ADMINISTRATION
– GOUVERNEMENT- DECLARATION
DE POLITIQUE GENERALE/APN
OCTOBRE 2022 / PREMIER MINISTRE (SYNTHESE)
Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a présenté lundi 3 septembre 2022 , devant les députés de l'Assemblée populaire nationale
(APN), la Déclaration de politique générale du gouvernement. La séance plénière
consacrée à la présentation de ce document a été présidée par le président de
l'APN, Ibrahim Boughali, en présence des membres du
gouvernement. Elle sera poursuivie d'un débat général, puis des réponses du
Premier ministre aux interrogations soulevées par les députés.
Lors de son intervention à l'ouverture de cette
séance plénière, M. Boughali s'est félicité des
étapes franchies par l'Algérie «en une conjoncture exceptionnelle et en peu de
temps ce qui lui a permis de recouvrer son rôle», saluant par là même le rôle
joué par l'Armée nationale populaire (ANP) dans ce sens.
La Déclaration de politique générale du
gouvernement est composée de cinq chapitres relatifs au bilan d'action de
l'exécutif dans la période comprise entre septembre 2021 à août 2022. Ces cinq
chapitres concernent : la «Consolidation de l'Etat de droit et rénovation de la
gouvernance», «Pour une relance et un renouveau économiques», «Pour un
développement humain et une politique sociale renforcée», «Pour une politique
étrangère dynamique» et «Renforcement de la sécurité et de la défense
nationales».
Lors de sa présentation du bilan d'une année de
son exercice à la tête du gouvernement, le Premier ministre a fait état d'un
budget annuel affecté aux transferts sociaux (directs et indirects) qui a
dépassé les 5.000 milliards DA. La dépense fiscale a atteint ces deux dernières
années une moyenne annuelle de 440 milliards de dinars, ce qui dénote «la
détermination de l'Etat à préserver son caractère social»,
a affirmé le Premier ministre.
Il a rappelé la mesure prise par le gouvernement
en application d'une instruction du président de la République relative à
l'exonération des salaires inférieurs à 30.000 DA de l'impôt sur le revenu
global (IRG) pour augmenter le pouvoir d'achat du citoyen. Une mesure qui a
concerné plus de 5 millions de personnes, dont 2,6 millions de retraités,
représentant une dépense fiscale de plus de 84 milliards DA/an, selon les
chiffres avancés hier.
Quant à la réduction des taux de l'impôt sur le
revenu global (IRG), au titre de la loi de finances 2022, elle a profité à plus
de 9 millions de salariés pour une dépense fiscale de plus de 195 milliards DA,
a-t-il ajouté.
Par ailleurs, en 2021 et 2022, un appui
financier de plus de 900 milliards DA a été accordé à l'Office algérien
interprofessionnel des céréales (OAIC), estimé à plus de 900 milliards DA en
2021 et 2022, pour le renforcement du stock national de céréales. Pour le
Premier ministre, ce qui a caractérisé l'action du gouvernement durant cette
période, c'est «le dialogue et la concertation avec l'ensemble des acteurs
économiques et des partenaires sociaux ainsi que la société civile».
Exportations hors hydrocarbures : près de 4
milliards dollar à fin août 2022
Toujours dans le volet économique, le Premier
ministre a également précisé que «les exportations hors hydrocarbures ont enregistré
une hausse sensible de 42%, passant de 2,61 milliards $ (MUSD) à fin août 2021,
à près de 4 MUSD fin août 2022».
A la même période, «la balance commerciale a
enregistré un excédent de près de 14 MUSD, contre un déficit de 862 millions
USD à fin août 2021», ajoute le Premier ministre, rappelant que ce déficit
avait atteint 10,6 MUSD en 2020. «La balance des paiements a enregistré, elle
aussi, un excédent de l'ordre de 9,1 MUSD, contre un déficit de 4,4 MUSD durant
la même période en 2021", dit-il.
«L'Algérie a œuvré, en 2021, à la reprise de
l'activité économique après une baisse significative enregistrée en 2020 du
fait de la pandémie de la Covid-19", dit-il encore, notant que «l'économie
a ainsi connu, en 2021, un effet de rattrapage caractérisé par une croissance
économique de +4,7%».
Il a fait observer, dans le même cadre, que
l'indice des prix à la consommation (IPC) «a enregistre une hausse de +7,2% à
fin 2021, contre +2,4% à fin 2020», expliquant que «cette inflation est
principalement tirée par les produits alimentaires (+10,1%) et les produits
manufacturés (+6,3%)».
Finance islamique: plus de 66.000 comptes
ouverts à fin août 2022
Ces niveaux élevés d'inflation «sont le résultat
de la flambée des prix
des matières premières et des produits
alimentaires, la perturbation des chaînes d'approvisionnement et l'augmentation
des coûts du fret, des facteurs ayant accru la concurrence féroce sur ces
produits, d'autant que cette situation a eu un impact sur la sécurité
alimentaire et sanitaire des pays», a expliqué Benabderrahmane.
Concernant la situation financière, le Premier
ministre a fait état d'une «chausse de 15,5% des recettes budgétaires, et de
7,6% des dépenses budgétaires», au titre de l'exercice 2021. M. Aïmene Benabderrahmane a également annoncé hier que le
nombre de comptes bancaires ouverts dans le cadre de la finance islamique s'est
élevé à 66.217 à fin août 2022, contre 26.209 comptes à fin août 2021, soit une
hausse annuelle de 152%.
Ces chiffres interviennent dans le sillage du
«saut qualitatif notable» enregistré en matière de promotion de la finance islamique
et du renforcement de l'inclusion financière, selon M. Benabderrahmane qui a
fait état de 294 guichets de finance islamique ouverts auprès des banques
publiques.
En outre, la valeur des dépôts bancaires a
enregistré une hausse de 122% en huit (8) mois, passant de 22 milliards DA
(MDA) à fin décembre 2021 à 49 MDA à fin d'août 2022, a-t-il ajouté.
Une entreprise publique pour la production et
montage de véhicules
Dans le même registre, les efforts de
développement de l'assurance «Takaful» ont été
couronnés par la création de 2 sociétés par les assurances et les banques et de
5 guichets d'assurance par des compagnies publiques et privées.
Concernant la réforme du secteur public marchand
et de la gouvernance des entreprises publiques, le gouvernement a lancé une
vaste opération d'audit qui a touché jusqu'à présent 7 groupes industriels
publics sur 10 groupes programmés. L'opération sera achevée avant fin 2022.
Le gouvernement a aussi œuvré au transfert des
actifs et des biens de 14 entreprises confisquées par la justice vers le
portefeuille du secteur public marchand, ce qui a permis de préserver près de
9000 emplois. Cette opération se poursuivra par la création d'une société
publique de production, de montage et de commercialisation de véhicules qui
intégrera dans son portefeuille plus de 40 entreprises confisquées, a révélé le
Premier ministre.