COMMUNICATION- ETUDES ET
ANALYSES- ECOLE DE JOURNALISME D’ALGER (1964-1990)/ETUDE CHLOÉ NEJMA RONDELEUX (I/II)
Source: Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/anneemaghreb/10765
ISSN : 2109-9405
Éditeur
CNRS Éditions
Chloé Nejma Rondeleux, « L’École de journalisme d’Alger (1964-1990) : les défis d’une
formation
professionnelle », L’Année du Maghreb [En ligne], 27 | 2022, mis en ligne le 30 juin 2022. URL :
http://journals.openedition.org/anneemaghreb/10765
RÉSUMÉ (FRANCAIS)
À travers une histoire de l’École de journalisme d’Alger, depuis sa création
en 1964 jusqu’aux réformes d’envergure de 1990, cet article vise à éclairer la
profession de journaliste dans l’Algérie
indépendante. Au cours de cette période, l’instauration du parti unique se traduit
par un monopole du pouvoir politique sur l’ensemble des médias (presse-écrite, radio, télévision
et agence de presse) placés soit sous la tutelle du ministère de l’Information, soit sous celle du parti du Front de libération
nationale (FLN). Avec l’évolution
de cet institut universitaire, unique lieu de formation aux métiers de l’information en Algérie, se dessinent à la fois les différentes visions de
la figure de journaliste et les grandes
transformations de l’enseignement supérieur
en Algérie,
dont la plus marquante est l’arabisation. En considérant, d’une part, l’influence de la tutelle ministérielle et, d’autre part,
les orientations socialistes et tiers-mondistes adoptées par les responsables politiques algériens
à partir de 1962, cet article
privilégie un point de vue
interne à l’institution. Les sources qui se composent essentiellement d’écrits, tels que les travaux universitaires, autobiographies, articles académiques, etc., laissés par
les principaux acteurs de l’Institut de journalisme (directeurs, enseignants, étudiants et étudiantes) ont été enrichies
par des entretiens inédits
et archives personnelles recueillis
auprès de ces derniers, permettant d’approcher au plus près le fonctionnement de l’Institut.
L’article retrace d’abord le contexte
de naissance et s’attarde sur le projet
initial des années
1964-1965. La description du premier stage en journalisme depuis l’indépendance organisé au début de l’année
1964, soit quelques mois avant l’ouverture
de l’École de journalisme en octobre 1964, met en évidence l’influence
des pays socialistes et de la dimension pratique dans
la formation dispensée. L’étude
de la composition et du cursus de la première promotion souligne
les choix retenus dans le programme universitaire, et esquisse déjà les tendances d’une
formation tournée davantage
vers l’acquisition d’une culture générale que l’apprentissage d’un métier.
En s’arrêtant ensuite sur
les différentes réformes, initiées au niveau du système universitaire
comme au niveau de l’Institut
de journalisme, l’article
retrace le processus d’arabisation
de la filière et ses effets. Il démontre aussi comment elles contribuent à renforcer progressivement le caractère académique de la formation au détriment
de son caractère professionnalisant,
malgré des débats réguliers
et discours critiques de la part des principaux concernés, notamment sur la question des débouchés
des diplômés.
La prise en
compte des diverses
projections sur l’École de journalisme
souligne finalement le défi insurmontable pour l’institution de satisfaire des acteurs ayant des conceptions distinctes du métier de journaliste.
INDEX
Keywords : Post-independence Algeria, education, media, journalists, University,
School of
Journalism of Algiers.
Mots-clés : Algérie post-indépendance, éducation, médias, journalistes, Université, École de
journalisme d’Alger.