RELATIONS INTERNATIONALES- LIGUE ARABE- PARTICIPATION MAROC , SOMMET LIGUE ARABE , DEBUT NOVEMBRE 2022/COMMENTAIRE
APS
©www.2Hdz.com, samedi 5 novemvre
2022
- Le Roi Mohamed
VI du Maroc a bel et bien confirmé sa participation au 31ème
Sommet arabe d’Alger, qui s’est déroulé les 1 et 2 novembre 2022, avant de
décider de ne pas faire le déplacement.
L’Agence officielle APS a apporté, vendredi 4 novembre, des précisions sur
cette non venue en évoquant « une dérobade de dernière minute ».
« En effet, la confirmation de la participation du monarque marocain au
Sommet arabe d’Alger a été notifiée par note verbale adressée au ministère des
Affaires étrangères algérien et elle a été confirmée par le canal de la Ligue
arabe. La partie marocaine avait introduit des demandes de survol et
d’atterrissage pour 10 aéronefs devant transporter le roi, le prince héritier
ainsi que le reste de la délégation royale, selon cette même note
verbale », a rapporté l’APS. Nasser Bourita, ministre marocain
des Affaires étrangères, a confirmé, dans une interview accordée la chaîne
saoudienne Al Arabiya, que Mohammed VI était parmi
les premiers dirigeants arabes à avoir confirmé leur participation au sommet
arabe d’Alger. « Pour des considérations régionales et bilatérales, sa
majesté le roi a informé la Ligue arabe de sa non
participation. Certaines conditions n’ont pas été réunies. Le roi a
donné des instructions pour une participation constructive au sommet »,
a-t-il déclaré sans apporter d’autres précisions. « Rabat estime tout
d’abord que les autorités algériennes ont réservé un traitement peu
diplomatique à Nasser Bourita et à sa délégation, ce
qui ne permettrait pas au roi d’effectuer un séjour serein et apaisé. Le Maroc
goûte également peu la persistance des attaques dont il fait l’objet dans les
médias algériens », a précisé, de son côté, le magazine Jeune-Afrique. Une
source diplomatique algérienne, reprise par l’APS, a déploré, dimanche 30 octobre,
les déclarations relayées par certains médias, notamment marocains, attribuées
à une source marocaine de haut niveau « sur de prétendues «violations diplomatiques» lors de l’accueil de la
délégation marocaine prenant part aux travaux du sommet arabe. « Il s’agit
d’allégations éhontées et fallacieuses, n’existant que dans l’imaginaire de
leur auteur », a dénoncé cette source. « Sur une délégation
médiatique composée de 52 membres devant couvrir le sommet, il a été demandé à
40 de rentrer au Maroc à partir de l’aéroport. Aucune autre délégation
médiatique n’a subi cela », a-t-il dit à Al Arabiya.
Au journal britannique The Independant (version
électronique en arabe), il a déclaré que les diplomates marocains étaient
« obligés » d’assurer la couverture en prenant des photos du sommet. Le
ministère algérien de la Communication a répondu au syndicat marocain qui s’est
plaint du « refoulement » de journalistes marocains arrivés en
Algérie. « La couverture du Sommet arabe est assurée conformément aux
cadres réglementaires en vigueur, notamment les procédures d’accréditation
obligatoires pour l’ensemble des professionnels des médias algériens et
étrangers, sans distinction ni exception aucune, et dans les délais fixés», a-t-il précisé. Et d’ajouter : »Certaines
réactions à une déclaration attribuée à un syndicat de la presse au Maroc, au
sujet de journalistes issus de ce pays et arrivés en Algérie pour couvrir le
Sommet arabe, s’écartent de la vérité et ne relèvent pas de l’objectivité, en
ce sens que la couverture d’un événement régional de telle envergure sans
autorisation préalable est dénuée de crédibilité et suscite des interrogations
et de l’étonnement ». D’après l’APS, la non venue
de Mohamed VI au sommet arabe était « un scenario écrit à l’avance, une
dérobade programmée ».
« Cela s’est confirmé dès l’arrivée du ministre marocain à l’aéroport
d’Alger lorsqu’il a commencé à se plaindre du « peu d’égard » qui lui
aurait été réservé alors que le même traitement protocolaire a été accordé à
tous ses homologues arabes. La longue série des provocations ne venait que de
commencer. Tout en refusant de bénéficier de la légendaire hospitalité
algérienne, ce ministre contrefacteur a passé le plus clair de son temps à
arpenter les couloirs du sommet à la recherche d’un quelconque journaliste
désœuvré pour lui servir ses balivernes », a écrit l’APS.Selon
l’auteur de la dépêche, la centralité de la question palestinienne au cours du
sommet d’Alger était « un véritable irritant » pour la diplomatie
du Maroc qui a choisi la normalisation de ses relations avec Israël.
Dans la Déclaration d’Alger, adoptée la fin du sommet d’Alger,
l’importance de la centralité de la cause palestinienne a été soulignée
avec « le soutien absolu aux droits inaliénables du peuple palestinien, y
compris son droit à la liberté, à l’autodétermination et à l’établissement de
l’Etat de Palestine indépendant, pleinement souverain sur les lignes du 4 juin
1967, avec Al Qods Est pour capitale, le droit au
retour et à l’indemnisation des réfugiés palestiniens, conformément à la
résolution 194 de 1948 de l’Assemblée générale des Nations Unies ».Réagissant
à l’absence du roi Mohammed VI du sommet d’Alger, Ramtane
Lamamra, ministre des Affaires étrangères algérien, a
déclaré, à la chaîne Al Haddath, que le Maroc a
« raté une occasion ».
« Je crois qu’il appartient aux historiens de juger dans le futur s’il y
avait une occasion qui a été ratée pour le Maghreb arabe et pour l’action arabe
commune. Et si la réponse est « oui », qui portera la responsabilité du ratage
de cette occasion ? Cela dit, nous respectons les décisions de nos frères par
rapport à l’utilisation de leurs droits en tant que membres de la Ligue arabe.
Bienvenus à tous, à ceux qui viennent personnellement, à ceux qui délèguent
d’autres responsables pour les représenter», a-t-il dit.Ramtane Lamamra a laissé
entendre que le président Abdelmadjid Tebboune allait
accuiellir le roi Mohammed VI à l’aéroport d’Alger
suggérant un début de dégel des relations entre les deux pays. Alger et Rabat
n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis août 2021. Selon l’APS,
Nasser Bourita a essayé de convaincre le secrétaire
général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit de la
présence d’un représentant du Front Polisario parmi les participants au Sommet
arabe.
« Face à une telle énormité qui a fait rire, sous cape, de nombreux
participants, ce même ministre a fini par reconnaître (…) que sa fine équipe
s’était trompée », a indiqué l’agence.
Au sommet d’Alger, Nasser Bourita a été le seul à
n’avoir pas pris la parole. Ce silence n’a pas été expliqué par