AGRICULTURE- ELEVAGE- SLOUGHI (CHIEN )
Le sloughi, aussi
appelé lévrier berbère ou arabe, est originaire de l'Afrique du Nord, et
appartient aux trois pays. En Algérie, l’espèce essaime surtout sur les hauts
plateaux. Pourvu de tête dolichocéphale, de longues jambes, corps longiligne,
allure agile et rapide, le sloughi charme avec ses grands yeux foncés qui lui
donnent un air de noblesse mâtiné de tristesse. Sa robe est d'un poil ras,
serré et fin. Elle peut être bringuée, constituée de rayures discontinues de
couleurs différentes. C’est un chien racé et élégant, très facile à vivre. Si
Ahmed, chasseur sexagénaire, rencontré à la journée nationale de la
Vulgarisation agricole (Tiaret) dit qu’«Il est
préférable de l’élever au grand air car c’est «véritable athlète qui aiment se
dépenser. Et à la différence des autres races de chien, c'est lui qui choisit
son maître et lui voue une imprescriptible fidélité».
Pour l'histoire, après les représentations de sloughi, au parc zoologique de
Ben Aknoun (1985/1986), à Bouzaréah
(1986), Mazafran (1986), le premier concours a été
organisé durant le salon du Cheval de Tiaret (1987), Ouargla (1988), l'année où
le Sloughi Club d'Alger a été reconnu. Depuis, l'élevage canin a connu un
développement rapide avec l'aide apportée aux citoyens aussi bien pour la garde
que la chasse que pour les petits chiens de compagnie. Malheureusement,
aujourd'hui, les races importées dominent le paysage canin au détriment des
races (Sloughi - Berger de l'Atlas, Berger kabyle...). Pour beaucoup de
chasseurs, il faudrait l'abrogation de la loi, obsolète, interdisant la chasse
avec des lévriers (donc aussi les sloughis). «Aujourd’hui,
les Sloughi ont été remplacés par des… 4x4, et fusils, qui déciment le gibier
et les écosystèmes» . Pour l'auteur Jean François Chaulet
(Une expérience avec les sloughis d'Algérie (1984-1996)»
: «La raréfaction des sloughis en Algérie a été une conséquence de l'extension
à la colonie algérienne de la loi française sur la chasse en 1844. Elle a constitué
un acharnement contre les styles les plus nobles de l'art cynégétique, la
fauconnerie et la chasse aux lévriers. Elle a porté un coup aux sloughis, coup
qui faillit lui être fatal. Inutilisables pour la chasse, ils étaient condamnés
à se raréfier, peut-être même à disparaître d'Algérie et d'Afrique. Notons que
les antilopes et les autruches (région de Laghouat) ont disparu avant la guerre
de 1870.» L'élevage du sloughi a pratiquement disparu
des campagnes de Tiaret, Relizane, Djelfa...
notamment à cause de la disponibilité de moyens plus modernes de chasse et pour
la garde des biens et des personnes pour la bergerie. Il faut savoir que le
prix d'un chiot sloughi dépendra de son sexe, du pedigree des parents, de la
conformité aux standards de la race, etc., sur le marché international le prix
d'un mâle sloughi varie de 900 à 1.000 € . Malgré
cela, d'anciens chasseurs et paysans ne désarment pas, à l'exemple de A’mi Ahmad, qui soutient qu'avec quelques efforts, il
serait possible de réintroduire cette activité. La race est actuellement en
voie de disparition. Sa préservation et la sauvegarde de sa pérennité interpellent .» Le sloughi est devenu, de par les traditions
millénaires, une composante du patrimoine naturel national»,
conclut un mordu de la chasse, un mordu de la noble race