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Mémoires Ahmed Mahiou- "Au fil du temps et des événements.Mémoires"

Date de création: 05-07-2022 17:07
Dernière mise à jour: 05-07-2022 17:08
Lu: 602 fois


ÉDUCATION- BIBLIOTHEQUE D’ALMANACH- MÉMOIRES AHMED MAHIOU - « AU FIL DU TEMPS ET DES ÉVÉNEMENTS. MÉMOIRES »

 

Au fil du temps et des événements.Mémoires. Ouvrage de Ahmed Mahiou. Editions Barzakh, Alger 2022(et Editions Bouchene, Saint Denis/Paris 2022) . 191 pages, 900 dinars

 

Il a eu, en tant qu‘enseignant à la Faculté de Droit d’Alger et à l’Ena, plusieurs étudiants devenus  ministres, puis Premiers ministres  ou chefs de gouvernement (huit au total)...et même un chef d’Etat puisque le président actuel a été son élève . Une carrière nationale et internationale, d’enseignant, de chercheur , de conseiller, de formateur , de juge qui a duré 48 ans, qui a commencé à Alger en 1964 pour s’achever à Aix en Provence en 2012.  Continuée par des activités de militance associative.

Attention ! le lecteur n’y trouvera que peu de données sur es rapports familiaux ou amicaux (que l’on devine nombreux et diver)  qui ont jalonné l’itinéraire. Seuls quelques brefs éléments sont mentionnés dans les  deux premiers chapitres.Quelques autres éléments apparaîtront également dans d’autres chapitres, mais juste dans la mesure où ils s’avèrent nécessaires pour la compréhension de ce qui est évoqué et écrit.

Il y a , surtout, beaucoup de témoignages  sur des faits et événements auxquels il a été mêlé, en les éclairant par la façon dont il les a vécus au moment de leur déroulement, pour approuver ou désapprouver. Voilà qui permet de contribuer à enrichir la connaissance d’épisodes de l’histoire interne et externe de l’Algérie, « pays, dit-il, auquel je reste profondément attaché ; quelles que soient les diverses contingences du moment » .

Pour ma part, en plus du fait que j’ai appris énormément de choses sur le fonctionnement interne  d’institutions nationales et internationales, j’ai lu et relu avec grand intérêt , en épilogue, un chapitre consacré .....à « la croyance religieuse », nous expliquant son approche du problème , « lié  ,selon lui à l’existence de trois mystères  ». Ahmed Mahiou, le juriste, philosophe aussi ?

 

 

L’Auteur : le 1er décembre  1936 (en même temps que l’horoscope de presse et ses prédictions, signe par signe  !) en Grande Kabylie au sein d’une famille originaire de Takla nath Yahia (non loin de Ain El Hammam) .Père instituteur. Ecole primaire à Takerbouzt, Taka, Saharidj....Lycée de Ben Aknoun (où il a été, enclasse de 5ème,  « tuteur » -exemple- de Guy Bedos) ........  Ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger (1970-1975), ancien directeur de l’Institut d’études et de recherches sur le monde arabe et musulman (Iremam/Aix en Provence)de 1992 à 1996 , ancien président de la Commission pour le Droit international, et ancien juge ad hoc à la Cour internationale de justice

Table des matières :Introduction/ Chapitre 1 : Une enfance et une adolescence/ Chapitre 2 : Le    départ d’Algérie et l’arrivée à Albi puis Toulouse/ Chapitre 3 : Les allers et retours d’Alger/Chapitre 4 : Le processus de réforme de l’enseignement supérieur et le droit/Chapitre 5 : L ’arabisation de l’enseignement/ Chapitre 6 : La participation aux activités internationales/ Chapitre 7 : Les activités contentieuses internationales/ Chapitre 8 : L’attrait puis l’intérêt pour le Maghreb/Chapitre 9 : Retour en France : de la Bourgogne à la Provence/ Chapitre 10 : L       a quasi-retraite provençale/ Epilogue/ Brève notice biographique/ Publication et autres travaux/Table des matières.

Extraits : « Les enseignants présents (note : la Faculté de Droit au début de l’indépendance) relevaient d’environ une vingtaine de nationalités provenant des pays occidentaux (avec une très forte proportion de Français), des pays de l’Est, de pays arabes (avec prédominance égyptienne) et des pays africains,  notamment maghrébins (« une assemblée générale des Nations unies ») (p 51) ,

 « Il serait absurde de contester l’arabisation de l’enseignement en Algérie et, de manière générale, en Afrique du Nord (.....). Ce qui est problématique , c’est lorsque l’on perd de vue le vrai problème pour transformer un projet éducatif, délicat et complexe, en une stratégie de conquête du pouvoir dans l’Etat et la société « (p73), « Sur le plan des infrastructures et s’agissant du monde universitaire, on a cédé à deux tendances opposées : la loi de l’urgence ou celle du prestige » (p76),

Avis Mémoires ? Autobiographie ? Essais et réflexions ? Un peu de tout , de tout un peu......et parfois, de véritables cours....et , concernant la construction de l’Université algérienne , beaucoup de détails -importants-  trop vite oubliés. L’itinéraire très riche et plus qu’instructif d’un homme connu et apprécié pour son expérience, sa compétence , sa pédagogie et  son humilité. Il a laissé son nom inscrit dans la mémoire de l’Université algérienne, tout particulièrement celle des années 60 où il a commencé à enseigner en 1964....jusqu’en 1990.

Citations : « Un système juridique nouveau ne relève pas de la génération spontanée. On peut innover et inventer des règles, mais en se fixant des objectifs réalistes et un calendrier approprié.Faute de quoi, on s’expose à de sérieuses déconvenues ou à l’échec si l’on veut tout chambouler dans un laps de temps limité »  (p62), « L’Algérie forme depuis longtemps et continue de former chaque année des armadas de juristes de moins en moins compétents, dont le nombre s’accroît sans cesse du fait  d’un grand laxisme dans l’attribution des notes et d’une démographie galopante qui ne préoccupe personne (p63), « Lorsqu’un problème est d’une grande importance , il vaut  mieux le mettre à plat dans une atmosphère assez sereine et avec le moins possible de polémiques

idéologiques et politiques, si l’on veut vraiment avancer vers des solutions appropriées  »(p 67)