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Roman F.Z. Slimani Douadi - "Pour une bouffée d'oxygène"

Date de création: 08-11-2022 20:57
Dernière mise à jour: 08-11-2022 20:57
Lu: 462 fois


SANTÉ- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- RÉCIT F.Z SLIMANI DOUADI- « POUR UNE BOUFFEE D’OXYGÈNE »

 

Pour une bouffée d’oxygène....Récit de F.Z.Slimani-Douadi. Editions El Qobia, 167 pages, ????? dinars

 

Le 25 février 2019 est une date qui restera gravée dans les mémoires...tout particulièrement celle des personnels de la santé mais aussi des populations.Une date qui avait vu , en Algérie, un premier contaminé au virus de la Covid.   Aujourd’hui, on se retrouve avec  près de 7 000 morts (recensés officiellement) pour près de 275 000 contaminés. Avec une expérience (sic !) accrue mais une vigilance sociale quelque peu relâchée alors que le virus, malgré toutes les contre-attaques sanitaires et les précautions , reste présent.

Dans la foulée, la société a  adopté un   nouveau vocabulaire auquel on s’est, hélas, rapidement habitué (et dont on pouvait se passer)   tant il a eu des effets  tragiques sur notre vie quotidienne : extracteurs d’oxygène (rares et vendus à des prix exorbitants dans des marchés parallèles), oxygène (indisponibe), bavettes, distanciation physique et sociale, gel hydroalcoolique, virus mortel , corona, corona 19, variant Delta , fièvre, fatigue, maux de tête et de gorge, fatigue , lassitude, fièvre, toux sèche , perte de goût et de l’odorat, douleurs , courbatures......et au bout de la souffrance,  bien souvent,  la mort.....et des funérailles presque clandestines et dans l’anonymat.

Aujourd’hui, la tempête est (presque) déjà passée mais les risques restent grands  

 

Nous voici avec  un  récit qui retrace fidèlement la douloureuse période durant laquelle l’auteure – mère de famille tranquille et heureuse, croyante et pratiquante dans la plus grande simplicité- a contracté la Covid-19.

Transférée à l’hôpital de Saïda à cause de l’indisponibilité des lits à Alger, l’auteure raconte le  pénible déplacement vers la ville de l’Ouest algérien. Hospitalisée, elle nous  parle de sa maladie, de sa santé qui se dégrade  d’heure en heure et de jour en jour. Elle parle également de la souffrance et de l’ impuissance face à cette maladie qui a endeuillé plusieurs familles en Algérie (et dans le monde). Portée par la foi, elle n’ abdique pas et grâce au soutien de sa famille (présente  sur les lieux de l’hospitalisation, comme d’ailleurs pour beaucoup d’autre malades)  elle reprend ses forces et  regagne  son domicile ....pour hélas découvrir d’autres ravages , au sein de son entourage, causés par le virus .

 

L’Auteure :Née à Ténès.Retraitée de l’Education nationale, après une longue carrière dans l‘enseignement, puis l’administration des collèges et lycées.Passionnée de lecture et d’écriture , entre prose et poésie.Premier roman

Extraits : « Notre temps ne nous appartient plus. Il passe en traçant de profonds sillons dans notre âme fragilisée, les marques de la douleur, de la souffrance qui s’introduit au tréfonds de notre être, déguisant le beau, empruntant les chemins sinueux de l’horreur que nous avons nommée douleur -endurance, et a déjà creusé dans notre chair une plaie. Cette blessure renfermera un jour notre mal, le conservera comme une relique d’un temps révolu » (p50), «  Dans un hôpital, on pouvait observer toutes sortes de malades.Ceux qui ne quittaient pas leurs lits et que l’on n’entendrait jamais, des malades extrêmement silencieux, ceux qui toussaient à perde haleine et gémissaient à fendre l’âme, et d’autres patients dont les hurlements , tard dans la nuit , traversaaient les cloisons, tous les soirs , et emplissainet nos nuits de sourdes douleurs » (p 79)

Avis :Un ouvrage émouvant car décrivant les souffrances d’une femme contaminée par le virus de la Covid 19 .Un parcours douloureux qui a mis en exergue les sacrifices , les soutiens et la générosité du proche entourage et, aussi, des soignants. Mise en exergue ,aussi ,de  l’espoir à tout moment de la vie

Citations : «  La lecture est parfois une fuite, lorsque l’on porte en soi  des douleurs à larguer, à laisser choir.Cela peut-être une thérapie, un envol vers la liberté , une bouffée d’oxygène, l’oubli temporel de nos maux.Un livre est une compagnie très agréable face à la solitude, l’ennui, et le mal être » (p 93) , « L’amitié est splendeur/ Dans un monde d’horreurs/ Sa lumière illumine/Les coins les plus sombres/Ses étoiles subliment  »  (p 110), « A l’hôpital, le médecin est attendu comme une étoile dans une nuit sans lune » (p114), « C’est dans ces moments -là d’extrême solitude que crée la maladie, que les relations humaines se fortifient , s’intensifient, se renforcent et deviennent un lien indéfectible, inébranlable » (p124), « Souffrir est pénible....Vivre sa douleur dans la solitude est cruel » (p 145)