison
dans l'histoire de l'armement des combattants algériens a été rendue possible
grâce à la reine Dina, qui avait offert son yacht portant son nom pour l'acheminement
d'armes. Le voyage du Dina avait commencé le 28 février 1955 à partir du port
d’Alexandrie, en Egypte. Les 21 tonnes d’armes automatiques et individuelles,
de grenades et de munitions, qui étaient à bord, devaient arriver au port de
Nador dans un délai de 3 jours. Cette opération a été gérée par le Comité de
libération du Maghreb arabe, dont le siège se trouvait en Egypte. Elle a été
initiée, entre autres, par Ahmed Ben Bella et Abdelkrim El Khattabi.
Elle a duré 32 jours. Ainsi, et pour échapper à la vigilance de l'armée
française, le bateau fut contraint de contourner plusieurs obstacles, en
faisant par exemple, des escales en Italie, en Libye, sans parler des
conditions climatiques qui n'étaient pas souvent évidentes. Cette noble
aventure dura plus que prévu et le bateau, pris dans une tempête, a été obligé
d’échouer en Libye avant de reprendre sa route vers Nador. Deux tiers du cargo
ont été livrés à la zone 5 (6.000 combattants), alors dirigée par Larbi Ben M'hidi. Le bateau, qui s'appelait Fakhr
el Bihar, sera baptisé Dina par les militants du FLN, en hommage à la
générosité de la souveraine jordanienne.