SANTE- MALADIES- MALADIE DE PARKINSON
Les
nouvelles thérapies en matière de prise en charge de la maladie de Parkinson et
du cancer du cerveau chez l'enfant étaient les principaux thèmes du deuxième
congrès international de neurochirurgie (mi- juillet 2022), auquel ont pris
part hier plus de 450 spécialistes nationaux et internationaux.
Organisée par le service de neurochirurgie de l'Établissement
hospitalo-universitaire (EHU) d'Oran, cette rencontre a vu la participation de
spécialistes d'Italie, de France, de Suisse, de Tunisie, de Mauritanie,
d'Égypte et d'Arabie saoudite, entre autres.
Le neurologue de renommée mondiale, Pr Alim-Louis Benabid,
qui a remporté en 2014 le Prix américain «Lekcer» de
médecine pour ses travaux novateurs sur le Parkinson, était également présent à
la rencontre.
Dans une déclaration à la presse en marge de l'ouverture du congrès, Pr Bachir Belebna, président de la Société algérienne de
neurochirurgie (SANC) et chef de service de neurochirurgie à l'EHU d'Oran, a
souligné que ce congrès, associé au 35e congrès national de la SANC, représente
«une grande opportunité pour les jeunes chirurgiens pour se former en côtoyant
des neurochirurgiens plus expérimentés, voire des sommités de la spécialité,
comme le Pr Benabid».
Ce congrès permettra «de se mettre au diapason de la prise en charge du
Parkinson, surtout que cette maladie handicapante est de plus en plus constatée
en Algérie chez de plus jeunes sujets d'à peine 40 ans», a-t-il assuré,
qualifiant cette situation de «très alarmante». À Oran, une liste d'attente de
250 patients à opérer a été dressée. La technique utilisée est la
neuro-stimulation, qui consiste en le placement d'électrodes sur le noyau du
cerveau, reliées à une pile sous-cutanée qui produit des décharges pour régler
la dopamine (neurotransmetteur impliqué dans le contrôle de nombreuses
fonctions comme les mouvements volontaires), a-t-on fait savoir.
«Ces opérations sont réussies à 95% pour ne pas dire à 100%, et le malade peut
reprendre ses activités habituels. C'est une grande
avancée en la matière», a mis en exergue Pr Bachir Belebna. S'agissant de la prise en charge des malades, le
spécialiste a précisé que «l'Algérie dispose des
compétences nécessaires et des moyens technologiques les plus pointus, pour
assurer une bonne prise en charge des parkinsoniens». À ce titre, il a précisé
que le kit d'équipements et de capteurs spéciaux nécessaires pour cette technique
de neuro-stimulation coûte environ 30.000 euros. «L'État
nous a dotés d'une enveloppe financière pour s'équiper, et la crise due à la
Covid-19 a tout gelé. Toutefois, nous avons repris l'opération récemment et
nous attendons l'arrivée incessamment des équipements nécessaires»,
a-t-il affirmé. Il a signalé qu'un travail phénoménal est assuré par les
services de neurochirurgie, relevant : «Nous changeons
le mode de vie des malades atteints de Parkinson en remédiant à leurs
difficultés de déplacements et de langage afin de leur garantir une autonomie.»
Plusieurs communications ont été programmées pour la première journée du
congrès abordant, entre autres, «le traitement moderne
de la maladie de Parkinson», du Pr Benabid, qui a
présenté les nouveautés de la spécialité et aussi ses recherches sur le
Parkinson pour lesquels il a obtenu la distinction américaine autour de sa
technique sur «la stimulation cérébrale profonde». D'autres communications,
telles que «la stratégie de prise en charge des névralgies faciales essentielles», «la stimulation cérébrale» et «les tumeurs glioneuronales», un des cancers du cerveau les plus
répandus sont au programme.