SANTE- NAISSANCE- ACCOUCHEMENT PAR CÉSARIENNE
Le taux des cas d’accouchement par césarienne a connu
ces dernières années une hausse notable à l’échelle nationale, a indiqué un
spécialiste participant au 6ème congrès international de gynécologie
obstétrique ouvert jeudi 13/10/2022 , à
Constantine.
"En Algérie, plus de 50% des accouchements
recensés dans les établissements sanitaires, aussi bien du secteur public que
du privé, ont été réalisés par césarienne, contre seulement 20% signalés il y a
une dizaine d’années dont le taux recommandé par l'Organisation mondiale de la
santé (OMS), ne dépasse pas les 25%", a déclaré le Dr. Abdelhafid
Djebassi, médecin gynécologue, en marge de ce congrès
organisé à l'initiative Constantine à l’initiative de l’Association des
gynécologues et obstétriciens privés de Constantine (AGOPC).
"Cette intervention chirurgicale qui était
limitée aux complications impératives et celles d’urgence, s'impose
actuellement dans l’ensemble des structures de santé publique et des cliniques
privées comme un acte habituel" à la demande des parturientes, a expliqué
Dr. Djebassi.
"Ce type d’interventions se pratique suite à une
demande établie par la femme enceinte parfois même non justifiée, rendant
obligatoire cette opération chirurgicale", a affirmé ce praticien,
également vice président de l’AGOPC.
Les grossesses à haut risque et l'apparition de
maladies pendant la grossesse, notamment l'hypertension artérielle et le
diabète chez les femmes, l’absence d’activité physique, les problèmes de
bassin, figurent aussi parmi les causes ayant provoqué la hausse des naissances
par césarienne, a-t-il expliqué.
Considérée comme une pratique à caractère mondial, le
recours à la césarienne est devenue toutefois un acte
"exagéré" et peut entrainer des complications, voire même le décès
pendant ou après l'accouchement aussi bien de la maman que du bébé, a révélé,
de son côté, Sebatien Bodinot,
médecin gynécologue français.
Le conférencier a insisté sur la nécessité d’assurer
un meilleur suivi des étapes de la grossesse, un accompagnement psychologique
régulier et le don de sang, en cas de besoin, afin de garantir la prise en
charge de la femme enceinte dans de bonne conditions, a-t-il souligné.
Cette rencontre scientifique est organisée dans le
cadre des accords de jumelage et de coopération avec des pays étrangers
permettant le renforcement des capacités des professionnels de la santé en la
matière.
La manifestation scientifique se veut également un
espace d'échange de connaissances et d'expériences entre les médecins
spécialistes et les experts venus de divers pays, dont la France et le Liban,
et des wilayas du pays, a souligné le président de l’Association des
gynécologues et obstétriciens privés de Constantine Mohamed Boukerou.
Ce congrès de deux jours, a-t-il ajouté, a pour
objectif de présenter les mécanismes et outils de prise en charge des malades
et de discuter des difficultés et les techniques en vigueur dans le domaine.
La prise en charge médico-chirurgicale de
l'infertilité et de l'hémorragie de la péri-ménopause et de l’endométriose, les
fausses couches précoces et répétées, l’échographie de dépistage, diabète et
grossesse, gynécologie obstétrique (fertilité – endoscopie) et d’autres thèmes
liés aux aspects médico-légal en gynécologie
obstétrique, figurent parmi les thèmes traités lors de ce congrès, dédié à la
recherche médicale et scientifique.
Des enseignants formateurs, ainsi que plus de 300
médecins gynécologues venus de plusieurs wilayas du pays,
à l’instar d’Alger, d’Oran, Tipaza et de Mila, ainsi que de praticiens
venus d'autres pays ont pris part à
cette rencontre médicale.