HISTOIRE- PERSONNALITES- ABDELHAFIDH IHADADENE
Le chahid Abdelhafidh Ihadadene est né le 9 mars
1932. Il est le premier ingénieur en Algérie et en Afrique spécialisé en
énergie nucléaire. Cet originaire du village de Toudja,
dans la vallée de la Soummam, est issu d’une lignée de cadis et de notaires, à
l’image de son père Mohand Saïd installé à l’époque à Sidi Aïch.
Il n’a pas suivi cependant la tradition familiale, tout comme son frère
d’ailleurs. «Une centrale atomique n’est pas un jouet
que l’on calcule sur du papier. Il faut la voir et connaître tous ses rouages
pour que demain, je sois capable seul de la guider et même de concevoir tous
les éléments pour sa construction». Il s’agit là d’un
extrait d’une lettre manuscrite adressée par Abdelhafid
Ihaddaden à son frère Zahir,
le 26 avril 1961, deux mois et demi avant son assassinat. Il a eu un cursus des
plus brillants au primaire, secondaire et universitaire qui l’a amené de Béjaïa
et Sétif pour les études secondaires, puis à l’École des arts et métiers de
Paris (1952-1956) et enfin à Prague (1956-1961), pour les études universitaires
et la spécialisation en énergie nucléaire. Son début et son itinéraire de
militant nationaliste furent tout aussi brillants en tant que responsable au
sein de l’UGEMA, avant d’intégrer le FLN dès 1956. Il a notamment participé au
renforcement de la Fédération de France du FLN. Après avoir obtenu une bourse
d’études en Tchécoslovaquie par l’intermédiaire de l’Union internationale des
étudiants, il est chargé par le FLN des liaisons avec les responsables de
certains pays d’Europe centrale, de l’achat des armes et de l’accueil des
blessés envoyés par le FLN pour se faire soigner dans les hôpitaux des pays qui
soutenaient la Révolution algérienne, dont la Tchécoslovaquie. Animé d’un
patriotisme ardent que lui reconnaissent ceux qui l’ont côtoyé, Abdelhafid n’assistera malheureusement pas à l’indépendance
de son pays. Le 11 juillet 1961, alors qu’il se rendait au Maroc avec un groupe
de scientifiques algériens comme lui à bord de l’Iliouchine 18 de la compagnie
tchécoslovaque assurant la liaison aérienne Prague-Bamako via Rabat, il trouva
la mort, son avion abattu au-dessus de Casablanca. A l’évidence, l’orgueil
français ne pouvait supporter une seule seconde que l’Algérie puisse compter
sur la science nucléaire de Abdelhafid et de ses
autres compatriotes, moins d’un an seulement après l’expérimentation de sa
première bombe atomique à Reggane, en Algérie !