Date de création: 24-05-2022 19:54 Dernière mise à jour: 24-05-2022 19:54 Lu: 507 fois
SANTE – MALADIE- VARIOLE DU SINGE (« MONKEYPOX »)
Mai 2022 : Des centaines de cas de la
variole du singe ou « Monkeypox » ont été enregistrés
ces derniers jours en Europe et en Amérique du Nord. A Alger, l’Institut
Pasteur appelle à la prévention (23 mai 2022) .
Dans une note publiée sur son site, l’Institut Pasteur d’Algérie précise que la
variole du singe est une maladie rare causée par une infection par un virus qui
appartient au genre Orthopoxvirus de la famille des Poxviridae.
« Le genre Orthopoxvirus
comprend également le virus de la variole (qui cause la variole), le virus de
la vaccine (utilisé dans le vaccin contre la variole) et le virus de la variole
bovine », est-il précisé.L’Institut
Pasteur rappelle que la variole du singe a été découverte en 1958, lorsque deux
épidémies d’une maladie semblable à la variole se sont déclarées dans des colonies
de singes élevés pour la recherche, d’où le nom de « variole du
singe ».
Le premier cas humain de variole du singe a
été enregistré en 1970 en République Démocratique du Congo (RDC), pendant une
période d’intensification des efforts pour éliminer la variole. Depuis, le « Monkeypox » a été signalé chez des personnes dans plusieurs
autres pays d’Afrique centrale et occidentale : Cameroun, République
Centrafricaine, Côte d’Ivoire, RDC, Gabon, Liberia, Nigeria, République du
Congo et Sierra Leone », est-il noté.
Des cas de variole du singe chez l’homme sont survenus en dehors de l’Afrique,
liés à des voyages internationaux ou à des animaux importés, y compris des cas
aux États-Unis, ainsi qu’au Royaume-Uni et certains pays européens et
asiatiques.
« Le réservoir naturel de la variole du singe reste inconnu. Cependant,
les rongeurs africains et les primates non humains (comme les singes) peuvent
héberger le virus et infecter l’homme », est-il relevé.
Le 7 mai 2022, un premier cas de variole du
singe a été confirmé chez un homme revenu au Royaume-Uni depuis le Nigeria.
Depuis, les autorités sanitaires du Royaume-Uni ont notifié 09 cas confirmés de
« Monkeypox » chez des personnes n’ayant pas voyagé
dans une zone habituellement à risque (Afrique du Centre ou de l’Ouest). Ces
cas mettent en évidence un virus « Monkeypox »
appartenant au variant d’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, 05 cas de « Monkeypox » ont été confirmés le 13 mai 2022 au Portugal et
15 cas suspects supplémentaires sont en cours d’investigation. En Espagne, ce
sont en totalité 30 cas qui ont été déclarés au 20 mai 2022″, précise
encore l’Institut Pasteur.
D’autres cas sont apparus en Italie, en Suède, aux Etats Unis, au Canada, en
Australie, en Allemagne, en Grèce, en Israël, en Suisse et en Belgique.
Selon une responsable de l’Agence
britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), le Royaume-Uni enregistre chaque
jour de nouveaux cas de variole du singe. D’après la chaîne Skynews,
des directives de l’UKHSA recommandent aux cas contact les plus exposés à des
malades de variole du singe « de s’isoler pendant trois semaines et
d’éviter tout contact avec des personnes immunodéprimées, des femmes enceintes
et des enfants de moins de 12 ans ».
Selon l’Institut Pasteur Algérie, la transmission serait probablement due au
déclin mondial de l’immunité aux virus du genre orthopoxvirus
(responsables de la variole humaine), suite à l’arrêt de la vaccination
antivariolique, dans les années 1980.
La variole du singe pourrait donc devenir la
plus importante infection à orthopoxvirus chez
l’Homme. Les données de modélisation montrent que tant qu’une population dont
l’immunité collective diminue contre les espèces orthopoxvirus,
le potentiel épidémique de la variole du singe continuera d’augmenter »,
est-il précisé.L’Institut Pasteur explique les
principaux signes de la maladie : éruptions cutanées (sous formes de
pustules) et des ganglions lymphatiques enflés.
La transmission du virus, selon la même source, se produit lorsqu’une personne
entre en contact avec le virus provenant d’un animal, d’un être humain ou de
matériaux contaminés par le virus.
« Le
virus pénètre dans l’organisme par une lésion de la peau (même non visible),
des voies respiratoires ou des muqueuses (yeux, nez ou bouche). La transmission
de l’animal à l’homme peut se faire par morsure ou griffure, par la préparation
de viande de brousse, par contact direct avec des fluides corporels ou du
matériel de lésion ou par contact indirect avec du matériel contaminé, par
exemple par une literie contaminée », est-il détaillé. « On pense que
la transmission interhumaine se fait principalement par de grosses gouttelettes
respiratoires. Les gouttelettes respiratoires ne peuvent généralement pas se
déplacer à plus de quelques mètres, ce qui nécessite un contact prolongé en
face à face. Les autres modes de transmission interhumaine comprennent le
contact direct avec les liquides organiques et le contact indirect avec le
matériel souillé, par exemple par des vêtements ou du linge de maison
contaminés », est-il ajouté.
L’Institut Pasteur estime que l’hôte
réservoir (principal vecteur de la maladie) de la variole du singe est encore
inconnu, « mais on soupçonne les rongeurs africains de jouer un rôle dans
la transmission ». « Le virus responsable de la variole du singe n’a
été retrouvé (isolé) que deux fois chez un animal dans la nature. Dans le
premier cas (1985), le virus a été retrouvé chez un rongeur africain (écureuil
à corde) apparemment malade dans la région de l’Équateur, en République
Démocratique du Congo (RDC). Dans le second cas (2012), le virus a été retrouvé
sur un bébé mangabe mort trouvé dans le parc national
de Taï, en Côte d’Ivoire », est-il encore
indiqué.
Selon l’Institut Pasteur, les diagnostics
cliniques différentiels à envisager sont ceux des autres maladies à éruption
cutanée, comme la variole, (même si elle est éradiquée) la varicelle, la
rougeole, les infections bactériennes cutanées, la gale, la syphilis et les
allergies médicamenteuses.
Comme dans le cas de la Covid-19, l’Institut
Pasteur plaide pour la prévention active : port du masque dans les lieux fermés
peuplés, lavage des mains, distanciation sociale, maintien d’une distance d’un
mètre avec les autres personnes, « surtout si elles toussent, éternuent ou
présentent de la fièvre ».D’autres mesures sont recommandées : éviter tout
contact avec les animaux susceptibles d’héberger le virus (notamment les
animaux malades ou retrouvés morts), avec des matériaux, comme la litière, qui
ont été en contact avec un animal malade et isoler les patients infectés des
autres personnes qui pourraient être à risque d’infection.