CULTURE- THÉÂTRE- SIRAT BOUMEDIENE
Né en 1947 à Oran, Sirat
Boumediene a passé l'essentiel de sa vie sur scène et devant les écrans, à
donner du spectacle et à conquérir les spectateurs qui ont tant admiré
notamment son interprétation du rôle de "Djelloul
El Fhaimi" dans la trilogie "El Adjwad" de Abdelkader Alloula
et dans la pièce "El Balaaout" de Boualem
Hadjouti, ainsi que son ingéniosité à incarner des personnages dans "Ayech Belhef" et "Chaib El Khedim" et dans des
films.
Décédé le 20 août 1995, le regretté
artiste a été attiré par pur hasard au théâtre, découvert par le grand
dramaturge Ould Abderrahmane Kaki qui lui confia des
rôles dans "El Guerrab wa
Salihine", "Diwan
Mlah", avant de participer aux pièces théâtrales
"Elli kla yekhales" et "El Balaaout"
de Boualem Hadjouti et des œuvres immortelles de Abdelkader Alloula
et ensuite dans "Sayyad El Melh"
de Bouziane Benachour, a rappelé le metteur en scène,
Ghaouti Azri.
Il participa aussi à la plupart des
œuvres théâtrales produites par le théâtre régional d’Oran (TRO) où il fut
appelé par ses proches par le surnom "Didene".
Au TRO, il a interprété des rôles avec intelligence et professionnalisme,
réussissant à incarner comme il faut les personnages qui lui sont confiés et se
distinguant par sa capacité créative, qui lui a valu le prix du meilleur rôle
masculin au Festival international du théâtre de Carthage (Tunisie) en 1986
devant la concurrence du grand comédien égyptien Abdellah Ghaith,
monté alors sur scène pour le féliciter, a-t-on évoqué.
Autodidacte et n'ayant pas de formation
académique dans le théâtre, Sirat maîtrisait l’art
sur scène comme acteur complet grâce à son talent, car il déployait de grands
efforts pour se surpasser. Sa présence sur scène avait un goût spécial et
faisait l’exception dans les règles du théâtre, a souligné le directeur du TRO
"Abdelkader Alloula" d'Oran, Mourad
Senoussi.
Bien qu’il ait participé à des œuvres de
la troupe théâtrale "El Kalaa" d'Alger, il
appelait à poursuivre d'exercer dans le théâtre public et à ne pas favoriser
les œuvres à but lucratif qui perdent leur lustre artistique et esthétique, a
indiqué le professeur Aissa Ras El Ma du département
des arts à l’université d'Oran 1 "Ahmed Ben Bella".
La réussite à la télévision et au
cinéma, notamment dans les deux séries "Ayech Belhef" et "Chaib El Khedim" lui a valu une grande popularité. Ces deux
œuvres constituent des chefs-d'œuvre ancrés dans la mémoire artistique des
amateurs du petit et grand écran de la génération des années 90 du siècle
dernier.
L’expérience de Sirat
à la télévision a été aussi couronnée de succès dans l’œuvre "Chaib El Khedim" du
réalisateur Zakaria qui traitait, dans un style humoristique
et instructive, un phénomène de société.