ENVIRONNEMENT- ETUDES ET ANALYSES- INSÉCURITÉ HYDRIQYE /ETUDE « THE LANCET P.H »
Selon une étude des chercheurs
américains, publiée (novembre 2022) dans la revue scientifique The
Lancet Planetary Health,
basée sur un échantillon représentatif de 45 555 personnes, l’Afrique
subsaharienne est la région la plus touchée par l’insécurité hydrique à
l’échelle mondiale devant l’Afrique du Nord, l’Amérique latine et l’Asie.
Avec un taux moyen de 24,8%,
« l’Afrique du Nord est la deuxième région où la prévalence de
l’insécurité hydrique est la plus élevée. Dans cette région, des disparités
existent également entre les pays : « 28,9% en Algérie et 27,2% en
Egypte contre 14% seulement au Maroc », révèle l’étude reprise par
l’agence Ecofin.
Avec un territoire qui s’étend sur
une dizaine de pays, l’Afrique subsaharienne est la région la plus exposée à
l’insécurité hydrique. Sa prévalence, selon la même étude, est particulièrement
élevée au Cameroun (63,9%), en Zambie (48,1%), au Kenya (46,6%) et en Éthiopie
(45%). L’Île Maurice et les pays d’Afrique de l’Ouest, comme la Côte d’Ivoire,
le Sénégal et le Mali affichent cependant des taux largement inférieurs à la
moyenne régionale (moins de 23%).
L’étude, publiée le 10 novembre
dernier dans The Lancet, se base sur une grande enquête menée en
2020 et 2021 auprès d’un échantillon représentatif de 45 555 personnes
âgées de plus de 15 ans dans 31 pays à revenus faible et intermédiaire dans
quatre régions du monde : l’Afrique subsaharienne (21 pays), l’Afrique du
Nord (4 pays), l’Amérique Latine (3 pays) et l’Asie (3 pays).
L’Afrique n’est pas le seul
continent menacé par la sécheresse. En Amérique latine, « le taux moyen
d’insécurité hydrique s’élève à 17,7% alors qu’il n’est que de 9,1% en
Asie », indiquent les chercheurs.
Les chercheurs ont conclu dans leur
étude que sur l’ensemble des 31 pays à revenu faible et intermédiaire étudiés,
« le taux moyen des personnes qui n’ont pas un accès régulier à l’eau
s’élève à 14,2%, soit à peu près 436 millions de personnes sur une population
globale de 3,06 milliards d’âmes ».
Le rapport souligne, d’autre part,
que les hommes sont généralement légèrement plus exposés à l’insécurité
hydrique que les femmes en Afrique subsaharienne (36,9% contre 35,2%). En
Afrique du Nord, ce sont en revanche les femmes qui souffrent plus que les hommes
du manque d’accès à l’eau (28,1% contre 21,7%).
En résumé, l’étude publiée dans The
Lancet, estime que « des centaines de millions de personnes ont des
problèmes d’accès, d’utilisation, de stabilité et de provisionnement de
l’eau ». Cela, selon la même étude, « change leur vie, et les
caractéristiques sociodémographiques de ceux qui connaissent l’insécurité
hydrique et qui varient selon les pays et les régions ».