CULTURE-
PERSONNALITES- FADHELA DZIRIA
Fadhéla Dziria de son vrai nom Fadhéla
Madani Bent el-Mahdi (née le 25 juin 1917 à Alger, décédée le 6
octobre 1970 à Alger) est une
cantatrice algérienne spécialisée
dans la chanson Hawzi et Aroubi.
Elle est l'une des figures de proue de cette musique à Alger.
Dès son jeune âge Fadhela s'adonne à la chanson en imitant la grande Cheikha Yamna Bent El Hadj El Mahdi et plus tard en reprenant à
son compte les mélodies de la diva. Elle admirait aussi Meriem Fekkaï,
qui l’aidera plus tard à former son orchestre.
Au début des années 1930, elle animait les soirées de Ramadhan en arabe et
en kabyle au Café des Sports. Elle fut découverte lors d'une émission de Radio
Alger de Mohamed Elhabib Hachelaf
et Djillali Haddad Min koul
féne chouiya2.
Après un mariage
précoce qui n'a pas duré, la jeune femme se retrouve en 1935 à Paris, chantant
dans les quartiers à forte concentration maghrébine et plus particulièrement au
cabaret "El Djezaïr". Elle chante du Aâsri (moderne) et rencontre Abdelhamid Ababsa qui
lui apprend plusieurs mélodies en vogue à l'époque.
À son retour au pays,
elle anime les fêtes de mariage et les
soirées ramadanesques au
Café des Sports de la rue Bruce dans la basse Casbah,
géré par Hadj Mahfoud. Une troupe de théâtre et de variétés va la prendre en
charge par la suite et sur les conseils de son directeur de troupe et sous
l'influence de Mustapha Skandrani et Mustapha Kechkoul, Fadhela Dziria finit par adopter le style algérois en intégrant le
groupe de Meriem Fekkaï qui
animait les soirées de fête algéroises.
Pour son premier
enregistrement professionnel, elle reprend une chanson arabo-andalouse bien
connue déjà "Rachik el kad",
mais sa vraie rentrée se fait avec l'enregistrement en 1949 de son premier
disque chez Pacific; "Hbibi
Malou" qui obtint un grand succès commercial.
Mahieddine Bachtarzi l'enrôla
pour animer la partie concert de ses tournées mais aussi comme comédienne; ce qui lui permit de travailler aux côtés
d'artistes consacrés tels Keltoum, Rachid Ksentini et
Mohammed Touri.
Quittant les
planches, elle revient à sa passion, la chanson, avec deux grands succès; Ena Toueiri et Houna
Kanou.
En 1954 on la
retrouve à l'Opéra de Paris où
elle se produit dans un gala organisé au profit des sinistrés d'Orléansville. L'année suivante, elle participe à des
émissions classiques à la télévision algérienne.
La vie artistique ne
l'empêchera pas de participer, avec sa sœur Goucem, à
la guerre de libération nationale. Elle collecte des fonds. Arrêtée, elle est
détenue à la prison de
Barberousse. À sa sortie, elle forme son propre ensemble musical
avec sa sœur Goucem à la derbouka, Reinette
l'Oranaise au violon et sa nièce Assia au piano et à l'orgue.
Après l'indépendance,
Fadhela Dziria reprend sa
participation à la radio et la télévision. Fadhela Dziria était connue comme la plus grande cantatrice
algérienne. Elle meurt chez elle à Alger le 6 octobre 1970 et repose
au cimetière d'El Kettar.