CULTURE- PATRIMOINE- PALAIS ROYAL
AHMED BEY (CONSTANTINE)
Ce somptueux monument chargé d’histoire, considéré comme le
premier lieu culturel de la ville, draine un flux important de visiteurs
nationaux, de touristes étrangers, de membres de la communauté établie à
l’étranger, des délégations officielles et des groupes scolaires d’autres
wilayas. Cet édifice qui a été érigé selon une architecture mauresque locale
est l’un des plus célèbres de Constantine, la cité antique où l’on retrouve des
vestiges numides, romains et ottomanes qui définissent l’histoire de l’une des
plus anciennes villes au monde . Ce lieu très
authentique est non seulement un trésor archéologique mais aussi un espace de
rencontres culturelles et artistiques tout au long de l'année.De
par ses caractéristiques exceptionnelles, son architecture raffinée, sa
polychromie, des façades sur lesquelles le maître des lieux a immortalisé le
récit de son voyage à la Mecque par des tableaux conçus suivant un art
décoratif très singulier, ses deux jardins luxuriants, le palais est le lieu le
plus authentique où les artistes souhaitent exposer leurs œuvres, précise Sghir Raja artiste plasticienne rencontrée sur les lieux .
Proportions harmonieuses et équilibrées. Erigé par le dernier Bey de Constantine, le
palais Hadj Ahmed Bey a été inauguré en 1835 et sa construction fut entreprise
en 1826. Composé de quatre pavillons et de deux jardins sur une superficie de
5609 m2 au centre historique de la ville il a été construit à partir de
matériaux très nobles de différentes provenances et selon une architecture
mauresque locale qui offre une organisation spatiale répondant aux nécessités
dictées par les mœurs, le respect des traditions ancestrales locales, la
fonctionnalité administrative et politique, ainsi que les impératifs
climatiques non négligeables. A cet sujet, Le maître
des lieux a utilisé plus de 45.000 carreaux de Zellige provenant d’Italie, de
Hollande, de Tunisie, d’Espagne et même des matériaux locaux. Le but du dernier
bey de Constantine était d'utiliser d’une part, un Zellige sur lequel on peut
trouver des motifs du patrimoine floral local et des dessins très symboliques,
d’autre part , il voulait réaliser un palais avec des
composants caractérisant l’architecture mauresque et islamique d’Afrique du
Nord. Décor des mille et une nuits La particularité des lieux réside dans ces
magnifiques mosaïques des fresques murales et les couleurs diverses des
polychromies dessinées sur les façades du palais. «Les
dessins rendent compte du récit d’un long périple que le maître des lieux a
entrepris pour arriver à la Mecque. On peut voir dans ces œuvres de l’art
décoratif des dessins représentant Tunis, Tripoli, le port d’Alexandrie, le Caire
avec ses mosquées. L’on distingue les Lieux saints ,
44 étendards et drapeaux. Par sa simplicité et ses proportions harmonieuses et
équilibrées, le palais reflète non seulement l’amour d’un certain luxe allié à
une authenticité de l’architecture, mais offre aussi un intérêt majeur du point
de vue architectural et de l’art décoratif qui s’impose au premier regard au
visiteur. Quant aux deux jardins, le patrimoine floral de la région de
Constantine a été représenté dans le premier jardin des orangers où l’on retrouve
des arbres historiques comme le cèdre de l’Atlas qui date de trois siècles, des
citronniers... En effet , il se dit que le maître des
lieux attachait une grande importance aux us et coutumes constantinoises les
plus pratiquées, notamment la tradition de distillation des pétales de fleur
d’oranger alors que dans le second jardin des palmiers, l’espace a été aménagé
pour abriter un décor des mille et une nuit. En outre, le palais est l’un des
vestiges les mieux conservés de l’architecture de l’époque ottomane en Algérie
et représente une importante diversité qui se reflète autant par son caractère
architectural que par son identité historique.