TOURISME – PERSONNALITES- RIAD
BOUFEDJI (GUIDE, ORGANISATEUR ET ANIMATEUR)
© Said Boukhelifa, facebook, 12 mars 2018 (revue et augmentée)
Il avait débuté dans le
secteur touristique en 1969 au Club Méditerranée de Tipaza en tant que «gentil
organisateur » (G.O) qui signifiait moniteur pour les prestations à caractère
sportif proposées aux touristes car il était lui-même un joueur de volley-ball
international et également en ping-pong où il représenta les couleurs
algériennes en Chine.Il est repéré par son ancien
Directeur du « Club Med » Abderrahmane Berrouane qui lui proposa de le rejoindre en 1973, à
l’A.T.A, Entreprise étatique qui avait le monopole du réceptif des touristes
étrangers.
Il se mit aussitôt à l’œuvre pour étoffer le corps des guides, l’organiser, le
valoriser et élever son niveau. C’est qu’il fit à la fin des années soixante dix pour le compte d’Altour qui
fut un géant du tourisme algérien en sélectionnant et en recrutant des
universitaires qu’il forma rapidement sur le terrain en les programmant en
doublure d’un guide aguerri dans les autocars de circuits touristiques.son
périple algérien pendant une semaine. Plus tard, dans les pages du célèbre
journal on pouvait lire « Riad, notre guide nous racontait l’Algérie, comme un
virtuose joue du violon ». A la même époque, un consul d’une ambassade
étrangère en Algérie, nous affirmait « C’est un guide d’un très haut niveau, on
n’en a pas son équivalent chez nous et en Europe très peu le valent»
être guide pour Riad, ce n’était pas uniquement un métier rémunéré, c’était un
sacerdoce. Volubile à souhait, doté d'un self contrôle, souriant, il était
arrivé à maitriser et à calmer 600 touristes français venus pour un long
week-end de pentecôte en 1975 qui devaient partir du complexe de Tipaza Matares à 8h30 pour la visite d'Alger, la Casbah, les
musées. Sur 12 autocars de la SNTV, seulement la moitité
était arrivée. A 10h30, le reste était vainement attendu par une foule
furibarde qui fulminait. Il les amena à pieds aux ruines romaines de Tipaza
puis il monta sur une colonne, leur fit un discours convaincant et rassurant.
Ils se calmèrent par la suite.
Riad possédait ce talent inné de pouvoir subjuguer les groupes de touristes, de
les adouber quand les prestations hôtelières ou autres étaient défaillantes. Il
compensait les manques et les lacunes par son érudition, son savoir faire à raconter l'Algérie touristique et la faire
aimer.
Durant la décade tragique qui empêchait les touristes étrangers de venir en
Algérie, son microphone s'était tût. Il fut frustré quelque part, n'étant pas
taiseux, il prenait alors ses diapositives sur l'Algérie, et s'en allait en
France faire des diaporamas commentés avec ferveur et passion à des
associations et à des comités d'entreprises, qui s'intéressaient à l'Algérie.
Il était le bonheur communicatif. Riadh Boufedji,
décrivait les oasis, la Saoura, le Hoggar, le Tassili, Djemila, Tipaza, la
Casbah comme nul autre pareil!
Riad partit en 2006 à la retraite, il ne sera pas de si tôt
remplacé car il est irremplaçable. A noter qu’il a conçu et animé à partir du début des années 90 une émission de télévision à grand
succès (chaîne publique) durant 12
années , sorte de « perdu de
vue » et de recherche de disparus au profit de familles , « Wa koul Chi Mamakoun » (et tout
est possible) . Raida Boufedi
décède le 20 septembre 2007 à l’ âge de 58 ans,
suite à une longue maladie.