CULTURE- PATRIMOINE- CRESPIAF
(AFRIQUE/ALGER)
Opérationnel depuis 2018, le Centre
régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en Afrique (Crespiaf), centre régional placé sous l'égide de
l'Unesco, est un point focal pour tous les anthropologues africains et un
centre rassembleur d'échange de connaissances émanant de la Déclaration
d'Alger, sanctionnant le colloque sur l'anthropologie africaine organisé en
2009.
Dans le
cadre de ce colloque tenu lors du second Festival culturel panafricain de 2009,
les anthropologues du continent avaient recommandé la création d'une
institution pérenne qui puisse servir de "lieu focal de rencontre et
d'échange", un établissement rassembleur pour ces chercheurs sur le
patrimoine culturel immatériel du continent.
Slimane
Hachi, directeur du Crespiaf, a souligné que le
ministère algérien de la Culture avait alors formulé à l'Unesco la demande de
création d'un centre de catégorie 2 à Alger et que "deux autres candidats
avaient émis la même demande".
Il
explique que le choix de l'Algérie était motivé par les rapports de faisabilité
des experts dépêchés par l'Unesco et basés sur les critères de
"l'importance de la densité patrimoniale, la politique publique et les
textes juridiques de préservation du patrimoine, et l'existence d'institutions
dédiées, de centres d'expertise et d'un potentiel important d'experts,
chercheurs et enseignants".
Ce
rapport mentionne clairement que l'Algérie, premier signataire de la Convention
de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, "met en oeuvre la convention de 2003 depuis 1998", rappelle
Slimane Hachi.
Sis à la
Villa Abdeltif, sur les hauteurs d'Alger, ce centre
est le 7e du genre à l'échelle mondiale après ceux de la Chine, du Japon, de la
Corée du Sud, de l'Iran, du Pérou et de la Bulgarie.
Le Crespiaf qui se réunit une fois par an, est constitué
d'experts et de représentants d'instances spécialisées. Ce Centre est géré,
administrativement, par l'Algérie qui lui assure un budget.
Le Crespiaf a pour mission de servir les objectifs
stratégiques de l'Unesco en faveur de l'Afrique par l'appui aux compétences du
continent en matière d'identification, d'inventaire, de recherche scientifique,
de documentation et de sauvegarde du patrimoine immatériel.
Ce
premier centre africain vise également à stimuler la coopération et les
échanges d'expertise, à faciliter les échanges entres les musées et centres
d'archives du continent, ou encore à créer une base de données et une meilleure
connaissance du patrimoine immatériel en Afrique.
Le centre
a assuré des sessions de formation en lien avec la sauvegarde du patrimoine
culturel immatériel et l'élaboration de stratégies de sauvegarde et de dossiers
de classement au profit de nombreux chercheurs du continent.
En 2018,
le Crespiaf avait organisé la première exposition
représentant tous les éléments du patrimoine immatériel africain classé par
l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité, sous l'intitulé "Héritages
culturels immatériels en Afrique".
Le
patrimoine immatériel algérien était représenté par tous les éléments classés à
l'Unesco jusqu'à cette date: l'Ahellil
du Gourara, le costume nuptial féminin de Tlemcen, l'Imzad
(dossier international classé en 2013 au nom de l'Algérie, du mali et du
Niger), le pèlerinage du Rakb de Sidi Cheikh, la fête
de la Sebeïba de Djanet, et le Sbuâ
de Timimoun.
Depuis
2018, l'Algérie a pris part à deux dossiers internationaux venus enrichir cette
prestigieuse liste, les savoirs et pratiques liés à la production et à la
consommation du couscous et la calligraphie arabe.