HISTOIRE- RESISTANCE- AUX ORIGINES DU 1er NOVEMBRE
1954/ARTICLE SALIM BENALLAL
© SALIM BENALLAL/L’Expression, maridi 1er novembre
Les «pères» du combat libérateur ROMPUS à la
culture du secret face à l’ennemi, ces chefs de guerre se sont donc réunis dans
la discrétion la plus totale, avec pour ordre du jour, la fixation de la date
du déclenchement de la Guerre de Libération nationale.Dans
le secret de la nuit coloniale, se tenait, à Alger, la réunion des six chefs
historiques qui déboucha sur la décision irréversible, à savoir celle d’engager
un combat sans merci contre l’armée coloniale jusqu’à la libération totale du
pays. Il y a 68 ans, jour pour jour, des irréductibles avaient rendez-vous avec
l’histoire. Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M’hidi,
Mostefa Benboulaid, Krim Belkacem, Didouche Mourad et Rabah Bitat,
sont ces six chefs originaires de différentes régions du pays, qui se sont réunis
en toute discrétion le 23 octobre 1954, au domicile du moudjahid Mourad Boukechoura, à Rais Hamidou, ex Pointe Pescade,
à Alger, pour jeter les bases du combat libérateur. C’est alors que le plan
salvateur menant à la nécessaire libération du peuple algérien du joug colonial
fut élaboré. Celuici avait pour préalable la création
du Front de Libération nationale FLN. La farouche détermination à gagner les
rives de la Liberté, dictait pourtant à ces visionnaires de procéder avec
méthode. L’organisation politique et militaire que leur génie concevait,
prévoyait l’avènement des cinq Régions militaires et la préparation de la
déclaration du 1er Novembre 1954. Rompus à la culture du secret face à
l’ennemi, ces chefs de guerre se sont donc réunis dans la discrétion la plus
totale, avec pour ordre du jour, la fixation de la date du déclenchement de la
Guerre de Libération nationale. D’ailleurs, la délégation extérieure de la
révolution algérienne, au Caire, n’a été informée de cette date ni de la
Déclaration du 1er Novembre qu’à la veille du déclenchement de la guerre, après
le déplacement de Boudiaf en Égypte pour en informer Ahmed Ben Bella, Hocine
Ait Ahmed et Mohamed Khider, notent les historiens.Ces derniers, du moins la plupart d’entre eux,
affirment que l’élaboration de la Déclaration du 1er Novembre s’est faite avec
la participation de tous et les discussions entre les six chefs n’ont jamais
été divulguées, au vu du caractère confidentiel de cet évènement historique et
décisif. Parmi les résultats issus de cette réunion historique, la fixation de
la date et du mot d’ordre du déclenchement de la révolution à travers tout le
territoire national outre la mise en place d’une carte militaire pour les sites
de déploiement des forces françaises et l’adoption de la décentralisation dans
la gestion de la révolution, en accordant à toutes les régions la liberté de
gestion en fonction des spécificités de chacune tout en accordant la priorité à
l’intérieur sur l’extérieur. Mus par leur seule détermination et leur soif de
liberté, les six chefs ont impulsé le souffle sacré à la révolution, avec pour
slogan unifié : « Par le peuple et pour le peuple » et sous la direction du
FLN, 1954-1962, soit une révolution populaire à l’abri de tout zaâmisme, c’est
à dire sans dirigeant ni commandement individuel ni leadership partisan.Ils ont également convenu de la
répartition de l’Algérie en six régions dirigées par Mostefa Benboulaïd auquel revenait le commandement de la 1ère
région – Aurès, Didouche Mourad auquel revenait le
commandement de la 2ème région – Nord Constantinois, Krim Belkacem auquel
revenait le commandement de la 3ème région – Kabylie, Rabah Bitat,
auquel revenait le commandement de 4ème région – Centre) et Larbi Ben M’hidi auquel revenait le commandement de la 5e région –
Ouest, la désignation d’un commandement pour la région Sud ayant été reportée.
Ensuite, Mohamed Boudiaf rejoint le Caire en vue de prendre attache avec les
membres de la délégation extérieure afin de les informer des décisions prises
et la diffusion de la Déclaration du 1er Novembre sur les ondes de la fameuse
radio « Sawt El Arab ». Parmi les décisions
prises lors de la réunion, figurait par ailleurs, l’attribution d’une
appellation à la nouvelle organisation qui devait remplacer le Comité
révolutionnaire d’unité et d’action CRUA à savoir le FLN auquel il fallait
adhérer à titre individuel et non partisan. Ils ont convenu également d’appeler
l’organe militaire du FLN « Armée de Libération nationale » ALN. Bien avant, le
Groupe historique des 22 avait tenu, le 24 juin 1954, une réunion au domicile
du militant Ilyès Deriche à
El Madania, à Alger, sous la présidence de Mostefa Benboulaïd, un tournant crucial dans le processus de
préparation de la révolution.