HISTOIRE – GUERRE DE LIBERATION NATIONALE- AHMED INAL(« DJÂAFAR »)
© Larges extraits du texte original « L’intellectuel,
défenseur des humbles et patriote de conviction » de Leila Boukli . Publié le 20
octobre 20, 2013 par non au musée fasciste
Ahmed Inal est né un 24 février
1931 à Tlemcen, il est décédé le 20 octobre 1956 à Ben Badis. Fils de Mohamed
et de Boukli-Hacène Melahcène
dite Chérifa et/ou Chicha.
Il fait ses études primaires à Ouled
El Mimoun (ex-Lamoricière) et entame ensuite ses études secondaires au collège
de Slane.Ahmed décroche la première partie du bac en
1947, écrit et oral et la seconde partie en 1948 à Oran.
Le bouillonnement politique qui suit la Seconde guerre
et l’environnement national et international influencèrent les choix doctrinaux
du jeune Ahmed.
En 1947, M. Minne, agrégé de philosophie et ancien FFI,
qui exerce au collègue, assure à Ahmed des cours de soutien de philosophie pour
préparer son bac. L’endoctrinement politique qui conduira Ahmed à son choix
commence à ce moment.
Après avoir obtenu son bac en 1948, il ne peut
poursuivre immédiatement ses études supérieures faute de moyens et au regard de
sa situation sociale. Il obtient un poste d’instituteur, le premier, à Aïn El Hout le 3 octobre 1949 puis à Sebdou
en 1950 où il a des démêlés avec son entourage.
Ahmed quitte Tlemcen pour Paris en 1951. Il décroche un
certificat propédeutique à Paris Sorbonne en 1952 et prépare deux travaux :
Histoire moderne et contemporaine (Paris, 1953) et Histoire de la colonisation
(Paris, 1955).
En France, Ahmed a une activité inlassable dans le monde
estudiantin. Il y prône partout la lutte armée comme solution au problème
algérien. Il rentre à Tlemcen où il est promu maître auxiliaire en histoire au
collège de Slane et ce à compter du 25 octobre 1955.
A ce moment, le futur colonel Lotfi Deghine
Benali, né le 7 mai 1934 et élève de la medersa de Tlemcen, passe à la
clandestinité.
Tlemcen connaît début janvier 1956 des évènements
inoubliables : le docteur Benzerdjeb est arrêté le 7
janvier 1956 puis exécuté le 17 janvier de la même
année. Les obsèques doivent avoir lieu au cimetière de Sidi Senouci
: c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Ses obsèques mettent en état d’alerte la ville de
Tlemcen qui, pendant trois jours, tient tête au sous-préfet Bonhomme et à ses
troupes les obligeant à un couvre-feu à partir de seize heures et à une riposte
barbare…
L’ombre de Ahmed Inal est
partout. Fidèle à lui-même et à ses idéaux malgré le poste qu’il occupait
depuis octobre 1955 agit à visage découvert face à l’ennemi et quoi que cela
pût lui en coûter. Il quitte définitivement et officiellement son domicile
familial pour rentrer dans la clandestinité le 4 avril 1956 en période de
ramadhan.
Sa première planque (pendant au moins 20 jours) est à la
rue de Paris près de la mosquée de Lalla El Ghriba
auprès de son cousin Mustapha Inal, puis avant de
monter au maquis, il se planque près de l’hôtel de France sis à la rue de Fès.
Dès que le contact avec le Front est décidé, Ahmed Inal rejoint le maquis en mai 1956 et prend le nom de
guerre de Si Djaâfer. Ce nom sera repris par son
frère Mustapha après le décès de Ahmed au combat. En effet, les deux frères
Rachid et Mustapha rejoignent leur aîné au maquis quelques mois après...
Entre janvier et avril 1956, Ahmed Inal
continue ses réunions secrètes chez lui à la maison et avec « l’équipe » du
moment...
Au maquis, il fait des va-et-vient incessants à travers
la frontière marocaine. Il joue très souvent le rôle de correspondant de guerre
pour le journal El Moudjahid.
En octobre 1956, à la suite d’une information, une
embuscade lui est tendue près de Moulay Slissen par
les éléments des tirailleurs ainsi que par des blindés nomadisés de la 13e
Division d’infanterie dirigée par le capitaine Vincent.
Assiégé, Ahmed de grade de lieutenant,permet à ses amis de battre en retraite,
notamment le commandant Ferradj qui l’accompagne.
Tout en tirant pour protéger ses amis, il continue de brûler les nombreux
documents qu’il transporte.
Blessé, il est fait prisonnier par les éléments de la
compagnie et torturé sur place puis dans une ferme. En vain. Ahmed ne parle
pas, bien qu’on lui ait crevé les yeux pour ne pas voir son Algérie
indépendante.
Ayant craché au visage de son tortionnaire, le capitaine
Vincent voulant montrer son courage ou sa lâcheté devant tout le monde, enferme
Ahmed dans une caisse en bois puis y met le feu. Ahmed Inal
est brûlé vif « pour servir d’exemple à tous ceux qui oseraient prendre les
armes contre la France ».
L’onde de choc est terrible : Ahmed Inal,
qui a milité depuis les années 50 pour la lutte armée, qui à l’étranger était
un exemple de probité, de courage et de sacrifice pour l’idéal d’une Algérie
indépendante. … Sa mort ne restera pas vaine. L’informateur et sa compagnie
avec à sa tête le sinistre capitaine Vincent sont éliminés quelque temps après
par un autre Si Djaâfer…
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