ECONOMIE- ETUDES ET ANALYSES-
SITUATION ECONOMIQUE ALGERIE /RAPPORT BM 2022
Dans son
dernier rapport publié, mercredi 3 août 2022, sur le suivi de la situation économique
en Algérie, la Banque mondiale (BM) a mis l’accent sur l’impératif de
poursuivre les réformes structurelles dans le pays afin de renforcer « la
résilience » de son économie pour mieux résister aux chocs futurs. Mieux
s’armer pour relever les défis à venir et préserver l’équilibre des indicateurs
macro-économiques. Elle table, dans son analyse, sur une croissance soutenue du
secteur des hydrocarbures qui donnera au pays une certaine opulence financière
nécessaire pour alimenter ses dépenses budgétaires revues à la hausse dans la
loi de Finances complémentaires (LFC) 2022 et pour soutenir la production
nationale et les exportations hors-
hydrocarbures.
Le texte de loi prévoit, pour rappel, une hausse
des recettes de la fiscalité pétrolière qui passe à 3.211.920.910 de dinars
contre 2.103.909.240 dinars dans la loi de Finances 2022, grâce à
l’augmentation des cours du pétrole et des exportations du pays. Le volume de
la production pétrolière de l’Algérie a atteint 1,057 million barils/jours,
alors que ses bénéfices durant les premiers cinq mois de l’année en cours
s’élèvent à plus de 21 milliards de dollars, selon les chiffres avancés par le P-dg de la compagnie, Toufik Hakkar.
Prenant compte de ces évolutions, la BM a estimé
dans son rapport que « le secteur des hydrocarbures continuera d’alimenter la
croissance en 2022 » et que « le segment hors-hydrocarbures de l’économie devrait
retrouver son niveau pré-pandémie en 2022 ».
L’institution financière internationale prévoit
aussi une amélioration du solde extérieur du pays, grâce à la hausse des
exportations des hydrocarbures. « Les soldes extérieurs et budgétaires
devraient également afficher une nette amélioration cette année. Quant au
déficit budgétaire global a baissé de 12 à 7,2 % du PIB en 2021, à la faveur
principalement des recettes issues de l’exportation des hydrocarbures, qui ont
augmenté de 36 % », a-t-elle indiqué dans son rapport prévisionnel. Des
prévisions plutôt optimistes, mais l’effet pourrait être temporaire, selon le
rapport qui a averti contre les conséquences négatives de « la baisse des prix
et des volumes des exportations d’hydrocarbures anticipée pour 2023-2024, dans
un contexte d’incertitude quant à l’évolution de l’économie mondiale les
équilibres extérieurs et budgétaires du pays». En
attendant, elle table sur l’amélioration de certains indicateurs économiques.
« Soutenu par l’augmentation de la production et
des exportations d’hydrocarbures, le PIB de l’Algérie a retrouvé son niveau
pré-Covid au quatrième trimestre de 2021. Le secteur
des hydrocarbures et celui des services, qui a affiché une reprise plus
marquée, ont été les principaux moteurs de la croissance économique algérienne
l’année dernière », a souligné la BM, expliquant cette reprise par « la hausse
continue à l’échelle mondiale des prix des hydrocarbures qui a permis de
compenser l’augmentation de certaines importations, notamment les céréales, et
de résorber le déficit du compte courant, permettant une stabilisation relative
des réserves de change. »
Le rapport a relevé, toutefois, une baisse de
l’activité agricole, notant aussi « une reprise incomplète dans le secteur
manufacturier public ». Même constat pour la création d’emplois qui « a
également pris du retard et, à la fin de 2021, le nombre de demandeurs d’emploi
inscrits était nettement supérieur à celui enregistré avant la pandémie. ».
L’institution Bretton Woods a salué les mesures de riposte de l’Algérie contre
l’inflation galopante.
« Les autorités ont réagi en mettant en œuvre un
ensemble de mesures destinées à limiter l’impact de la hausse des prix sur le
pouvoir d’achat des ménages, dont notamment l’introduction d’une allocation
chômage pour les personnes à la recherche d’un premier emploi. », insistant,
par ailleurs, que « la poursuite, à l’avenir, des efforts de réforme visant à
stimuler l’activité du secteur privé sera essentielle pour stimuler une
croissance inclusive et créer des emplois. ».