CULTURE- THEÂTRE- ARTS DU SPECTACLE ET AUDIOVISUEL- FORMATION/ISMAS
(ALGER)
L'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle
et de l'audiovisuel (ISMAS) a joué, pendant 60 ans d'indépendance, un rôle
pionnier dans la relance du théâtre et du cinéma en Algérie, et l'instauration
d'une base solide sous-tendant la formation qui a encouragé l'émergence de
grands artistes algériens.L'ISMAS,
sis à Bordj el Kiffan (Alger), a été créé en 1964 à
l'initiative de l'homme de théâtre Mustapha Kateb (1920-1989), responsable à
l'époque de la troupe artistique du Front de libération nationale (FLN) qui a
rejoint en janvier 1963 le Théâtre national algérien (TNA).Mustapha Kateb
"avait jugé indispensable de former la relève de cette troupe qui avait
sillonné plusieurs capitales arabes et mondiales pour faire connaître la cause
algérienne".
Convaincu de l'importance du théâtre en
tant que discours direct et influent, l'homme de théâtre a vu en la création de
cet Institut, une alternative pérenne pour faire la promotion de la cause algérienne.L'ISMAS a assuré "la formation durant ses premières
années dans le domaine du théâtre et de la danse". Des compétences
étrangères étaient sollicitées en matière de formation et d'encadrement, dont
des Français parmi les amis de la Révolution algérienne et certains enseignants
d'Europe de l'est, outre des célébrités arabes".Parmi
les premières promotions diplômées de cet Institut, un nombre considérable
d'artistes avaient voué leur vie à l'art pendant de longues décennies, et
continuent à ce jour à faire la gloire du 4e art et du cinéma algérien, à
l'instar de Sid Ahmed Agoumi, et d'autres artistes
disparus comme Ahmed Benaïssa, Driss Chegrouni et Sakina Mekkiou (Sonia).L'Institut a poursuivi sa mission
avec succès dans la formation d'artistes talentueux dont les noms ont brillé
sur la scène culturelle algérienne, à l'exemple de Mohamed Cherchel,
Rania Sirouti, Rachid Djerourou
et bien d'autres noms célèbres qui se sont distingués sur la scène culturelle
par leur prestation et présence exceptionnelle. L'Institut est
passé par plusieurs étapes depuis sa création, baptisé initialement Institut
national des arts dramatiques et de la danse, avant de se muer en Institut
national des arts dramatiques durant les années 1990, puis Institut supérieur
des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (ISMAS) en 2004 qui
assure actuellement une formation dans le 7e art.Après
2004, l'ISMAS a été placé sous la tutelle des ministères de la Culture et des
Arts (tutelle financière et administrative) et de l'Enseignement supérieur et
de la Recherche scientifique (tutelle pédagogique) .Après 2015, l'institut a
été soumis au système LMD (Licence, Master, Doctorat). Toutefois, l'ISMAS
n'assure toujours pas de formation en doctorat et dans certaines spécialités
techniques en Master", en raison "du manque d'encadreurs qualifiés...".
Après avoir souligné que la formation à
l'institut était encadrée par "24 enseignants titularisés et 10 à 15
enseignants sollicités dans le cadre des spécialités techniques appliquées des
différents secteurs à l'instar des universités...". L’actuel directeur insiste sur l'importance pour les étudiants d'être en
"contact" avec les établissements culturels et les artistes afin de
les "placer dans leur élément naturel". Il a, par ailleurs,
indiqué que le ministère de la Culture "œuvre actuellement à la création d'un
Institut national du cinéma à l'horizon de 2024", ajoutant que "toutes
les ressources matérielles et humaines lui seront allouées pour assurer une
formation technique de haut niveau, en vue d'un retour en force de la formation
cinématographique".Selon le même responsable, la
formation à l'ISMAS dans le domaine de l'audiovisuel est "relativement
limitée" actuellement, d'autant que le cinéma aujourd'hui est "lié à
la numérisation et nous sommes un peu loin de ce niveau", soulignant
qu'"avec la création de l'Institut du cinéma, l'ISMAS se limitera à la
formation théâtrale...".
Le directeur a fait savoir que l'ISMAS "devra
accueillir cette année (2022-2023) les élèves du baccalauréat artistique, les
ministères de la Culture et de l'Education nationale ayant convenu que le volet
pratique pour les élèves qui poursuivront leurs études au lycée artistique sera
assuré au niveau des Instituts de musique et des beaux arts
et de l'ISMAS" relevant du ministère de la Culture."L'ISMAS
devra accueillir quatre groupes, deux (2) groupes pour le théâtre et 2 pour le
cinéma, en vue de recevoir une formation, à raison de 10 heures par semaine
pour chaque spécialité...".A noter que l’initiative du baccalauréat artistique,
susceptible d'"améliorer la qualité des étudiants qui seront accueillis
par l'institut pour leur première année, et permettra également de déceler des
étudiants qui ont la fibre artistique", estimant que "ce qui nous
importe le plus à l'ISMAS c'est de convertir l'étudiant en artiste et former un
public amateur d'art".