COMMUNICATION- OPINIONS ET
POINTS DE VUE- JOURNALISME ET
“SCOOPISME”/CHRONIQUE AHCENE DJABALLAH BELKACEM, SAMEDI 1/10/2022
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Selon un commentaire récent (18
septembre) de l’Agence de presse publique “Algérie Presse Service”, le
président de la République a exigé de ses ministres
«confidentialité» et «discipline» en matière de communication
officielle. . Ces derniers doivent veiller particulièrement au respect des
décisions prises en Conseil des ministres et aux réunions du gouvernement……les
fuites, les fausses et varies rumeurs engendrant d'immenses dégâts sur
l'image du pays….pouvant même mettre en cause la crédibilité de l’Etat.
Une telle sortie ,qui n’est
pas nouvelle, qui demande à
chaque fois aux décideurs au “parfum”
(aussi bien directement concernés que non) de ne pas succomber aux sirènes
médiatiques et de respecter l’obligation de réserve, tout particulièrement
lorsqu’il s’agit de décisions aux retombées stratégiques pertubatrices
(sur les collaborateurs , les partenaires, la production…)….les remaniements et
mouvements de personnels de haut niveau (ministres, magistrats, Pdg et Dg d’entreprises, ambassadeurs, fonctions
sécuritaires….) , peut se situer dans ce cadre.
Ici, il ne s’agit pas d’étouffer
complètement l’information, mais seulement de la laisser arriver au moment T, c’est-à-dire celui où
elle est officiellement annoncée….soit par un porte-parole lors d’un point de
presse, soit par la doyenne des médias natioanux ,
l’Agence de presse publique. A ce moment-ci, le commentaire de presse et public (pour ou
contre) est libre.
L’appel sera-t-il entendu?
J’en doute un peu, sachant , par
expérience, qu’il n’y a de pire sourd que celui qui ne veut
entendre….les mauvaises habitudes acquises - fruit de moult manipulations ayant
totalement “chamboulé” le paysage , détourné les usages et contourné les
circuits médiatiques classiques , depuis
le début des années 2000 - s’étant
si bien ancrées qu’elles se sont
transformées , avec le temps, en véritable
“nature”, donnant ,à la pratique journalistique du “scoopisme”,
au sein des rédactions, la priorité . J’en doute un peu ,
sachant qu’un appel similaire avait été lancé fin décembre 2020.
Hélas, la course au “scoop” et à
l’information dite sensationnelle va perdurer aussi bien au niveau des réseaux
sociaux qu’au niveau des médias classiques (privés) et des sites électroniques d’information.
Une raison assez simple…..: la sur-population
médiatique (écrite et audiovisuelle)
souvent en dehors de toute réglementation (ou de son inapplication lorsque
celle-ci existe), la contraction sévère des marchés publicitaires et des
lectorats amenuisant les bourses
patronales et la montée en flèche des
coûts de production qui ont engendré chez les “boss” jusqu’ici habitués -bien
souvent par le système lui-même, à travers ses appareils -à une aisance
économique certaine car quasi-rentière
et, par contre-coup, chez les journalistes et autres employés, des
pratiques plus “commercantes” que commerciales , peu
ou pas entrepreneuriales et faiblement professionnelles.Tous les coups sont alors admis et même
encouragés!
Ce n‘est pas tout!
Car, il y a (il y eut ?) , aussi, une République qui , à travers ses cadres, n’arrive pas ou
plus à protéger la confidentialité de ses opérations et décisions stratégiques
et à devancer les annonces officielles
par une communication institutionnelle aggressive.Une
lacune qui favorise de ce fait ,
involontairement (?!) , les fuites et les spéculations qui s’en iront semer donc la confusion au sein des opinions
publiques. L’existence de “taupes”
malfaisantes ou rancunières en lien avec l’extérieur ne fait que rendre plus
complexe la problématique.
Que faire?
On l’a déjà dit et répété. Revenir aux fondamentaux que sont , en matière de
com’, la célérité ; la transparence dans la gestion des contenus (par la
centralisation de l’information étatique) , en osant parfois ,sinon toujours,
publier dans les organes du secteur public, l’info’ contradictoire et d’opposition ou de
contestation ; l’exactitude des faits…..Et revoir, en profondeur, la formation
des journalistes et des communicants, en la rendant plus en phase avec les
exercices effectifs des professions…..et pousser à une recherche scientifique
(si elle doit exister à ces niveaux) plus critique du terrain ….national
d’abord et avant tout et ce afin de
découvrir, scientifiquement et non plus seulement politiquement , les failles de notre système national
d’information et de communication, les forces et faiblesses de ses acteurs et
l’(in-) efficacité de ses usages.