Il est bien connu que les mêmes causes
génèrent les mêmes effets. Sortir le débat sur le prélèvement d'organes de la
logique organisationnelle de tout le système de santé et le réduire à un simple
problème de sensibilisation c'est comme mettre la charrue avant les boeufs.
Quand l'organisation permettra de faire un angio scan à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit (
je n'ai pas besoin de préciser), quand la qualité (notion subjective par
excellence) de la prise en charge ne posera plus problème, quand les demandeurs
d'organes seront bilantés et mis sur une liste d'attente éthique (pour éviter
les trafics et les passe droits), quand une organisation sera mise en place
pour permettre le transport dans les délais des organes du centre préleveur
vers le centre greffeur, ce jour là on pourra parler
de sensibilisation. Par delà les querelles intestines
sur qui doit avoir le leadership, ce qui a freiné le développement du
prélèvement d'organes en Algérie c'est l'absence d'une stratégie globale et
réfléchie. Les compétences techniques (médicales, paramédicales) existent et ne
nécessitent qu'un renforcement des capacités. Ce qui manque c'est l'absence
d'une vision claire sur ce qui doit être fait et mis en place. Et ça, c'est ce
qui est attendu non seulement de l'agence nationale des greffes mais aussi du
conseil national de l'éthique en sciences médicales qui n'existe plus que sur
le papier. Seule une démarche résolue et concertée autour d'un projet clair
peut permettre le développement du prélèvement d'organes pour la greffe. Le
nombrilisme a déjà fait beaucoup de dégâts dans ce domaine ces dix dernières
années, il faut en tirer les leçons.