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Journalisme et "scoopisme"/Chronique Ahcene Djaballah Belkacem, samedi 1 octobre 2022

Date de création: 03-10-2022 18:50
Dernière mise à jour: 03-10-2022 18:50
Lu: 501 fois


COMMUNICATION- OPINIONS ET POINTS DE VUE- JOURNALISME ET   “SCOOPISME”/CHRONIQUE AHCENE DJABALLAH BELKACEM, SAMEDI 1/10/2022

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Selon un commentaire récent (18 septembre) de l’Agence de presse publique “Algérie Presse Service”, le président de la République a exigé de ses ministres «confidentialité» et «discipline» en matière de communication officielle. . Ces derniers doivent veiller particulièrement au respect des décisions prises en Conseil des ministres et aux réunions du gouvernement……les fuites, les fausses et varies rumeurs  engendrant d'immenses dégâts sur l'image du pays….pouvant même mettre en cause la crédibilité de l’Etat.

Une telle sortie  ,qui n’est  pas nouvelle,  qui demande à chaque fois aux décideurs  au “parfum” (aussi bien directement concernés que non) de ne pas succomber aux sirènes médiatiques et de respecter l’obligation de réserve, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de décisions aux retombées stratégiques pertubatrices (sur les collaborateurs , les partenaires, la production…)….les remaniements et mouvements de personnels de haut niveau (ministres, magistrats, Pdg et Dg d’entreprises, ambassadeurs, fonctions sécuritaires….) , peut se situer dans ce cadre.

Ici, il ne s’agit pas d’étouffer complètement l’information, mais seulement de la laisser arriver  au moment T, c’est-à-dire celui où elle est officiellement annoncée….soit par un porte-parole lors d’un point de presse, soit par la doyenne des médias natioanux , l’Agence de presse publique. A ce moment-ci, le commentaire de presse et public  (pour ou contre) est libre.

L’appel sera-t-il entendu? J’en doute un peu,  sachant , par expérience,  qu’il n’y a  de pire sourd que celui qui ne veut entendre….les mauvaises habitudes acquises - fruit de moult manipulations ayant totalement “chamboulé” le paysage , détourné les usages et contourné les circuits  médiatiques classiques , depuis le début des années 2000 -  s’étant si  bien ancrées qu’elles se sont transformées , avec le temps, en véritable  “nature”, donnant ,à la pratique journalistique du “scoopisme”, au sein des rédactions, la priorité . J’en doute un peu , sachant qu’un appel similaire avait été lancé fin décembre 2020.

Hélas, la course au “scoop” et à l’information dite sensationnelle va perdurer aussi bien au niveau des réseaux sociaux qu’au niveau des médias classiques (privés) et  des sites électroniques d’information. Une raison assez simple…..: la sur-population médiatique (écrite  et audiovisuelle) souvent en dehors de toute réglementation (ou de son inapplication lorsque celle-ci existe), la contraction sévère des marchés publicitaires et des lectorats  amenuisant les bourses patronales et  la montée en flèche des coûts de production qui ont engendré chez les “boss” jusqu’ici habitués -bien souvent par le système lui-même, à travers ses appareils -à une aisance économique certaine car quasi-rentière  et, par contre-coup, chez les journalistes et autres employés, des pratiques plus “commercantes” que commerciales , peu ou pas entrepreneuriales et  faiblement professionnelles.Tous les coups sont alors admis et même encouragés!

Ce n‘est pas tout! Car, il y a (il y eut ?) , aussi, une République  qui , à travers ses cadres, n’arrive pas ou plus à protéger la confidentialité de ses opérations et décisions stratégiques et  à devancer les annonces officielles par une communication institutionnelle aggressive.Une lacune qui   favorise de ce fait , involontairement (?!) , les fuites et les spéculations qui s’en iront  semer donc la confusion au sein des opinions publiques.  L’existence de “taupes” malfaisantes ou rancunières en lien avec l’extérieur ne fait que rendre plus complexe la problématique.

Que faire? On l’a déjà dit et répété. Revenir aux fondamentaux que sont , en matière de com’, la célérité ; la transparence dans la gestion des contenus (par la centralisation de l’information étatique) , en osant parfois ,sinon toujours, publier dans les organes  du secteur public,  l’info’ contradictoire et d’opposition ou de contestation ; l’exactitude des faits…..Et revoir, en profondeur, la formation des journalistes et des communicants, en la rendant plus en phase avec les exercices effectifs des professions…..et pousser à une recherche scientifique (si elle doit exister à ces niveaux) plus critique du terrain ….national d’abord et avant tout  et ce afin de découvrir, scientifiquement et non plus seulement politiquement ,  les failles de notre système national d’information et de communication, les forces et faiblesses de ses acteurs et l’(in-) efficacité de ses usages.