COMMUNICATION -ENQUÊTES ET REPORTAGES (COMPTE-RENDU)- TELEVISION ALGERIENNES PRIVÉES 2022
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L’Expression/Amira Soltane, 21/8/2022
En prévision de la
mise en place de la nouvelle loi audiovisuelle, plus d'une dizaine de chaînes
de télévision privées se sont abonnées sur le satellite Eutelsat, via
l'établissement TDA. L'Entreprise publique nationale chargée de la
télédiffusion a réussi à faire inscrire plus de 10 chaînes privées pour être
diffusées à partir de l'Algérie. Ces chaînes qui émettent de l'étranger,
essentiellement du Bahreïn
ou encore du Luxembourg, payaient en devises fortes les abonnements de
transmission satellite. Elles payaient entre 50000 à 70000 euros par mois pour
distribuer leurs programmes. La TDA qui a acquis
depuis quelques mois un transpondeur de Eutelsat, qui a permis la domiciliation
de la majorité des chaînes TV privées via la TDA, va finaliser l'opération qui
avait été lancée durant plusieurs mois pour être parachevée, courant février
prochain, en parachevant les procédures de domiciliation de ces chaînes qui
seront définitivement de droit algérien. Malgré la fermeture de plusieurs
chaînes privées, durant ces dernières années, Dzair
TV, Dzair News, El Djazairia
One, Numidia TV ou encore Lina TV, de nouvelles
chaînes privées: à l'image de «M+» (une chaîne
méditerranéenne), Nedjma TV (chaîne de
divertissement) «El Iqtisadia» (une chaîne
économique), ou encore «Amou Yazid TV», (une chaîne pour enfants), lancée par
l'ex- chanteur de raï cheb Yazid converti depuis
quelques années en programmes pour enfants. À cela s'ajoute la chaîne
internationale AL24, qui est financée par des fonds publics. Mais dans
l'absolu, l'avenir des chaînes privées en Algérie reste incertain.
Le passage par la TDA, l'enregistrement des médias en
tant que télévisions algériennes et le passage par la réglementation et la
juridiction algérienne va réduire les chances de survie de certaines chaînes,
qui sont en fonction de la nouvelle loi non conformes à la réglementation.
Ainsi l'un des articles les plus contestés par certains propriétaires de
chaînes est le taux de participation des actionnaires privés dans la chaîne.
En effet, certaines chaînes n'ont qu'un seul propriétaire et ne peuvent pas
pour des considérations personnelles s'associer avec d'autres actionnaires.
Le partage des parts de société n'est pas encore inscrit dans la culture
algérienne. À cela s'ajoute l'absence de publicité, d'annonceurs et surtout de
régies publicitaires conformes. Ces problèmes vont s'ajouter à une ligne
éditoriale rigoureuse dictée par des considérations politiques intérieures et
extérieures pour faire face à la nouvelle menace venue d'Israël ou du Maroc.