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HIstorique négociations

Date de création: 29-11-2022 18:31
Dernière mise à jour: 29-11-2022 18:31
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RELATIONS INTERNATIONALES- PALESTINE- HISTORIQUE NEGOCIATIONS

Une nuit de mars 2002, un proche du défunt président Yasser Arafat confiait : «Vous savez… le rêve d’Abou Ammar —nom de guerre du président palestinien—, est de proclamer l’indépendance de la Palestine à AlHaram Al-Charif. Il dirait : “Il n’y a aucune raison pour qu’un Palestinien décide de revenir en Israël et devienne Israélien. Les Palestiniens viendront avec nous, construire notre État !” Déjà, le 10 décembre 2000, au lendemain d’une séance de négociations secrètes dans l’hôtel David Intercontinental, à Tel-Aviv, Yasser Abed Rabbo, le négociateur palestinien, révélait, devant la caméra: «Cette fois, je pense qu’ils (les membres du cabinet de gauche israélien), veulent vraiment conclure un accord, peutêtre par peur d’une victoire de la droite aux législatives de l’époque. Nous devrions pouvoir conclure d’ici deux ou trois semaines. Pour la première fois, les Israéliens ont accepté le principe d’une souveraineté palestinienne sur Al-Haram Al-Charif». Dans l’après-midi,  Gilad Sher, négociateur et chef de cabinet du Premier ministre travailliste Ehoud Barak, mettait les choses au point: «Je ne comprends pas comment les Palestiniens ont pu croire que nous étions prêts à renoncer à la souveraineté sur le mont du Temple.»  Shlomo Ben-Ami, le ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste, n’était pas autorisé à faire cette concession fondamentale, et, durant toutes les négociations suivantes, les Palestiniens ont espéré —et attendu en vain— qu’elle soit répétée par la délégation israélienne. Le sommet de Camp David en juillet 2000, destiné à trouver un accord de paix définitif entre Israéliens et Palestiniens, avait échoué sur la question du lieu saint. Pour la direction sioniste, il n’était pas question d’accepter une souveraineté palestinienne sur l’esplanade des Mosquées. Barak avait été catégorique : «Je ne connais pas un chef de gouvernement qui accepterait de signer le transfert de la souveraineté sur le Premier et le Second Temple (l’esplanade des Mosquées), qui est la base du sionisme. (…) Une souveraineté palestinienne sur la vieille ville serait aussi dure (à supporter) qu’un deuil. Mais, sans séparation d’avec les Palestiniens, sans la fin du conflit, nous nous enfoncerons dans la tragédie En août 2003, Arafat a autorisé plusieurs de ses principaux conseillers, conduits par  Abed Rabbo, à négocier avec une délégation de l’opposition de gauche israélienne présidée par  Yossi Beilin et Amnon Lipkin-Shahak, l’ancien chef d’état-major. Ils parviendront à un accord en décembre de la même année. Appelé «l’initiative de Genève», cet accord est fondé sur le principe du trade-off («troc») refusé par Israël. Les Palestiniens renonceraient au droit au retour et recevraient en échange la souveraineté sur Al-Haram Al-Charif. Ariel Sharon, le Premier ministre, qualifia de «traîtres» les signataires israéliens. Élu à la tête de l’Autorité autonome et de l’OLP, après la disparation d’Arafat en novembre 2004,  Mahmoud Abbas ne peut que gérer, tant bien que mal, le statu quo. Quelques succès diplomatiques ont été remportés, dont l’admission, en tant qu’État, à l’Unesco en 2011. L’année suivante, l’Assemblée générale des Nations unies accordait à la Palestine le statut d’État observateur, non membre. Entretemps, la position de l’entité sioniste s’est complètement radicalisée. La majorité israélienne dirigée par  Benyamin Netanyahou considère la démocratie comme la loi de la majorité avec, pour les minorités, des protections minimales. Elle entend définir Israël comme un État juif et démocratique —dans cet ordre— où les Juifs seuls auraient des droits pleins et entiers. En mars 2016, 79 % des Juifs israéliens, interrogés dans le cadre d’un sondage, étaient en faveur d’un «traitement préférentiel pour les Juifs». C’est-àdire une forme de discrimination envers les non-Juifs. La perspective d’une solution à deux États n’est donc plus qu’un mirage. L’occupation de la Cisjordanie devient pérenne avec près de 400.000 Israéliens habitant les colonies situées dans 60 % de la Cisjordanie, annexés de fait. Sans compter les 200.000 qui résident dans les nouveaux quartiers juifs d’Al Qods-Est. Ceux qui parlent de statu quo se trompent. Celui-ci n’est pas stable. Il évolue dans la direction qui mène inexorablement les parties vers les sables mouvants d’une réalité binationale, où Israël, dominateur, tenterait d’imposer sa volonté aux Palestiniens parqués dans des enclaves territoriales. Le contrôle des périphéries, selon l’entité sioniste.